Chapitre un
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La première fois que l'on va dans un nouvel établissement, est-ce une journée importante ? Pour moi, oui. J'allais rencontrer de nouvelles personnes et un nouvel environnement. Et j'allais voir pour la première fois des Blue depuis mon frère. J'étais angoissée à l'idée de ne connaître personne et, en plus, de ne rien savoir de cet établissement, cette académie.
Je vérifiais pour la dixième fois si je n'avais rien oublié. J'étais prête à partir. Je descendais les escaliers de cette maison que j'appelais « mon chez moi », en tout cas, ce n'était plus le cas aujourd'hui. Auparavant j'avais peur de ne plus pouvoir l'appeler ainsi.
Lorsque j'étais petite et inconsciente de ce qui m'entourait, je ne m'étais jamais imaginé quitter ce lieu qui représentait tout pour moi, j'avais une vie heureuse. La joie envahissait toutes les pièces. Jusqu'à l'âge de huit ans. Elle n'avait jamais été celle que je croyais tellement bien connaître. Les apparences pouvaient être souvent trompeuses.
Je n'avais qu'une image positive, mais après tous les événements qui s'étaient produits, j'avais abandonné et ouvert les yeux, on m'avait ouvert les yeux sur la vérité qui régnait ici. Je ne supportais plus de rester dans ce manoir. Je devais avancer et ne pas chuter du haut de la falaise. Je devais quitter cet endroit.
Je me regardai dans le miroir qui était placé à coté de la porte d'entrée. Mes yeux s'arrêtèrent sur mon pendentif rond avec sa couleur améthyste entourée de vert émeraude ; c'était ce qui me permettait de rester maîtresse de moi-même.
Je sortis un autre collier de ma poche. Celui de ma grand-mère, malgré le fait que je ne le portais pas autour du cou, je le gardais toujours sur moi ou caché dans un endroit protégé où personne ne pourrait le trouver. Elle m'avait appris beaucoup de choses sur la vie, surtout comment survivre aux souffrances et aux dangers qu'elle contenait.
Je décidai de sortir de la maison. Je vis Joséphine, elle me pris dans ses bras. Pendant qu'on faisait nos adieux, William avait pris mes bagages et les avait mis dans le coffre de la voiture noire.
Je regardais une dernière fois les façades de la demeure. Elle était tellement grande que des pièces n'avaient jamais été utilisées. Il n'y avait ni fissure, ni trace de ce qu'elle avait subi, ce que nous avions subi à l'intérieur. Le jardin était décoré de fleurs magnifiques de toutes sortes de couleurs, ce qui donnait une plus belle image malgré le dégoût que j'éprouvais envers cet endroit. Elle faisait tellement frisonner votre corps entier que votre seul désir était de disparaître.
Elle n'allait point me manquer, j'avais mon libre arbitre qu'on nous donnait lorsqu'on respirait notre premier souffle. Je montai en vitesse dans la voiture qui commençait à démarrer. Je disais au revoir de la main à Joséphine. L'automobile s'éloignait de plus en plus de l'endroit de mon enfance. Elle devint d'abord minuscule puis disparut derrière les arbres et les champs.
Je ne ressentais aucun remord, partir loin ne me faisait ni chaud ni froid. Ceux qui me manqueraient le plus étaient les personnes chères à mon cœur. Je me détendis sur le siège et demandai à mon chauffeur :
- Quand arriverons-nous William ?
- Tout dépendra de la circulation, mais nous ne devrions pas rencontrer de problème, cela prendra trois à quatre heures de route, ma puce.
Je me retenais de souffler, pas pour le nombre d'heures que je resterais dans la voiture, mais pour cette académie et ceux qui étaient de la même espèce que la mienne. Tout irait-il bien là-bas ? Plusieurs questions embrouillèrent mon esprit. Je décidai de les mettre de côté et de me reposer. Je fermai les yeux et me laissai bercer par le son de la voiture qui roulait sur le macadam.
Nous roulions plus de trois heures. Je regardai le paysage défiler par la vitre de la voiture.Nous rentrâmes dans une forêt avec d'énormes arbres collés les uns aux autres comme pour faire une barrière. On avait l'impression qu'elle ne se terminerait jamais.
