Le vide
Si Kakashi avait une nouvelle fois mit Iruka à la porte, ce n'est pas la culpabilité qui empecha Kakashi de dormir les nuits qui suivirent. C'était plutôt un plan cul qu'il avait rencontré en ligne quelques jours après sa baise avec Iruka. Une belle brune aux yeux verts, au cul gras et gros avide de sa queue. Iruka était différent. Pas comme elle. Il lui fallait toujours des réponses là où il n'y en avait pas.
Il baissa les yeux au sol, rencontrant les siens, baigné dans une quantité obscène de mascara qui dégoulinait sur la peau blanche de ses joues. Elle avait sa bite rangée bien profondément au fond de sa gorge, avec les mains de Kakashi se gardant bien de libérer sa nuque qu'il bloquait jusqu'à là faire tousser autour de sa queue. C'est ça qu'il aimait, le sexe pur, brute, cru. Quand elle tapa sur ses cuisses, Kakashi ne retira pas sa bite pour autant, il se pencha en avant, et força sa bite toujours plus loin dans sa gorge malmenée.
Elle était là, un corps qui se prête à l'usage, rien de plus. Les mouvements de Kakashi étaient automatiques, comme un geste qu'il accomplissait sans réfléchir. Sans même la regarder, il agrippa sa chevelure et en fit un chignon désordonné pour la maintenir, et poussa de nouveau aussi loin qu'il le pouvait.
"Allez, prends la en entier, salope," dit-t-il, puis il poussa encore plus fort, ses mains agrippées à sa chevelure emmêlée et ses hanches poussant sans merci.
Quand il réalisa avec déception qu'elle ne parviendrait pas à s'ajuster, il commença à baiser sa gorge, rapidement et violemment jusqu'à ce que ses yeux ne roulent au plafond et que Kakashi se déverse dans sa bouche.
Il laissa échapper un soupir blasé, un peu soulagé. Ce n'était pas le sommet du plaisir, et ça n'avait pas tant besoin de l'être. Le vide qui suivit n'était pas nouveau, il en avait l'habitude. Kakashi l'avait toujours ressenti après chaque rencontre, et avait appris à l'accepter, à le faire taire avec un autre corps, ou une autre nuit.
Il prit le temps de l'aider à se relever du sol froid de sa cuisine, ignorant son large sourire satisfait et parti ramasser ses fringues étalées au sol. Il lui balança comme une invitation à partir et elle s'exécuta après une douche rapide sans rien attendre de plus.
"On se voit demain ?" dit-elle sur le pas de la porte.
"À la même heure que d'habitude." Répondit-il avant de fermer sa porte d'entrée.
Un long silence s'étira après qu'elle soit partie. Il regarda la porte se refermer, un regard vide figé sur le vide qu'elle avait laissé derrière elle. Il aurait dû se sentir... quoi, exactement ? Soulager ? Mais il n'en ressentait rien et pourtant, il avait juste envie de recommencer, peu importe avec qui.
C'était une boucle sans fin.
Un long bâillement rempli ses poumons, alors qu'il traîna des pieds jusqu'à sa salle de bain ou il avait laissé son téléphone un peu plus tôt dans la soirée, occupé à bien d'autres choses salaces. Il leva son bras pour sentir ses aisselles et une grimace se dessina sur son visage alors qu'il déverrouilla l'écran de son téléphone avec ses doigts encore collants de fluides.
Pour une raison qu'il ne saurait expliquer, son cœur rata un battement lorsque le prénom d'Iruka s'afficha dans ses notifications, lui coupant le souffle un court instant qui semblait pourtant durer plus longtemps. Il ne s'y attarda pas, et effaça toutes les notifications de son téléphone comme il aimerait le faire avec son cerveau.
Il se racla la gorge, posa ses mains sur les rebords de son lavabo et s'observa dans le miroir. Il aimait l'image qu'il renvoyait: viril, les muscles soulignés, la mâchoire dessinée et le regard sombre. Il se savait beau, se trouvait beau, mais savait que cela n'était qu'une façade camouflant à quel point il était se trouvait laid de l'intérieur. Son regard se détourna malgré lui vers son téléphone sur le bord du lavabo. Ses doigts se crispèrent un peu plus sur la porcelaine, comme pour s'ancrer dans le présent. Il serra la mâchoire, souffla... et dans un geste vif, attrapa finalement l'appareil
Salut. disait le message.
