-Et après ?

-Chirurgien.

-C'est la spécialité la plus difficile...

-Je suis au courant.

-Mais tu peux y arriver, il n'y a pas de raison.

Maël me sourit. Je vois Eliott courir vers nous, et avant que je ne puisse réagir, il me tire par le bras avec un clin d'œil désolé destiné à son ami et m'emmène un peu plus loin.

-Donne-moi une bonne raison de ne pas te tuer, maintenant. Dix. Neuf. Huit. Sept.

-Okay, Vi', deux secondes. J'ai invité une fille au restaurant et je suis en panique.

-Tu es un enfant, Eliott. Tu es censé avoir dix-neuf ans.

-Vi'.

-C'est bon. Que veux-tu que je fasse ?

-Accompagne-moi après les cours m'acheter un costume, s'il te plaît, je te serais à jamais redevable.

Il grimace à cette phrase et je ne fais aucun commentaire.

-Okay, mais je te préviens, je veux un chocolat chaud après cette épreuve.

-Et c'est moi l'enfant.

Il lève les yeux au ciel et je lui ébouriffe les cheveux avant de retourner près de Maël, rejoint par Charlène. J'ai oublié de lui demander quelque chose. Je lui crie ma question.

-Et qui est l'heureuse élue, Eli' ?

Il me fait un doigt d'honneur depuis l'autre bout de la cour et je lui envoie un baiser. J'écoute la conversation de mes deux amis en m'appuyant un peu plus que nécessaire sur Maël. Ce dernier, en me voyant m'agiter à cause du froid m'attrape les mains et souffle dessus pour les réchauffer.

-Ce n'est pas pour vous embêter, mais je suis là.

-Ne t'inquiètes pas ma belle, on va se consoler à deux.

Noé dans toute sa splendeur, qui fait une belle entrée. Il attire Charlène contre lui qui rougit fortement. Je les hue gentiment.

-C'est un de tes nouveaux délires, Noé ?

-Nouveau ? Tu plaisantes, j'espère ?

Il est toujours trop prêt à démontrer ce qu'il dit alors quand il embrasse Charlène et que celle-ci répond à son baiser, je ne suis même pas étonnée.

Je retrouve Eliott après les cours et le voir stresser ainsi me fait bizarre. Jamais je ne l'ai vu se préoccuper d'une fille à ce point là.

Déambulant à travers les rayons et en attrapant des chemises par ci par là, je lui redemande le prénom de sa dulcinée. Mia. Je retiens une grimace. Je n'accroche pas trop avec cette fille et je sais qu'elle non plus. Bon.

Je m'assois et attend qu'il ressorte de la cabine. Il essaie plusieurs choses qui ne lui vont pas du tout et je retiens mes rires à chaque fois, une vendeuse étant juste à côté.

Mais quand il ressort avec la dernière chemise que je lui ai choisie, une veste de costume noire sur le dos, je me permets de me lever et de lui refaire sa coupe de cheveux. Je rejette ces derniers en arrière et le regarde en souriant.

-Tu es parfait.

Sans regret.