Je caresse les cheveux de Maël, qui me semble bien endormi. J'admire son visage reposé, détendu et j'ai une bouffée d'amour pour lui. Je colle ma bouche contre son oreille.

-Je voudrais que tu te rappelles de ça, si jamais je devais m'en aller. N'oublie jamais à quel point je pouvais t'aimer.

Tout ce qui te définit, Maël. Je ne te le dis pas souvent, je n'arrive pas à te le dire parce que je vois la lueur dans tes yeux qui pense à la fin et j'ai peur, si peur que tu ne t'en sortes pas.

Mais il faut que tu t'en sortes, d'accord ? Parce que je ne veux pas partir en me sentant mal, je ne veux pas m'en vouloir de t'avoir aimé, ça sera déjà tellement difficile de vous quitter.

J'ai eu une belle vie, et si elle devait s'arrêter, je l'accepterais, et j'espère que toi aussi. Même si elle était courte, j'ai eu ce que je voulais, je me suis sentie heureuse, chaque journée et j'ai pu profiter.

Je sais que ça vous aura demandé des sacrifices, que vous n'avez pas tellement étudié et qu'à cause de moi, vous allez sûrement galérer à rattrapé votre retard.

Peut-être qu'il sera trop tard pour le traitement mais ne regrette rien, moi je ne le fais pas. Je ne pensais pas que c'était possible de vivre aussi pleinement. Je pense qu'on en est tous surpris.

Et ça m'aura en quelque sorte permis de me rapprocher de toi. Tu es quelqu'un de bien, Maël. Je veux que tu le saches. Quelqu'un de génial. Quelqu'un de mémorable. Quelqu'un qui j'espère restera dans un coin de ma tête au cas où je devais m'en aller.

Je sais que tu m'aimes et je suis désolée d'avoir été égoïste en t'emportant dans cette galère. Mais encore une fois, je ne regrette rien. Jamais.

Parce que si la vie m'a bien appris quelque chose, c'est qu'il ne fallait jamais rien regretter.