Il datait d'au moins deux heures plutôt, et Kakashi resta bloqué dessus de longues secondes. Au-dessus de ce message, s'affichait encore le tout dernier qu'il avait envoyé un an plus tôt, juste avant de couper court à diable ce qu'ils avaient été.
Si une flèche venait à filer droit sur mon cœur, je pourrais choisir de crever rien que pour garder ma queue enfoncé dans ton cul quelques secondes de plus.
Les mots étaient crus. Durs. Pourtant, Kakashi savait qu'ils cachaient quelque chose de bien plus profond qu'un simple dirty talk. Drôle de façon de dire les choses, c'est vrai, mais Kakashi à son grand damn savait que derrière le ton salace, il y avait eu tout autre chose. Un aveu, dissimulé derrière chaque mot cru. Ce soir-là, il avait frôlé le point de non-retour. Une seconde de plus, et Cupidon aurait pu réussir à planter sa foutue flèche.
Dans le passé, Kakashi s'était naîvement déjà laissé transpercé par Cupidon et avait découvert que l'amour, ça fait trop mal.
Un long souffle agacé vida ses poumons. C'était un simple Salut pourtant. Il n'était même pas obligé d'y répondre. Il posa son téléphone sur son lavabo sans le verrouiller et frotta ses mains l'une contre l'autre sous le jet d'eau froide.
Kakashi, à quel point tu aimes mon cul ?
C'était la question d'Iruka à laquelle il avait répondu. Pourquoi Iruka avait-il posé cette question ? Parce que Kakashi avait demandé plus tôt :
Iruka, dis-moi, à quel point tu aimes ma queue ?
Et Iruka avait répondu :
Ta queue, Kakashi. Elle me fait sentir si bien, si plein, si entier que quand elle n'est pas là j'ai l'impression qu'il me manque une partie de moi.
Ce dialogue stupide qu'ils avaient échangé... Kakashi s'en souvenait trop bien. Heureusement, aujourd'hui, ce n'était plus que des mots vides, sans l'intensité. Ridicule. Il laissa échapper un rire amer et attrapa une serviette pour se sécher les mains.
Trois petit points se mirent à onduler en bas de l'écran: Iruka était en train d'écrire.
Sans s'en rendre compte, Kakashi s'était figé et avait retenu sa respiration.
Est-ce que je peux venir demain soir ?
Il écrasa l'icône de verrouillage d'un geste sec. Il n'avait aucune intention de répondre, encore moins d'attendre. Iruka l'emmerdait.
Kakashi décida qu'il pourrait prendre l'air, alors il prit Pakkun pour une promenade à quelques centaines de mètres de son quartier paisible où les odeurs de street food rendaient Pakkun complètement dingos.
"Tu veux une saucisse Pakkun?" Demanda Kakashi.
Le mot saucisse eut l'effet d'un électrochoc pour le petit carlin qui se mit à tourner en rond en mordillant sa laisse.
"Ok, ok, tu vas avoir ta saucisse, mon coeur." S'amusa-t-il, un sourire franc aux lèvres.
Il resserra les pans de son trench lorsque le vent se mit à s'engouffrer à l'intérieur, et suivit Pakkun qui semblait être bien décidé à choisir le stand où il voulait manger.
Kakashi aimait son chien. L'amour d'un chien était quelques chose de simple, forcément réciproque et leur fidélité était sans égale. Il ne pouvait pas dire qu'il partageait cette qualité avec son chien, mais une chose dont il était certain, c'était...
"Oye, Kakashi !"
Une lourde main s'abattit sur son épaule, le tirant brutalement hors de ses pensées. Kakashi tourna la tête pour voir un visage familier.
"Salut Gai," répondit Kakashi d'un ton traînant, puisproposa: "Je me suis égaré en ville avec Pakkun. On mange ensemble ?"
"Ça me semble être une merveilleuse idée mon ami!" répondit Gai, puis il s'accroupit devant Pakkun et lui tendit une saucisse qu'il venait d'acheter un stand plus bas.
Le chien engloutit la saucisse en quelques secondes, avant de se lancer dans une quête frénétique, reniflant le sol comme un détective à la recherche de la moindre miettes qui aurait échappé à son appétit.
*
Ils avaient choisi ce restaurant à la hâte. C'était un lieu plutôt cosy, avec des lumières tamisées qui réchauffaient l'atmosphère malgré le froid mordant de l'extérieur. Le léger cliquetis des verres, des couverts et des conversations créait un bourdonnement agréable.
Guidés par le maître de salle, ils traversèrent la salle, slalomant entre les tables de bois massif qui renvoyaient quelque chose de traditionnel au lieu.
