« Votre attention s'il vous plaît, le vol à destination de l'Islande arrive à son terme. Veuillez boucler vos ceintures durant la phase d'atterrissage. Toute l'équipe espère que vous avez passé un bon vol. »

Je ne tiens plus en place sur mon siège et regarde à travers le hublot, chose tout à fait inutile, puisque nous sommes encore trop en hauteur.

Victor sursaute et se réveille à cause de moi et grommelle, se retourne pour essayer de profiter du peu de sommeil qu'il lui reste.

Je promène ma main sur la joue de Maël, en tentant de le réveiller avec douceur, et Caroline m'aperçoit et fronce les sourcils. Je retire ma main de suite, ne tenant pas particulièrement à subir une discussion du type « l'amour et ses problèmes ». Il me tire un peu pour me prendre dans ses bras et cela me fait sourire.

Sa bouille ensommeillée est une merveille.

-Rappelle-moi pourquoi je n'ai pas dormi de la nuit pour prendre cet avion qui, qui plus est, était en retard ?

Nous devions à la base nous lever vers 4 heures, notre avion étant à 6 heures, mais nous n'avons pas arrêté de parler et nous n'avons pas beaucoup dormi. Et, arrivés à l'aéroport, fatigués, nous avons vu que l'avion avait plus d'une heure de retard. Mes parents sont tout de même partis, et nous avons attendus, certains dormant, d'autres non.

Mais la réponse me vient tout de même assez naturellement.

-Parce que tu m'aimes non ?

- Ça se tient, oui.

Quand je commence à apercevoir les côtes de l'île que je tiens tant à visiter, j'ordonne silencieusement à mon corps de me laisser cinq jours en paix.

Sans regret.