C'est le grand jour aujourd'hui.

Et je ne sais pas encore si mon esprit fait référence au bal d'hiver de notre école ou si c'est l'idée d'avouer la vérité à Maël qui me fait aussi peur.

Caroline s'affaire déjà à choisir ma robe pendant que j'essaie de finir ma nuit. J'ai tout sauf envie d'y aller. Et c'est triste parce que ça promet d'être génial. Vraiment.

Je la laisse à ses affaires et pars prendre ma douche. Je m'affronte sereinement devant le miroir, remarquant quelques différences depuis l'annonce de mon cancer.

J'ai minci, mes joues sont beaucoup plus creusées et j'ai de grands cernes sous les yeux. Mes cheveux sont ternes et mon regard a perdu de son ancien éclat.

Je suppose que la maladie affecte toute personne, aussi courageuse soit-elle.

Quand l'heure approche, j'enfile ma plus belle robe bustier assortie à mes nouveaux escarpins, achetée peu de temps auparavant et je laisse Roxane me maquiller.

C'est presque devenu un rituel pour les filles et moi de se réunir avant chaque soirée. Beaucoup plus depuis quatre-vingt treize jours, en tout cas.

-Maël, tu sais, je ne l'ai pas fait exprès.

Bravo Violette, plus convainquant, tu ne peux pas.

-Ça ne voulait rien dire.

Menteuse.

-Je t'aime.

Ça, au moins, ça a le mérite d'être vrai.

-A qui tu parles Vi' ? Au miroir ?

Je sursaute et je fais face à Caroline.

-Comment réparerais-tu quelque chose d'irréparable ?

Elle me lance un regard compatissant et frotte mon dos d'un geste qui se veut apaisant.

-Je pense que j'essaierais d'être honnête.

C'est noté. Sans regret.