Page quatre-vingt-seize
Lundi 20 mai 2019
Ce matin, j'avais mon rendez-vous avec le Docteur Drews. Je me suis pesé, comme d'habitude, j'ai encore repris un peu de poids. Je crois que je commence doucement à réaliser tout celui que j'ai perdu. Je ne m'en étais pas rendu compte avant. Je ne me regarde toujours pas dans un miroir, mais je le ressens. Des fois j'aimerais voir mon corps, mais je crois que ça me fait peur ou que ça ne m'intéresse pas. Ça m'est égal d'être devenu trop maigre, je ne veux pas savoir à quoi je ressemble aujourd'hui.
Avant de quitter son bureau, le Docteur Drews m'a demandé si je voulais bien essayer à nouveau de prendre mon repas dans la salle commune à midi. Je n'en avais pas envie, mais j'ai quand même hoché la tête pour accepter. Je veux vraiment mettre toutes les chances de mon côté pour sortir d'ici le plus rapidement possible.
Même si ce n'était que la deuxième fois, je n'aime toujours pas ça. Debout au milieu de la salle avec mon plateau dans les mains, j'avais envie de partir en courant. Un garçon m'a fait signe de venir m'assoir avec lui, il m'a même fait un sourire, je l'ai regardé plusieurs secondes avant d'aller m'installer loin de lui, à une table tout seul. Je ne voulais pas lui parler, surtout pas si c'est pour qu'il finisse par se suicider lui aussi, comme Cassandra.
Je ne veux plus parler à personne dans cet hôpital.
Dans l'après-midi, j'ai envoyé un sms à Brooke. Je me suis excusé d'avoir été un con et je lui ai dit que j'étais heureux pour elle et Ashton. Ce n'est pas vrai, mais j'espère qu'elle le croit, car elle mérite d'être heureuse.
Demain il y a un auteur qui vient pour nous parler de son nouveau roman et d'écriture. J'y assisterai pour faire plaisir au Docteur Drews.
Toi ça ne t'aurait pas intéressé, moi j'aurais adoré ça. Avant. Tu n'as jamais aimé lire, moi oui. Je ne lis plus maintenant. Peut-être que je devrais demander à maman de m'apporter un livre demain ? Ou peut-être que je pourrais en prendre un dans la salle de repos. Je crois que ça me manque de lire, mais ça me fait peur. Je n'ai pas envie que penses que je vais mieux sans toi, si je recommence à faire des choses que j'aime.
Je ne pourrai jamais aller mieux sans toi, tu me manqueras toujours et je ne t'oublierai jamais, c'est promis Railey. Et je ne jouerai plus jamais au basket non plus, c'est promis aussi.
Fais de beaux rêves.
— Harry
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top