J'ai évité Eliott toute la soirée.

J'ai évité Maël toute la soirée.

A chaque fois que l'un deux essaie de me prendre à part, Charlène, Caroline ou Roxane font barrière. Parfois, j'avoue que leur surprotection est énervante, surtout à dix-neuf ans, mais là, je les embrasserais presque.

Telle la lâche égoïste que je suis, je danse aux côtés de mes amies en essayant d'oublier les erreurs que j'ai pu faire.

Et tout ça fonctionne plutôt bien jusqu'au moment où Maël arrive à m'agripper le bras et à m'entraîner à l'écart. Je lui trouve un air plutôt énervé. Et si ?

-C'est une blague, c'est ça ?

Ouais, je me disais aussi.

-Parce que, qu'il t'ait embrassé, soit. Que tu l'aies embrassée, passe encore. Mais que tu n'oses même pas venir me le dire et que ça soit lui, qui doive me l'avouer à ta place, ça non putain, Vi', ce n'est pas normal.

Et de tous les discours que j'ai essayé de répéter dans ma tête, aucun ne ressemblait à celui-ci, ce qui me perturbe, vraiment.

-Je...

-T'as aucune excuse Violette. Ça me déçoit juste énormément, surtout venant de toi. Je pensais que tu étais honnête et que c'était l'une de tes plus grandes valeurs.

-Je ne savais juste pas quoi te dire.

-Mais c'est facile, bon sang. Même moi, je vois ce qu'il se passe. Tu l'aimes, il t'aime mais pas de notre façon. Et il y a juste un moment où ça devient trop étrange sans que ça ne se ressente quand vous êtes seuls tous les deux. Je ne suis pas le mec le plus intelligent du monde mais si tu crois que je ne comprends pas ces affaires là, tu te trompes, merde !

Son injure ne se fait pas entendre aussi bien qu'il l'aurait voulu, étant donné que je plaque ma bouche contre la sienne, de façon à le faire taire. Ses mains sont partout sur moi et je me rends compte de la bêtise que j'aurais faite si j'avais renoncé à lui.

Je suis essoufflée à la fin de notre baiser et il en est de même pour lui.

-Je suis pardonnée ?

-Pardonnée mais en période d'essai.

Sans regret.