Jour 38

-Tu penses qu'il viendra ?

Caroline me regarde grâce au miroir, tout en se remettant une énième couche de mascara. Je hausse les épaules, hésitant moi-même avec deux tenues.

-Peut-être, je ne sais pas.

-Paraît qu'il était sonné après le coup de poing que Maël lui a mis, j'aurais bien aimé voir ça !

-Caroline.

-Quoi ? C'est mignon Vi'.

Elle ne semble pas comprendre qu'il n'y a rien de mignon à cette affaire alors je n'insiste pas. J'enfile une jupe verte et un débardeur noir, tenue que semble désapprouver mon amie.

-Pourquoi tu ne mets pas une robe ?

-Parce que je n'en ai pas envie ? Ou bien parce que j'ai dix-neuf ans et que je suis capable de choisir mes propres habits ?

Elle ne relève pas, même par rapport à l'autre soir, avant le concert où j'ai été obligée de les contacter, elle et Charlène.

Caroline a voulu organiser une soirée piscine, entre nous, comme d'habitude. Je sors beaucoup en ce moment. Mais les seuls instants qui me paraissent avoir un sens sont ceux où je suis avec eux.

Qu'Eliott décide de venir ou pas, je ne vais pas céder à son chantage émotif. Il a fait un choix. Jamais je n'en aurais imposé un.

Même si, sans y prendre garde, je le fais.

Et à ma grande surprise, il est là. Se gardant bien d'éviter mon regard, un joli bleu sur la pommette. Curieusement, Maël et lui semblent se parler mais c'est tant mieux.

La musique résonne au sein de la piscine intérieure et je reste au bord de l'eau, ne trempant que mes jambes, à moitié.

Je fusille chaque garçon qui s'aventure à moins d'un mètre de moi, au cas où il souhaiterait me mettre à l'eau mais c'est peine perdue.

Et c'est Roxane qui me trahit. Je me retrouve en tenue ordinaire, dans la piscine et je maudis mes amis. L'amusement domine bientôt ma mauvaise humeur et après avoir à moitié coulé la traître, je me laisse aller.

Je ris même aux éclats quand Maël me fait monter sur son dos et qu'il me demande de m'agripper à lui.

Mon cœur s'allège un peu en voyant qu'Eliott n'arrive pas à m'ignorer aussi bien qu'il le voudrait et qu'il ne sait pas empêcher son sourire quand je lance des blagues douteuses.

Et quand nous nous retrouvons au coin du feu, les cheveux trempés de Maël contre ma peau et que je sens la chaleur sur mon visage, je m'autorise à espérer.

Sans regret.

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