Est-ce que je frappe à la porte ? Après tout, peut-être qu'il a changé d'adresse et que je n'ai du coup, rien à perdre. Je fais demi-tour, refais demi-tour et reste devant la porte d'un endroit où je n'ai pas mis les pieds depuis trop longtemps.

Au moment où j'allais enfin frapper, la porte s'ouvre d'un mouvement brusque et je me retrouve nez à nez avec lui.

-Violette ?

Je reste bouche bée, la main toujours levée jusqu'à ce qu'il lève la sienne pour la baisser.

-Je, salut Liam.

Le joli discours préparé avec tous mes amis s'envole et je ne sais plus quoi dire devant ce mec que j'ai bien trop aimé. Il a gardé son air sérieux et il m'impressionne toujours, malheureusement pour moi.

-Tu veux entrer ? Ou tu veux peut-être que je te claque la porte au nez comme tu l'as fait pour que tu puisses arrêter de culpabiliser ?

Je le fusille du regard et me décide à rentrer par moi-même. Je me fraie un chemin jusqu'à sa chambre pendant qu'il me crie un « fais comme chez toi » d'un ton ironique.

Il n'a pas changé.

C'est toujours le même. Toujours le même visage adorable, toujours le même sourire, toujours les mêmes yeux à la couleur que je n'ai jamais su définir. Toujours grand, toujours impressionnant, toujours lui. Toujours Liam.

Je m'installe sur son lit, en prenant toute la place, de sorte qu'il comprenne que je ne veux pas de lui à côté de moi.

-C'est vrai ce que tu m'as dit ?

-Ouais.

-Tu es malade ?

-J'ai une saloperie de cancer, ouais.

Il paraît gêné alors je détourne le regard.

-Pourquoi ce message, Vi' ?

-Parce que je pensais que tu n'allais pas me répondre. Parce que j'ai toujours voulu te dire ça, en face pour que tu te sentes mal. Parce que je t'ai trop aimé et que toi pas assez.

Il n'arrive pas à soutenir mon regard et se frotte pensivement le menton. Et avant qu'il ne puisse me répondre, je renchéris.

-Et parce que, le seul truc positif dans le cancer, c'est d'avoir décidé de vivre sans regret.