Salut ! J'espère que ce chapitre te plaira !

Quoi ?! Je ne m'attendais pas à cette révélation. Le reste de la bande non plus apparemment, ils sont tous bouche bée, sauf peut-être Leo, son visage n'exprime aucune émotion. Je pensais qu'elle était en prison pour une connerie tel qu'un vol ou à la limite pour un homicide involontaire, un accident. Mais pour MEURTRE !? Comment une femme à l'apparence si bienveillante et aimante a-t-elle pu se retrouver dans cette situation ? Comment a-t-elle pu tuer ?

Amber m'intrigue plus que je ne l'aurais cru au premier abord. Elle est mystérieuse et énigmatique, mais elle n'a pas l'apparence de quelqu'un de dangereux. Quand Jayden nous a expliqué ce qui s'était passé, qu'Amber l'avait aidé et que sans elle, il ne serait pas là, on a tous regardé cette jeune femme avec beaucoup d'intérêt et de reconnaissance. On a retrouvé notre ami grâce à elle, grâce au courage dont elle a fait preuve face au danger, elle a su rester lucide malgré tout. Même si ce que cette femme a fait dans le passé est intolérable, nous ne sommes pas le passé, nous sommes le présent et nous devons être soudés. Plus que jamais.

Tous les cinq, on se regarde fixement pendant quelques minutes. Les yeux d'Amber alternent entre nos différents visages, sans qu'elle se décide à les poser sur une seule personne. La tension est à son comble. Personne ne parle, ni ne bouge d'un cil. On est comme figé. Amber est la première à briser le silence qui pèse sur nous :

— Je suis vraiment désolée... Pardon... Je n'aurais pas dû, bredouille-t-elle en baissant ses yeux qui s'emplissent de larmes.

Ses paroles sont entrecoupées par ses sanglots. Je ne sais pas vraiment pour quelles raisons elle s'excuse. Est-ce à cause de nous, parce qu'elle regrette d'être parmi nous ? Ou est-ce à cause de ce qu'elle a fait dans le passé, à cause de cette vie qu'elle a enlevé ?

Ses larmes me fendent le cœur et je ne peux m'empêcher de me rendre à ses côtés pour la prendre dans mes bras. Sans aucune raisons apparente, j'ai une envie irrépressible de la protéger, j'ai envie qu'elle se sente bien, en sécurité.

Cette femme n'a pas l'apparence d'une dangereuse criminelle, mais qui sait qui se cache réellement derrière ses multiples facettes ? Je veux connaitre la véritable Amber, pas celle qui est prise au piège dans une vie trop compliquée pour elle, une vie qui la dépasse. J'aimerais l'aider.

Amber met du temps avant de reprendre possession de ses moyens et de ses émotions. Quand ses larmes arrêtent de couler sur ses joues, elle se détache de moi et me fait un petit sourire avant de remarquer mon débardeur humide à cause de ses pleurs, et de réprimer un fou rire. Elle est passée des pleurs au rire en quelques secondes, mais je ne vais pas m'en plaindre. Les autres sont partis chacun dans leurs coins.

Leo vérifie que les voitures sont en état de marche au cas où on aurait besoin de fuir en vitesse. Nous sommes dans un endroit reculé en Californie, à quelques dizaines de kilomètres de la frontière avec l'état d'Arizona. Nous savons tous que la police ne va pas tarder à nous retrouver et nous voulons être prêts.

Jayden est parti faire un tour dehors, dans la nuit qui est en train de s'installer doucement, car même si sa jambe le fait souffrir – ce qu'il n'avouera jamais –, il est parti marcher avec le soleil couchant en compagnie. Jayden vit selon ses règles et une phrase qu'il répète souvent, tel un mantra c'est : "il faut profiter de chaque moment de liberté que la vie nous offre, être libre c'est être vivant". Cette phrase pleine de sens pour lui, et pour nous aujourd'hui, vu la situation dans laquelle nous sommes, où chaque moment de liberté compte.

Pour sa part, Neya épluche les informations locales, le web et tout autre chose présent sur Internet nous concernant, pour savoir où en sont les recherches des forces de l'ordre et s'ils se rapprochent de nous. Neya nous a appris que le FBI était sur l'enquête et avec la technologie dont ils disposent, on est dans la merde. Neya pourrait hacker leurs appareils à distance pour les freiner dans leur recherche, mais en plus d'être quasiment impossible à pirater, ça ne ferait qu'empirer la situation, ils sauront que c'est nous et nous trouveront plus rapidement encore. Donc pour le moment notre super plan est de les attendre sagement, les bras croisés, sans rien faire. Puis de se volatiliser dans la nature.

C'est ce qu'on appelle un plan foireux.

J'oublie presque Amber toujours dans mes bras. Elle me regarde avec ses yeux brillants et me demande d'une petite voix :

— Tu crois que je peux aller voir les voitures ?

Son visage s'illumine rien qu'à cette pensée et ses yeux pétillent de bonheur.

Je ne m'attendais pas à une question de ce genre, mais cette femme est pleine de surprise. Si elle aime les véhicules alors Amber a vraiment sa place parmi nous.

— Oui, bien sûr. Tu ne veux pas manger un peu avant ? je lui propose.

