7_Eleonor
Nouveau chapitre ! Bonne lecture !
Ils étaient là. Ils nous avaient trouvés, mais malheureusement pour eux, nous étions déjà loin. Neya surveillait Internet et les chaines d'informations quand elle a vu un programme qui parlait de nous.
"Le chef de l'enquête sur les évadés de l'Arizona, Monsieur Vasquez est avec nous ce soir pour nous parler de l'avancé des recherches. M. Vasquez ? dit une journaliste.
— Pour commencer, bonjour à tous et à toutes. Je tiens à dire que ces évadés sont dangereux et doivent être mis en prison le plus vite possible, mais la population ne doit pas se sentir en danger pour autant, nous contrôlons la situation. Nous sommes en train de reconstituer leur parcours, et nous avons déjà une idée de l'endroit où ils se cachent. Ce groupe de malfrat ne pourra bientôt plus rien faire pour terroriser la population et les États-Unis seront à nouveau sûr, ce n'est qu'une question de temps, dit-il très sûr de lui.
— Merci pour ces informations Agent Vasquez. L'Amérique compte sur vous !"
Sans le savoir, cette journaliste nous a sauvés la vie. Avant que les forces de l'ordre fassent des barrages routiers pour nous bloquer dans notre fuite, nous avons passé la frontière entre la Californie et l'Arizona. Nous avons changé d'État, mais pas seulement. Nos voitures étaient trop voyante d'après Jayden donc les garçons se sont occupé de résoudre ce petit problème en "empruntant" deux voitures dans une résidence. J'ai pitié pour les gens qui n'auront plus de véhicules garés devant chez eux demain et qui vont paniquer, mais c'est pour la bonne cause. Jayden n'a pas tort, nos voitures se reconnaissaient de loin, mais ça m'a fait du mal de quitter ma voiture bleu. On les a donc laissées dans un hangar au milieu de nulle part qui appartient à la famille de Neya.
Nous sommes en route vers Phoenix – destination choisie à l'unanimité – avec des véhicules qui avancent à reculons. Je n'ai jamais vu de voitures faites pour la vitesse aller si lentement. Comment faisaient les gens à qui appartenait ses voitures pour ne pas avoir envie d'aller plus vite ? Je regrette de ne pas avoir tenu tête à Jayden, ça nous aurait évités de faire du cent-cinquante kilomètres par heure sur une route qui en demande le double.
La berline n'a pas l'air de convenir à Amber non plus, qui râle depuis une demi-heure quant à la vitesse de notre véhicule. On se ressemble plus que ce que je pensais... On a réussi à trouver deux voitures, ce sont de beaux modèles, qui roulent convenablement pour des voitures de sport, même si quelques arrangements les rendraient plus performante.
Neya, Stefan et mon frère sont dans la BMW roulant une centaine de mètres devant la Mercedes que nous occupons avec Amber. Avec Amber nous nous entendons bien même si on ne se connait que depuis peu de temps. Nous avons les mêmes centres d'intérêt : les véhicules, la mécanique et cette voiture que nous détestons l'une autant que l'autre. Nous parlons de tout et de rien, de ce qu'elle aime faire, de sa famille éparpillé au quatre coin de notre grand pays et avec qui elle n'a plus aucun lien depuis longtemps. Elle m'a aussi parlé de sa sœur, Anna, elle aimerait la voir plus souvent, mais elles ne sont pas proches, et pour ses parents c'est le même refrain. C'est pour ces raisons qu'elle est accro au danger, elle voulait être indépendante, libre de faire ce qu'elle veut, de ne plus rendre de compte à personne et c'est pour ça qu'elle a désobéit aux seules personnes qui détenaient l'autorité. C'est tout ce qu'elle a trouvé pour les faire enragé et que le pouvoir qu'ils avaient sur elle soit réduit à néant : elle a rendu la vie impossible à ses parents. Puis d'après ce qu'elle m'a expliqué, c'est grâce à ça qu'elle s'est découvert cette passion pour la mécanique et qu'elle en a finalement fait son métier. Je trouve le parcours d'Amber exceptionnel, elle a su aller à l'encontre de ses parents et surtout elle a fait ses propre choix en suivant ses envies pour au final vivre de sa passion.