Puis une dizaine de minutes plus tard, je vis un grand muret rectangulaire où était écrit« Académie Blueness ». Nous étions arrivés. Je ne savais pas si cette école existait depuis longtemps ou si elle était nouvelle. Mais je me demandais pourquoi elle portait le nom de mon espèce.
Au loin apparaissait un grand bâtiment blanc moderne avec plusieurs étages. Les fenêtres faisaient le tour de l'établissement. Lorsque nous passâmes la grille et que je présentai ma carte scolaire, je vis un chemin menant devant une sublime cour. Des arbres entouraient une fontaine avec une statue de tête de lion qui crachait de l'eau par la gueule. Nous prîmes une allée qui nous accompagnait jusqu'à l'académie. Des élèves marchaient sur la pelouse et d'autres étaient assis à discuter ou à se reposer.
Leurs corps étaient entourés de lumière rose comme un nuage, cela signifiait qu'ils étaient des humains. Au loin, je remarquai un couple de mon âge, leurs yeux étaient semblables aux miens, je sentais leur puissance d'ici. Leur lumière était d'un rouge foncé.
Je n'avais jamais vu autant d'éclats regroupés et je ne savais pas ce que cela signifiait ; si cela venait de leur pouvoir ou de leur famille. Je ne savais rien du tout.
- Cette établissement sera ton académie et là-bas ton pensionnat, dit William.
Je regardai dans le rétroviseur,il hésita à me parler de quelque chose, je le poussai à continuer :
- Il n'y a que ça que vous voulez me dire ou voulez-vous ajouter quelque chose ? Dites-le-moi.
- Non enfin oui, dit-il, d'après ce que j'ai entendu dire, c'est un bon établissement, mais les nouveaux comme toi devraient avoir des règles différentes des autres même si elles sont déjà très stricts. J'espère que tout ira bien pour toi qui n'aimes pas les règles.
- Je sais, ne vous inquiétez pas pour moi, je serais vigilante malgré qu'il y a des règles strictes, je ferais mon possible pour ne pas causer de problème. Mais je ne pense pas que ce sera encore plus difficile que d'être là-bas.
- J'espère bien.
Il pris une autre direction qui nous mena devant l'un des établissements qu'il m'avait montré et qui devait être le pensionnat.
Il ressemblait beaucoup à l'académie, sauf qu'il y avait sur les murs des dessins avec des formes abstraites en lignes et en zigzague. William s'arrêta devant la porte et sortit du véhicule puis ouvrit ma portière. Je sortis à mon tour. Il retira mes valises du coffre et les posa à mes côtés.
- Tu veux que je te les porte jusqu'à ta chambre ? Demanda-t-il
- Non, merci, c'est gentil de votre part mais je ne veux pas causer plus de dégâts à votre dos. Merci de m'avoir déjà accompagnée jusqu'ici.
- C'est mon métier et tu pourras toujours compter sur moi si tu as besoin d'un chauffeur, où que ce soit. Si tu as besoin de quoi que ce soit, tu sais chez qui appeler, nous serons vraiment heureux de pouvoir t'entendre, Joséphine et moi.
- Merci énormément, vous allez me manquer.
Je le pris dans mes bras et retins mes larmes qui allaient se manifester. Il me sembla plus vieux que les autres jours passés à ses côtés.
Cela allait me faire bizarre de ne plus le voir chaque jour, ainsi que Joséphine, eux qui m'avaient pris sous leur aile après tous les événements qui s'étaient produit dans ma vie. Ils me connaissaient depuis ma naissance et ils avaient toujours aidé ma famille. Je le lâchai et lui souris.
- Merci beaucoup pour ce que vous avez fait pour moi.
- Ça a été un plaisir. Allez, rentre, tu vas attraper froid sous ce vent.
- Oui. À bientôt, merci encore.
Je lui dis une dernière fois au revoir puis je me retournai et regardai au-dessus de la porte, deux grosses poutres maintenaient le porche. Il était gravé en gros "Pensionnat de l'Académie Blueness" sur le mur. J'étais arrivée à ma destination.
Bonsoir tout le monde. Bonjour à ceux qui le lisent pendant la journée.
Est-ce que ce premier chapitre vous a plu ? Dites-le-moi en commentaire ! Je publierai un chapitre par semaine, c'est-à-dire tous les samedis. J'espère de tout cœur que ce roman vous plait et que vous ne serez pas déçu de la suite :) A bientôt avec un nouveau chapitre !
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