Jour 8
-On peut savoir maintenant ?
-Pourquoi nous as-tu réunis d'urgence Violette ?
-J'ai séché mon cours de clarinette.
-Allé, quoi, on te manquait ? Qu'est-ce qu'il se passe, Vi' ?
-Si tu pouvais commencer à parler, parce que je ne sais pas si je suis la seule, mais je commence à m'inquiéter.
-J'avais réussi à choper un rendez-vous avec une fille de l'université, alors t'as intérêt à avoir une bonne raison.
Et Charlène ne dit rien. Elle me fixe en attendant des explications. J'ai tenu à réunir tout le monde et à expliquer ma décision, ainsi que ma maladie. Maël reste silencieux également. C'est assez tendu entre nous deux depuis l'autre jour et j'attends encore avant de régler cette tension.
Un problème après l'autre.
Je serre l'oreiller sur mes genoux en appuyant ma joue contre et expire lentement l'air comprimé dans ma poitrine. Je vais leur briser le cœur, et je n'en ai pas envie.
Mais je n'ai pas le choix.
Ils se mettent à tous parler entre eux, parce que tout part toujours en vrille quand on est tous ensemble et face à mon air triste, Maël s'assoit à côté de moi et me passe sa main dans le dos, d'un geste tout à fait apaisant. Charlène fronce les sourcils.
-Ecoutez, s'il vous plaît. Je ne sais pas comment vous annoncez ça. Ce n'est pas comme si je partais en voyage ou que je déménageais, je ne peux pas le dire comme ça, ce n'est pas possible.
Tout le monde s'arrête de parler et je vois une lueur inquiète dans quelques regards.
-J'ai été amenée aux urgences dernièrement, vous vous souvenez ? Et bien, j'ai menti en vous disant que ça n'avait été qu'une crise respiratoire bénine. Le médecin m'a fait passer des tests supplémentaires. Et ils ne se sont pas avérés bon. Pas du tout même.
Maël retire sa main de mon dos et je les vois tous perdre leur sourire.
-J'ai un cancer. Que je pourrais essayer de soigner si j'avais le courage de passer le peut-être restant de ma vie dans un hôpital mais que je ne soignerai pas. J'ai décidé de vivre le temps qu'il me reste à fond, en restant près de vous. Et ma décision est prise.
-Combien de temps ?
A ma grande surprise, c'est Eliott qui me demande ça de sa voix rauque. Tous les regards se posent sur lui, puis convergent à nouveau vers moi.
-Il me reste un an.
Je maudis ma mère pour m'avoir forcé à leur dire sans m'être préparée. Je maudis le regard triste et consterné de tous mes amis. Pour la première fois, je maudis le cancer de s'en être pris à moi.
Mais je garde la tête haute. Sans regret.
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