Jour 85
Je suis actuellement en train de marcher dans une forêt, méconnaissable par la couche de neige qui la recouvre. C'est là, loin de la ville, que l'air pur me fait du bien.
Victor a eu la bonne idée de proposer un feu de camp au milieu de ce bois que je ne connais pas. Tout le monde était d'accord, et honnêtement, je n'avais pas le cœur à dire non.
Il commence déjà à faire sombre et nous ne sommes pourtant qu'en fin d'après-midi, le soleil se couche tellement tôt en hiver. Cela doit être le seul point négatif à cette saison.
Je m'installe à côté de Maël, recouverte de mes deux couvertures, de mon écharpe, de mon bonnet et de mes gants, et me laisse bercer par mon petit ami.
Louis allume le feu, avec facilité, ce qui me surprend assez, même si je n'ose pas le commentaire sarcastique. Il règne comme une atmosphère sérieuse, ce qui n'arrive presque jamais entre nous.
J'ai envie de leur parler. On ne peut pas ignorer le sujet et attendre. On peut espérer que le traitement agisse et que je guérisse, mais ce n'est absolument pas sûr. Alors il faut que je leur parle.
Maintenant, Vi'. Un, deux, trois.
-Promettez-moi que ça ira.
Le bras de Maël se crispe sur ma taille et Eliott évite mon regard. Allez les gars, s'il vous plaît.
-Promettez-moi que vous essaierez. Quoi qu'il arrive, quoi qu'il puisse se passer, promettez-moi que vous essaierez de vous en remettre. S'il vous plaît.
-Je te le promets. Je ne dis pas que ça sera facile et que ça se fera tout seul, mais si tu devais partir, je me battrais.
C'est Victor qui se lance le premier et je lui en suis tellement reconnaissante que j'en ai presque les larmes aux yeux. Le reste du groupe acquiesce à ses paroles, tout le monde sauf Eliott et Maël, que je n'arrive toujours pas à convaincre. Je regarde celui qui est à côté de moi dans les yeux.
-Promet le moi.
-Je t'aime.
Il secoue la tête, pour ne pas que je vois ses larmes et je caresse sa joue, pour ensuite poser ma tête contre son torse.
-Eliott.
-Je te déteste, Vi'. Tu tiens vraiment à me faire pleurer, hein ?
J'écarte les bras pour qu'il vienne contre moi et son air d'enfant battu me fait rire et me fait pleurer.
-Câlin général !
Tout le monde se jette sur nous et les sanglots se mêlent aux rires.
-Bon sang, mais je vous aime tellement.
Noé se charge de me répondre.
-Jamais autant que nous.
Le bruit du vent contre les arbres, la chaleur du feu contre mon visage et l'atmosphère enfin détendue de la soirée tâchent de me persuader que c'est parfait.
Sans regret.
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