Jour 13
Cela met plus de temps que ce que je prévoyais au départ. Je ne m'étais pas dit qu'ils allaient tous sauter de joie à l'annonce de ma maladie mais pas qu'ils seraient hostiles à ce point là.
Je pensais qu'ils comprendraient, vraiment.
Alors, maintenant que je les vois m'éviter dans les couloirs, en détournant leur regard triste, je ne sais pas quoi faire.
Le médecin m'a fait part de son avis médical, mais au vu de ma décision, il a précisé que je ne pourrais pas vivre mon année aussi normalement que je le pensais.
La maladie grandit, la maladie progresse m'a t-il dit. Cela ne sera pas sans conséquences.
Maux de tête, de ventre. Suffocations. Compression de l'estomac, de la poitrine. Difficultés à respirer. Incapacité à dormir ou à se concentrer. Perte d'appétit. Malaises. Dépression.
J'ai hoché la tête, encore et encore et encore. J'entendais le bilan s'alourdir, mots après mots. Je suis restée forte, parce que je ne me rendais pas encore compte que j'allais mourir. Et que j'allais souffrir.
Le médecin m'a prévenu.
Mais quand j'ai été soumise aux lois de l'univers, en plein cours d'anatomie humaine, au moment où Louis s'exprimait. J'ai porté mes mains à ma bouche, puis à mon cou, puis à ma poitrine en m'apercevant qu'aucun air ne parvenait à rentrer. J'ai toussé.
Louis a couru vers moi, au bord du malaise, m'a porté dans ses bras en s'insultant de con, de con et encore de con et m'a amené à l'infirmerie. Je me suis évanouie et me suis réveillée quelques heures plus tard, allongée avec un masque à oxygène sur la bouche.
Le médecin m'a prévenu. Il m'a dit que ça serait parfois difficile à supporter. Mais il ne m'a pas rappelé que j'avais des amis géniaux qui seraient toujours là.
Parce qu'à mon réveil, ils sont tous présent à l'appel, pas un ne manque.
En reprenant mon souffle, à peine réveillée, je sens un poids s'enlever de mes épaules en les voyants tous auprès de moi. Ils ont bien dû transgresser une dizaine de règles de l'hôpital pour pouvoir se rassembler tous ensemble dans ma chambre, après les heures de visite, mais je m'en contre fous.
Ils sont là, près à m'entendre et à me comprendre.
Sans regret.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top