Nous marchons depuis plus de deux heures et je suis vraiment essoufflée.

On est encore à une bonne heure de notre destination. « Les plus beaux paysages de toute l'île. » nous a dit Charlène. De vous à moi, ça a intérêt à être vrai.

Je me plains depuis un temps à Victor pour qu'il me porte mais il m'ignore royalement, juste pour m'énerver. A un moment, je fais même semblant de tomber par terre pour qu'il me remarque.

Il s'arrête et me fusille du regard en constatant que c'est une blague.

-Dix minutes, Vi'. Pas plus.

Satisfaite, je monte vite sur son dos avant qu'il ne change d'avis et il ne peut s'empêcher de sourire devant mon enthousiasme évident.

-Je ne te répèterai jamais assez à quel point tu es une enfant, ma Violette.

-Non, c'est vrai. Mais le « ma » que tu utilises me montre que ça ne te dérange pas plus que ça.

Il provoque un à-coup vers l'avant, ne sachant plus quoi répondre. Je m'en fiche, je sais que ce garçon m'aime et ça me suffit.

Charlène n'avait pas menti, c'est vraiment magnifique. On en n'aurait pas assez de toute une vie pour admirer ces paysages merveilleux. Je ne regrette pas ce voyage.

Caroline et Charlène s'installent à côté de moi et la première tourne la tête vers moi.

-C'est beau, hein ?

Je suis comblée. Sans regret.