Me sortant de mes pensées à son sujet, elle me demande :
— On roule depuis près de deux heures et je commence à avoir faim. Tu penses qu'on peut s'arrêter pour manger ?
— C'est une bonne idée. Tu peux prendre mon téléphone portable qui est sur le siège derrière moi et appeler Jayden ? je lui demande.
Elle s'exécute. Je fais mon code pour déverrouiller l'appareil, puis je lui rends. Elle va dans mes contacts et appuie sur le nom de Jayden, son visage ornant la totalité de l'écran.
— Oui ? C'est Amber, dit-elle.
— ...
— Avec Eleonor, on se disait que ce serait bien de s'arrêter un peu pour manger, histoire de faire une pause. Ça vous va ?
Amber me fait signe de la tête qu'ils sont d'accord, puis quand elle raccroche, elle m'explique où ils veulent s'arrêter. Je suis ses indications et une dizaine de minutes plus tard, nous sommes arrivées à l'endroit convenue. Les garçons et Neya avaient pris de l'avance et quand on arrive ils sont tous déjà là. Je gare la Mercedes juste à côté d'eux et on les rejoint. Je serre mon frère dans mes bras en le voyant, sa petite tête m'a manqué. C'est dans les moments comme ça que je sais que je ne pourrai jamais vivre sans mon frère.
Tous ensembles on se dirige vers la petite station-service. Il fait nuit, inconsciemment je reste près de mon frère.
Sur la porte de la station, nos photos sont affichées en grand, bien voyante – et pas les plus flatteuses – avec en titre « les évadés, toujours recherchés », les médias aiment bien ce surnom des « évadés », mais on n'est pas tous des évadés, nous, Stefan, Neya et moi, ce surnom ne devraient même pas nous englober, certes on est recherché et en cavale, mais pour complicité et pour avoir aidé Amber et Jayden, pas pour évasion.
Malgré tout avec ses photos de nous, n'importe qui pourrait nous reconnaitre, on va devoir se faire très discret et éviter de rester longtemps dans les parages. Nos vêtements et quelques accessoires nous cachent un minimum, plus qu'à espérer que personne ne fasse pas attention à une bande de jeune. D'après Neya nos visages tournent aussi sur les chaines d'informations, mais ils ne sont pour le moment pas affichés sur la télévision du petit magasin. On en profite pour entrer dans le petit magasin le plus normalement possible, puis on se sépare.
Je me dirige vers les toilettes, suivi de Jayden, tandis que les autres s'éparpillent dans la boutique pour acheter de quoi manger et ce dont on a besoin – eau, sac, trousse de secours...
Je retrouve mon frère dans les toilettes. Il est en train de changer le pansement qui recouvre sa blessure. La plaie est encore rouge et du sang s'échappe par gouttelette des entailles. Jayden fait une grimace de douleur quand il désinfecte son mollet, mais dès qu'il m'aperçoit un grand sourire apparait sur sa petite bouille d'ange.
— Alors gros dur, ça pique ? je le taquine.
— Non, même pas vrai ! Je ne sens rien, même pas une petite piqûre, répond-il, mi souriant, mi boudeur.
Je n'arrive pas à me retenir, j'explose de rire devant la tête enfantine de mon frère. Il me rejoint dans mon rire et ensemble nous rions jusqu'aux larmes. Jayden m'avait manqué.
Je n'aime pas quand il est froid et distant, quand il est en mode "rien ne m'atteint" ou "je m'en fous de tout". Et en ce moment ce côté de son caractère ressors quand Amber est proche de lui. Je ne sais pas s'il s'en rend compte, mais il met des barrières entre elle et lui. J'apprécie Amber et j'aimerais qu'elle connaisse le véritable Jayden, pas le connard qu'il est en sa présence. Je vais attendre pour en parler avec mon frère, car je sais qu'il va mal le prendre et qu'on va s'engueuler. Il prend tout à cœur et a du mal à accepter les reproches, sur ce point on se ressemble.
