Il est une heure du matin.

Charlène et moi déambulons dans les couloirs à la recherche de la chambre de Victor, Eliott et Maël. J'ai un oreiller à la main, la bouteille d'alcool dans l'autre. On ne travaille que cet après-midi, ce qui nous laisse le temps de profiter. Même si c'est interdit.

Je suis encore beaucoup trop fatiguée.

145. 146. 147. C'est là.

Je toque d'une manière que j'espère tirée d'un film d'espionnage et j'entends des rires derrière la porte. Victor ouvre après une bonne minute de galère et j'entre en trébuchant. J'évite soigneusement le regard trop adorable de Maël et m'installe sur le lit d'un d'entre eux.

Eliott dévisse le bouchon de la bouteille et prend une gorgée sur le champ.

-Mais qu'est-ce que je vais faire de toi, garçon ?

Il rit. L'heure tourne et la bouteille se vide. Victor commence à faire des pirouettes sur le sol et se cogne contre le mur. Je le suis dans son délire et atterrit sur Charlène qui explose de rire.

Mattieu assiste à la scène d'un air perdu. Il n'est pas encore habitué à nous.

Maël voit que je l'ignore et il serre les dents, un peu énervé. Charlène essaie d'apaiser la situation mais il continue de me fixer d'un regard noir. Et j'essaie de montrer que je ne ressens rien, en riant avec mes gars, mais je suppose qu'il n'est pas dupe.

-Vi'. Pourquoi tu m'ignores ?

Charlène est affalée sur Victor et Mattieu et je suppose qu'ils sont en train de dormir. J'ai décidé de m'allonger au dernier endroit où j'étais et c'était par terre, avec mon oreiller. Noé m'a lancé une couverture et je me suis emmitouflée dedans.

Il sait que je l'entends. Ma respiration n'est pas régulière et je n'arrête pas de bouger.

-Je n'ai pas envie de te parler.

J'en crève d'envie, plutôt. J'ai les larmes qui me montent aux yeux quand je prononce ces paroles et j'essaie d'étouffer mes sanglots. Mais il s'en remettra.

-Okay, alors.

Je l'entends se retourner. Sans regret.