05 - La voix d'un ange
Rebonjour !
Voilà l'histoire du 5 décembre ! Cette fois-ci, je me suis inspirée de l'histoire que j'ai créée pour deux personnages d'un rp que je n'ai pas pu terminer ^^' Comme j'aime beaucoup l'histoire que j'avais inventée, j'ai décidé de la réutiliser, de la réécrire et voilà donc un petit extrait. J'espère que ça vous plaira ! Bon dimanche ! <3
En lien, c'est la musique qui m'a inspirée pendant que j'écrivais, si jamais vous voulez l'écouter :)
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Avez-vous déjà vécu ce genre de moment où, tout à coup, en voyant quelqu'un, vous avez une évidence inexplicable que jamais vous n'auriez pu prévoir ? J'admets que c'est assez flou pour moi aussi, et même ces mots ne me paraissent pas suffisant pour décrire ce que j'ai pu ressentir hier soir. Alors je couche ces mots sur le papier dans l'espoir d'arriver à comprendre ce qui a bien pu se produire.
Comme souvent, je profitais que nous soyons samedi soir pour m'accorder une soirée, rien qu'à moi, pour m'évader du quotidien. La vie d'artiste n'était pas toujours facile, et même si j'avais fait de ma passion du violon un véritable mode de vie, et que j'avais la chance d'en vivre, il m'arrivait parfois d'être lassé de ces répétitions tardives, de tendre vers la perfection qui ne saurait jamais être atteinte... Du moins, c'est ainsi que j'avais tendance à voir les choses. On disait de moi que j'étais un excellent musicien, et j'en avais toujours éprouvé une certaine fierté, et pourtant, je ne souhaitais pas voir mes performances comme quelque chose de parfait. Car selon moi, ce qui est parfait ne laisse pas de marge de progression, et l'art est une partie du monde qui change sans arrêt, et être artiste, c'est courir sans arrêt pour faire partie de ce monde qui nous attire autant que la lumière attire les papillons de nuit. Et lorsqu'on s'arrêtait de courir, il était aisé de tomber dans l'oubli ou de ne plus être en phase avec la musique. Bien entendu, j'ai toujours estimé que cela valait pour les artistes comme moi, qui ont appris à maîtriser leur instrument pour ne faire qu'un avec la musique, mais je m'étais toujours demandé comment cela devait être pour ceux qui étaient nés pour ça, comme nés de la musique elle-même. J'étais persuadé qu'il existait des gens avec un don pareil, et pour qui cela devait être autant une bénédiction qu'une malédiction. Enfin, c'est ce à quoi je pensais tard la nuit quand je n'arrivais pas à enchaîner les mesures allegro d'un concerto. Je n'avais même pas regardé le programme, mais j'avais dégainé mon abonnement pour l'opéra de cette grande ville où tout commençait à se ressembler depuis quelque temps. Les artistes s'enchaînaient, et pourtant, aucun ne m'avait marqué. Ils s'imitaient les uns les autres, ou cherchaient à rester ancrés dans le passé glorieux de quelqu'un d'autre dans une interprétation qu'ils jugeaient parfaite d'une œuvre de Mozart ou d'un autre enfant de la musique. Je n'étais pas bien convaincu que ce soir puisse être différent, mais j'avais bien besoin d'un changement de rythme et d'une distraction, et je savais pouvoir obtenir l'un ou l'autre.
Je m'étais assis dans cette grande salle à l'un des balcons qui donnait directement sur la scène en attendant que la soirée débute.
- Oh, salut Mineo, je ne m'attendais pas à te voir ici !
Je m'étais à peine retourné pour saluer celui qui venait de s'asseoir à côté de moi. Comment s'appelait-il déjà ? Peut importe. Avachi sur mon siège, je l'avais laissé meubler la conversation en hochant la tête de temps à autre pour faire croire que j'écoutais, jusqu'à ce que les lumières s'éteignent et qu'il daigne enfin se taire. Un homme venait de monter sur scène pour présenter le programme de la soirée, mais la seule pensée qui m'étais venue en l'entendant présenter la chanteuse qui viendrait sur scène, c'était que Valentina n'était pas un nom très modeste. Cela donnait un air arrogant, et je m'imaginais déjà voir cette femme monter sur scène avec une robe extravagante pour charmer le public masculin dans la salle. J'étais d'une humeur exécrable, sans le moindre doute. Peut-être que les menaces de mon chef d'orchestre de me virer avaient quelque chose à voir avec ça... Mais quand elle monta sur scène, sa prestance illuminait déjà la salle et il était indéniable que cette femme avait un charisme bien à elle. J'étais déjà agréablement surpris quand elle m'asséna le coup de grâce. Dès la première note, des frissons m'avaient parcouru le corps comme si un courant d'air avait traversé la salle. Elle était accompagnée par une harpe, et l'harmonie était saisissante, mais sa voix était si puissante et sublime qu'elle aurait été tout aussi juste et délicate a 'cappella. Ce n'était ni un opéra, ni une œuvre écrite il y a longtemps, mais bien une pièce originale, elle avait débuté par quelque chose d'inédit, sans la moindre parole. On aurait dit une complainte remplie de tristesse, de chagrin, et d'une lueur d'espoir à peine perceptible et son interprétation libre était si remarquable qu'il était impossible de savoir ce que pouvait inspirer cette mélodie. La fin du monde tel qu'on le connaît, la renaissance de l'humanité, la perte du grand amour ? Tout cela semblait comme superflu en comparaison de ce que sa voix faisait naître en moi. C'était comme si cette mélodie venait d'une déesse, et que son message ne pouvait pas être compris par de pauvres mortels. Quand elle laissa le silence reprendre possession de la salle, je me sentais toujours submergé par ces notes, incapable d'oublier sa voix qui hantait mes pensées, et qui me hante toujours. Les autres morceaux qu'elle interpréta, qu'ils soient classiques ou bien composés récemment ne firent que confirmer ma conviction. Elle avait la voix d'un ange, et c'était donc ça, d'être né avec la musique en soi. Lorsque le rideau se baissa, j'étais toujours perdu dans mes pensées. Même une fois dans les rues désertes de la ville, de plus en plus froides à l'approche de l'hiver, j'étais hanté par ces sentiments indescriptibles qu'elle avait fait jaillir en moi. Il y a quelques heures, à peine, j'étais prêt à abandonner la musique par pure lassitude et maintenant je voulais plus que jamais suivre cette voie. J'avais toujours été impulsif, mais pour une fois, je savais exactement ce qu'il me fallait faire et ce que je souhaitais plus que tout. Je voulais rejoindre son monde, et accompagner sa voix où qu'elle aille.
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