J'essuie mes larmes de joie et l'aide à panser sa blessure, la plaie parait belle et pas infecter. Puis, notre tâche fini, nous retrouvons le reste du groupe dehors. Stefan et Amber parlent assis par terre, le dos appuyer contre la carrosserie de nos nouveaux véhicules. Ils sourient et un rire leurs échappent par moment.
— Neya n'est pas avec vous ? je demande à l'intention de Stefan.
— Tu la connais, on venait juste de sortir les bras chargés par tous nos achats, mais elle voulait absolument acheter un de ses paquets de bonbons préférés qu'elle avait oublié, donc elle y est retournée, elle devrait bientôt revenir.
Pas étonnant de la part de Neya, elle et son amour pour les sucreries.
— Justement, elle arrive, pourq...
— Il y avait des photos de nous affiché sur la télé, dit-elle en arrivant en courant et à bout de souffle.
Je ne vois pas ce qui est bizarre, vu qu'on est en cavale et qu'il y en avait déjà tout à l'heure donc je lui demande :
— Et ?
Elle reprend son souffle et enchaine :
— Et j'ai la désagréable impression que l'employé du magasin a fait le lien entre la photo à l'écran juste sous ses yeux et moi.
On se regarde tous, les uns après les autres. Je n'ai pas besoin d'exprimer mes pensées pour savoir qu'on a tous la même idée en tête : partir au plus vite de cette station maudite.
Je me dirige vers mon frère pour l'embrasser sur la joue ainsi que mes amis dont je dois une fois de plus être séparé. Je rejoins vite Amber qui est déjà assise sur le siège passager. Une lueur de joie brille dans ses yeux bruns, elle aimerait prendre le volant et rouler jusqu'au bout de la nuit, elle voudrait être libre comme elle l'était pendant son adolescence. Je vois toutes ses émotions et ses rêves enfouie en elle. Beaucoup de personne sont des livres ouverts pour moi, mais Amber encore plus que les autres, on se ressemble elle et moi, je la comprends.
— Tu es dans un rêve Amber, tu vas bientôt te réveiller, en attendant profite, murmure-t-elle pour elle-même avant de me regarder avec un sourire triste.
Cette fille a des réactions particulières, elle pense qu'elle est dans un songe. Comment va-t-elle réagir quand elle va comprendre qu'elle est bien dans la réalité et non en train de dormir ? Je n'y réfléchis pas plus longtemps et mets le moteur en marche. J'appuie un petit coup sur la pédale d'accélérateur, nous sommes propulsé vers la sortie du parking. La voiture me donne l'impression qu'elle ne touche plus le sol, que nous sommes en train de voler ; tout l'inverse de tout à l'heure, quand je la trouvais très lente. Il n'y a que la vitesse qui me donne cette poussée d'adrénaline que je ne peux refuser. Je maintiens la pédale enfoncée. Je file à vive allure vers Phoenix, plus rien ne peux m'en empêcher. Je me sens vivante.
Avec Jayden, on s'est mis d'accord sur un point de rendez-vous au cas où on devrait prendre des routes différente. Je roule pendant plusieurs kilomètres, la BMW juste devant, aucunes voitures de police à l'horizon. Seulement le paysage nocturne et l'asphalte à perte de vue. C'est un paysage très apaisant, ça me calme et me détend.
Quand nous nous pensons hors de danger et que j'appuie légèrement sur la pédale de frein pour faire ralentir le véhicule, une voiture aux gyrophares brillant de bleu et illuminant la végétation désertique apparait. D'autres véhicules des forces de l'ordre suivent cette première voiture et foncent précipitamment sur nous.
Je n'ai pas peur, ni pour moi, ni pour notre petit groupe, ni de ce qu'il va se passer dans les prochaines minutes. Je n'ai pas peur pour nous, aucunement.
Si ses flics veulent se frotter à nous alors qu'ils le fassent, mais on ne va pas se laisser faire.
Jamais.
S'ils croient que ce sera simple, ils se trompent, je suis capable de tout et encore plus pour protéger ceux que j'aime. Je ne vais pas me laisser faire, loin de là.
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