Chapitre Unique : L'étreinte des Chaines
Un jour, sans aucun avertissement, la lumière a cessé de briller. Ce n’était pas un événement soudain, ni un choc brutal, mais une absence qui s’est installée peu à peu. Ce n’était pas comme un ciel soudainement assombri par une tempête, mais plutôt comme un voile gris qui a envahi mon âme, silencieux, discret, et implacable. Comme une brume épaisse qui s'infiltre sans bruit, effaçant peu à peu toute clarté. Il n’y avait pas de cri, pas de chute brusque, seulement cette ombre qui s’est abattue lentement, chaque jour un peu plus près, jusqu’à ce qu’elle me recouvre tout entière. Je me disais encore que tout irait bien, qu'un jour, peut-être, quelqu’un finirait par voir la douleur que je cachais. Mais personne ne voit rien. Ils passent à côté, comme si je n’étais qu’une silhouette parmi tant d’autres. Et pourtant, à l’intérieur, c'est un tourbillon de souffrance. Une douleur sourde, infinie, qui ne m’a pas frappée d’un coup, mais qui m’a rongée de l’intérieur, insidieusement, comme un poison lent qui m’envahit sans que je puisse l'arrêter.
Au début, je ne comprenais pas. Tout semblait normal, ou du moins, c’est ce que je voulais croire. Puis, un matin, je me suis levée, et le monde avait changé. Il n’était plus le même. Il était devenu flou, presque irréel. Comme si j’étais devenue étrangère à ma propre existence. Les sons, les couleurs, tout cela me paraissait lointain, comme une scène que l'on regarde à travers une vitre embuée. Je me sentais là, présente physiquement, mais en même temps, je n’étais plus là, pas vraiment. Un vide immense s’était installé dans mon cœur, un gouffre sans fond qui engloutissait chaque parcelle de moi. Rien ne semblait pouvoir le combler, et peu à peu, j’ai cessé de chercher à combler quoi que ce soit. Je m’étais perdue. Si quelqu’un pouvait entendre les battements irréguliers de mon cœur, peut-être qu'il comprendrait.
Les petites choses qui, avant, me remplissaient de bonheur, ne me touchaient plus. Parler avec mes amies, savourer un repas, regarder des films que j’aimais, tout cela m’était devenu insipide, vide de sens. Comme si la vie continuait à tourner autour de moi, mais moi, j’étais absente. Un spectateur de ma propre existence, indifférent, comme une ombre qui se fond dans le décor. J’ai cessé de participer à ma propre vie.
Je me suis laissée engloutir par cette spirale. Ce n’était pas une douleur violente, ni bruyante, mais elle était omniprésente. Une douleur qui ne me quittait jamais. Ce n’était pas un cri, juste un murmure constant dans ma tête, une pression invisible qui me paralysait, un poids lourd et silencieux qui se posait sur mes épaules. Il y avait des matins où je n'avais même pas la force de sortir du lit, où la simple idée de parler à mes amies me semblait insurmontable. Les mots étaient devenus étrangers, un langage que je n’arrivais plus à maîtriser. Ma bouche refusait de les prononcer. J'avais envie de demander de l’aide, mais il me manquait les mots, le courage, et surtout, la force de les exprimer. Tout ce que je ressentais, c'était un désir profond de dormir, dormir et encore dormir. La honte m’envahissait. Pourquoi est-ce que je ne pouvais pas me sortir de cet abîme ? Pourquoi ne pouvais-je pas suivre mes propres conseils, ces paroles pleines d’espoir que j’avais un jour données à d’autres ?
Je ne me reconnaissais plus. J’étais devenue une étrangère pour moi-même. Une version de moi qui ne faisait plus de sens. Je me regardais dans le miroir, et ce visage qui me fixait, c’était celui de quelqu’un d’autre. Ce corps, ces yeux, ce regard, tout cela ne m’appartenait plus. J’étais devenue une marionnette, un automate qui agissait pour les autres, mais qui ne vivait plus pour elle-même.
On me disait souvent « je t’aime », mais ces mots me semblaient vides. Mon cœur était devenu insensible, imperméable à la chaleur des sentiments. Est-ce que c’était mal ? Était-ce que je m’étais transformée en un monstre ? Je n'avais plus la réponse.
Le soir venait, encore et toujours, apportant avec lui un silence lourd, oppressant. Il n'était jamais assez calme pour apaiser mes pensées, pour étouffer cette douleur qui me rongeait de l'intérieur. Je fermais les yeux, espérant trouver un peu de répit, mais la douleur m'étreignait, plus forte encore. Chaque soir, c’était comme si je m’enfonçais un peu plus dans l’océan de mes larmes. Mais ces larmes n'étaient plus nouvelles. Elles ne m'étonnaient plus. Elles étaient devenues une vieille amie, une compagne silencieuse que je ne pouvais plus repousser. Les pleurs qui avaient cessé de couler depuis longtemps étaient devenus ma seule compagne, celle qui me rejoignait dans la solitude de la nuit.
Je me tournais dans mon lit, cherchant la paix, mais il n’y en avait pas. Il n’y avait pas de réconfort, pas de douceur, seulement la souffrance qui se répétait sans fin. Chaque battement de mon cœur me brisait un peu plus, résonnant dans ma poitrine comme un cri muet, un appel désespéré qui ne trouverait jamais d’écho. Je l'entends, je le ressens, mais personne ne l’entend, personne ne le perçoit. Peut-être que j’ai appris à vivre avec cette douleur, à marcher à côté d’elle, à sourire malgré elle. Peut-être que personne ne tend la main parce qu'ils ne savent pas comment. Mais dans mon silence, je crie, je pleure silencieusement
Et chaque nuit, mon cœur se brisait. Mais personne ne semble l'entendre. Personne ne perçoit ce que je ressens. Si quelqu’un pouvait entendre les battements irréguliers de mon cœur, peut-être qu'il comprendrait. Mes larmes ne sont que des ombres secrètes, coulantes, mais muettes. Elles tombent sans bruit, se perdent dans le vide, invisibles aux yeux du monde Comme ci j'étais enchaîner à moi même
[Si vous vous sentez ainsi parlez en à vos proches ou quelqu'un envers qui vous avez confiance je suis là si besoin ^^]
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