Jour 90
Je passe ma main dans les cheveux de mon petit frère en soupirant. On dirait un ange quand il dort.
Le voir dormir me fait réfléchir, comme toujours à ma maladie et au reste. Il faut que je sois là, au moins pour lui. Je le trouve encore trop jeune pour faire face à la réalité du monde extérieur.
J'aurais souhaité ne pas lui faire endurer ma maladie.
J'entends des coups contre la porte d'entrée alors je sors de la chambre de Théo en refermant doucement. Je descends rapidement les escaliers en me demandant qui cela peut-être. Nos parents sont de sortie et ils ne devraient pas rentrer avant demain matin.
J'ouvre, et la silhouette que j'aperçois dans l'obscurité du palier s'écroule à mes pieds. Je m'agenouille en croyant reconnaître la personne.
-Eliott ?
Je fronce les sourcils en voyant qu'il ne réagit pas. J'attrape un de ces bras qui retombe aussitôt par terre. Je le secoue.
-Mmmmh.
-Non mais je dois être en train de rêver là, Eliott. Ne me dis pas que tu as osé te pointer chez moi en étant complètement bourré ? Bordel.
Je le force à se lever et il tangue un peu, éclate de rire, et finit par passer le pas de la porte.
-Théo dort, alors ferme là.
Il reste au milieu du salon en faisant des mouvements étranges avec ses bras et je me claque la main sur le front, désespérée.
-J'te laisse dormir sur le canapé, je n'ai pas envie de te gérer là.
Il m'attrape le bras pour me retenir et son emprise est un peu trop forte à mon goût.
-Lâche-moi.
Ses yeux sont vitreux et ont perdu l'éclat que j'aime tant chez lui, d'habitude. Je sens qu'il va me cracher des mots blessants que je devrais oublier sitôt qu'il sera venu s'excuser.
- Non, je ne te lâcherai pas. Tu vois, ce n'est pas juste que ce soit toi qui décide de tout, tout le temps. Tu sais quoi ? J'te jure que si tu pars, j'me fous en l'air.
Ses paroles sont hachées et je peine à le déchiffrer. Je lève les yeux au ciel. Mon ton monte.
-Et quoi Eliott ? Tu veux que je te promette que je vivrai ? Devine quoi, grand génie ? Je ne peux pas ! Lâche-moi, bordel !
Je le fusille du regard et il fait de même, avant de me pousser, m'obligeant à reculer. J'ai déjà dû gérer Eliott durant ses crises où il se mettait à trop boire et ça n'a jamais été simple.
Je ne sais juste pas quoi lui dire.
Alors, je garde mon regard rivé au sol, ne le supportant pas dans cet état. Ses mains se posent sur mes joues et je me dois d'affronter ses yeux remplis de larmes.
Je n'ai pas le temps de réagir qu'il pose ses lèvres contre les miennes.
Et sans réfléchir, je réponds à son baiser. Sans regret.
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