Le bruit de mon réveil me fait sursauter et il finit par terre.

L'excitation et la fatigue se font sentir sans que l'une domine sur l'autre et je reste un peu dans les vapes, pendant quelques instants.

C'est ma mère qui vient me tirer du lit et qui me pousse sous la douche.

Les quelques professeurs accompagnant nous font monter dans le bus et je m'endors rapidement, à côté de Louis. Charlène dort sur Victor. Noé s'est réservé sa propre banquette.

C'est la seule musique de rock dans mon répertoire qui me réveille et je souris de l'entendre.

Puis mon sourire disparaît.

Maël est littéralement collé à une fille qui est avec moi dans quelques cours. Marie, il me semble.

J'ai eu beau dire qu'il devait m'oublier et il a eu beau dire que ça n'était pas possible, cette vision me fait mal et je détourne le regard.

Une douleur lancinante apparaît dans mon estomac et je respire profondément en tentant de l'éloigner. Je suppose que le cœur brisé ne fait pas partie des symptômes du cancer.

Et je ne sais pas quel est son but mais je trouve ça dégueulasse. Oui, je suis paradoxale.

Je sais qu'il est réveillé, il n'arrive jamais à vraiment dormir. Je me colle contre Louis en tentant de m'apaiser l'esprit, mais même quand ce dernier passe sa main autour de ma taille et me met dans une position plus confortable, mon cœur ne se desserre pas.

Foutus sentiments.

Et même quand tout le monde se met à se réveiller, que Charlène prend place à côté de moi et qu'on rigole ensemble, que Marie repart à l'avant du bus parce qu'il ne s'intéresse pas vraiment à elle et qu'il essaie de me parler, une fois puis deux, je n'arrive pas à me sentir bien.

C'est ce que j'ai voulu après tout. C'est ce que je devrais me dire.

Mais non, à grand regret.