L'envie d'envoyer un message à l'une de mes anciennes connaissances me reste en tête.

Je tends un peu le bras pour atteindre mon portable, que je lâche sans le faire exprès sur la tête de Victor, qui râle fortement. Je ris silencieusement.

« Chère connaissance (car oui, c'est ce que nous sommes aujourd'hui),

Fut un jour où j'aurais presque espérer qu'il puisse m'arriver quelque chose de grave pour que tu t'inquiètes et te rendes compte d'à quel point je comptais pour toi. Mais je m'aperçois aujourd'hui d'à quel point j'avais tord. J'avais beau être attachée à toi à un point où tu aurais pu brûler ma maison, un « pardon » aurait été suffisant, je sais maintenant que toi ne me considérais pas ainsi. Peut-être ais-je un jour réellement compter pour toi, après tout. Ou pas. Peut-être n'étais-je pas la seule à te considérer comme mon meilleur ami, peut-être que tu m'aimais aussi sincèrement. Ou pas.

J'ai un cancer, Liam. Je n'ai plus le temps de m'attacher aux gens qui eux, ne veulent pas de moi. Je me dois de profiter de la vie et, excuse moi, mais je ne l'ai pas assez fait quand tu étais à mes côtés. Je te souhaite une agréable vie, et puisse qu'aucune maladie de ce genre se mettre en travers de ton chemin.

Une ancienne connaissance. »

J'enregistre le message en tant que brouillon et j'hésite longuement à l'envoyer. Maël me prend par la taille pour me mettre contre lui, d'une façon possessive qui ne lui ressemble pas.

-Efface ça.

Son souffle est chaud contre ma nuque et il a parlé d'une voix si basse que je ne sais pas si j'ai rêvé ou pas.

-Bordel, efface ça, Vi'. Qui que ce soit, ce mec ne mérite pas d'entrer à nouveau dans ta vie.

Il éloigne toutes mes protestations en me prenant dans ses bras et en s'endormant contre moi. Je caresse sa joue. Ses paroles semblent censées.

Sans regret.