La nuit est calme.

Les médecins m'ont gavés d'antidouleurs et je ne sens presque plus rien. Les dernières heures ont été éprouvantes.

Ma porte s'entrebâille.

Charlène et Caroline entrent, une mine inquiète sur le visage. Je souris et me racle la gorge, pour montrer que je suis réveillée.

Sans un mot, elles s'allongent de part et d'autre de moi et nous contemplons le plafond en silence. Caroline ne peut s'empêcher de parler.

-Comment tu te sens ?

Je me sens engourdie mais mes lèvres arrivent à s'ouvrir et se fermer alors j'essaie de parler.

-Mieux.

-Vi', ça ne peut plus continuer comme ça, tu le sais ?

Je secoue lentement la tête, montrant ma résignation.

-Violette.

-Charlène.

-Caroline !

Je souris légèrement et Charlène fait de même. La tentative de changement de sujet ne passe pas aussi bien qu'elle l'aurait voulu mais elle a réussi à détendre l'atmosphère.

-On est là, dans tous les cas.

Et ça, au moins, je le sais. Sans regret.