Comme pour me répondre son ventre émet un gazouillis sonore. Je ne peux m'empêcher de rire. Elle m'adresse un sourire gêné et rejoint la table où elle se sert à manger. Il n'y a pas grand-chose, mais vu la situation dans laquelle nous sommes, c'est déjà beaucoup. Amber prend une pomme ainsi qu'un sandwich jambon/fromage qu'elle engloutie en quelques bouchées. Elle le fini en un rien de temps, puis en prend un second. Je grignote un peu et nous commençons à parler. Notre conversation est fluide, je lui parle de ma passion pour le surf, elle me parle de son travail dans un garage automobile où elle réparait des voitures de tout genre à longueur de journée sans jamais s'ennuyer. Sur ce point, elle me rappelle Eleonor.

Jamais elle n'évoque la prison ou la raison qui l'y a fait aller, ni sa vie d'avant. Mais ce n'est pas dérangent, le sourire qui illumine maintenant son visage me suffit. Quand je la vois sourire, elle me rappelle une femme qui m'avait marqué. Elle était venue au café où je travaillais à l'époque. La femme était rousse, comme Amber, cheveux frisés, mais ils étaient plus longs que ceux d'Amber actuellement. Je dois confondre, ça ne peut pas être elle. La femme du café paraissait mal dans sa peau, triste, seule, ses yeux reflétaient de la terreur. Alors qu'Amber est pétillante, joyeuse, sereine. Certes elle est encore sous le choc de ce qui lui arrive, mais l'image qu'elle renvoie est celle d'une femme forte, une femme qui ne se laisse pas faire. L'inverse de ce que la femme du café dont je me souviens dégageait. Je dois faire erreur.

— Stefan ! J'ai besoin de toi, tu peux venir ? me demande Eleonor me coupant dans ma réflexion.

Elle se situe au niveau des véhicules et voyant les yeux remplis de joie d'Amber rien qu'à l'idée de s'en approcher, je ne peux m'empêcher de sourire à mon tour. Amber me rappelle un enfant le jour de Noël quand il découvre les cadeaux au pied du sapin.

Je me lève et me dirige vers Leo suivi de près par Amber. Cette dernière sautille d'un pied sur l'autre n'arrivant pas à contenir son impatience, on dirait vraiment un enfant pour le coup. Cette femme qui pleurait et tremblait de tout son corps, est maintenant en train de courir comme une gosse. Sa passion pour les voitures se voit physiquement sur son corps, c'est incroyable. Je préfère la voir comme ça.

Finalement c'est moi qui la suis jusqu'au fond de l'entrepôt où se trouvent les voitures. Eleonor arrête ses réparations pour observer Amber, émerveillé. Amber est passionnée par les engins à moteur, ça se voit dans ses yeux, ils s'illuminent de bonheur à leurs contacts. Cette femme est comme nous, elle vit pour les voitures et ce qu'elles représentent : vitesse et sensations. Et l'adrénaline que ça lui procure, exactement comme nous tous. Amber passe sa main sur les carrosseries des véhicules et un sourire encore plus grand nait à la commissure de ses lèvres.

— Je suis là. Tu avais besoin de moi ? je demande à l'attention de Leo.

Voyant qu'elle ne m'a pas entendu car elle parle déjà mécanique avec Amber, d'immenses sourires sur le visage des deux femmes, je répète ma question un peu plus fort cette fois. Eleonor se tourne vers moi et me répond :

— C'est bon, Amber va m'aider, dit-elle en pivotant légèrement vers cette dernière qui acquiesce.

Elles vont bien s'entendre ses deux-là, j'en suis sûr.

Je m'éloigne donc d'elles et rejoint Jayden qui est rentré. Il est assis à une table en train de boire ce qui ressemble à un café. Sa blessure n'a pas l'air de le faire souffrir. Leo l'a soigné et normalement la plaie devrait cicatriser d'ici un jour ou deux, mais pour l'instant c'est pas beau à voir.

— Comment tu te sens ? je lui demande en m'asseyant à côté de lui.

Il me fait un de ses sourires charmeurs dont lui seul à le secret, il se tourne vers sa sœur et s'informe :

— Elles font quoi toutes les deux ?

— Rien de particulier. Maintenant répond à ma question Jayden, je dis en élevant légèrement le ton pour le faire réagir.

Pas manqué, il me crie dessus :

— J'ai mal à ma putain de blessure, mais je vais bien ! T'es content ?

Le Jayden froid et inaccessible est de retour. Ça faisait quelques mois que ce Jayden là avait disparu, surtout avec nous, mais l'arrivée soudaine et imprévue d'Amber a tout changé apparemment. Il me fatigue quand ce trait de caractère prend le dessus. Je sais que ce n'est pas facile pour lui, mais je n'ai rien fait et puis, ça lui coute quoi d'être un minimum sympa ?

— Les gars, on a un problème, nous interrompt Neya coupant net notre conflit. Ils nous ont trouvés. On ferait mieux de se barrer en vitesse, sauf si on veut avoir la visite d'une bande de flics armés jusqu'aux dents...

Merci d'avoir lu ! Tu en penses quoi ?

N'oublie pas de voter ou de commenter si ça t'a plu, ça fait toujours plaisir !