Jour 45

Le secteur psychiatrie est fascinant.

Cette université est en lien avec un hôpital et c'est dans celui-ci que nous nous trouvons. Des enfants courent dans tous les sens et je pense au fait que mes études n'aboutiront jamais.

Je ne finirais pas mes études.

Je n'aurais jamais mon concours.

Je ne pourrais pas travailler.

Je n'aiderais jamais d'enfant.

Je serais partie. Partie. Partie. Partie.

Ce mot résonne dans ma tête et je m'assois sur un banc réservé aux patients.

Une petite fille me voit et vient me voir. Les enfants malades ont tendance à être affectueux, même avec les personnes qu'ils ne connaissent pas.

-Tu es malade, toi aussi ?

-Non, ma puce. Je suis une des étudiantes, de ce petit groupe, là-bas, tu vois ? Je faisais juste une petite pause.

-Je viens voir mon docteur, Mme Leille, avec mes parents. Elle est censée m'aider.

-Je te souhaite du courage alors, j'espère que ça ira.

-Toi aussi, tu veux devenir docteur ?

-J'aimerais, ma puce, j'aimerais beaucoup.

-Tu es gentille, j'espère que tu seras mon docteur, plus tard.

Sa mère l'appelle et elle court dans ses bras. Je vois le nom de son médecin sur la porte derrière laquelle elles disparaissent et je ne peux m'empêcher de caresser l'inscription du bout des doigts, en me disant clairement que je n'aurais jamais la chance d'avoir mon nom gravé ainsi. Je détourne les yeux et me mets à la recherche du groupe.

Sans regret.

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