"Le froid commence vraiment à s'installer hein?" dit Gai. Il enleva son manteau avec un long soupire, comme pour se débarrasser du froid qu'il avait amené avec lui de l'extérieur. Il observa Kakashi un instant, son regard trahissant sa curiosité.
Sans lever les yeux, Kakashi acquiesça en frottant ses mains pour les réchauffer. Il n'avait pas besoin de dire grand chose, lui et Gai se connaissaient assez pour que le silence ne soit jamais gênant entre eux. Il s'assit à son tour, faisant racler les pieds de la table sur le plancher.
"Que faisais-tu en ville par un froid pareil ?" demanda Gai. "Il est rare de te voir en ville sans raison."
C'était plutôt vrai. Gai était un homme extraverti et habitait dans le centre ville tandis que Kakashi avait choisi de vivre à l'écart, dans une vieille grange que lui et Gai avait retapé à la sueur de leur front pendant des années. Il haussa les épaules, mais ses yeux évitaient trop soigneusement ceux de Gai.
"J'avais besoin de prendre un air," dit-il en posant son téléphone sans le regarder. "Gai n'était pas dupe mais il n'insista pas. "Je vois," répondit-il. "Est-ce qu'il y a quelque chose que je devrais savoir ?"
"Rien de sérieux," dit Kakashi en levant une main pour balayer la question. "Et Pakkun avait besoin d'une longue ballade."
Après quelques secondes d'hésitation, Kakashi prit le menu dans ses mains et se perdit dedans. Ce n'était pas qu'il ne voulait pas parler, mais il ne savait pas quoi dire. Gai ne sembla pas avoir remarqué, trop occupé à papouiller le derrière de Pakkun qui se trémoussait de joie à l'arrivée d'une assiette de paté offerte par le restaurant. Il la dévora en quelques bouchées, se lécha les babines et regarda aussi tôt Gai en espérant que ses yeux doux le soit assez pour peut-être recevoir quelques bouchées sous la table durant le repas.
"Et toi," dit Kakashi entre deux bouchés. "Qu'est-ce que tu faisais en ville ? Tu es plutôt loin de chez toi."
"Je suis venu chercher une bague de fiançailles." répondit Gai, un sourire sur les lèvres. "je vais demander Midori au mariage."
Le brouhaha du restaurant se mit à former un murmure lointain, emprisonnant Kakashi dans son propre esprit à mesure que la chaleur de la pièce qui l'enveloppait jusque-là s'évade. L'espace d'une demi seconde, il eu si froid qu'un frisson parcouru désagréablement son échine. Il reposa sa fourchette dans son assiette, digérant l'information, puis son regard se perdit un instant sur les reflets violacés de son verre de vin.
"Je suis vraiment heureux pour vous," dit-il, trop solennel. Kakashi n'avait jamais su comment féliciter les autres sur leur réussite sans sentir une part de lui-même disparaître.
Gai acquiesça, son sourire ne voulant pas s'effacer de ses lèvres. "Je suis désolé de ne pas t'en avoir parlé. C'est juste..." Gai posa sa fourchette à son tour pour regarder Kakashi plus sérieusement, un air triste sur le visage. "Je savais que ça rapporterait à la surface des souvenirs douloureux et je ne voulais pas..."
Kakashi ne voulait pas regarder Gai. Il savait qu'il y trouverait de la pitié et il ne voulait pas le voir. Pourtant, l'image de la main de sa défunte fiancée lui revenait en tête à chaque fois qu'il était question de mariage ou simplement d'amour. L'image était trop difficile à supporter. Les années n'avaient pas guéri de cette blessure.
Et Kakashi ne voulait pas en guérir.
"Je comprends, t'en fais pas Gai," dit finalement Kakashi après un silence de quelques secondes. Puis, il piqua quelques morceaux de viande avec sa fourchette pour les amener à sa bouche machinalement, ne lâchant pas son assiette du regard.
Gai garda le silence, observant Kakashi manger sans plus aucun appétit, témoin de la souffrance inconsolable de son meilleur ami. L'inquiétude et l'impuissance grondait en lui. Il savait plus que tout le monde à quel point Kakashi souffrait. A quel point Kakashi avait aimé plus que personne n'avait jamais aimé sur cette terre. Kakashi, c'était un homme d'honneur, généreux et si bienveillant. Son cœur pourtant si grand s'était malheureusement muré depuis la mort de son premier et unique amour, et Kakashi avait filé un drôle de coton, depuis.
Malheureusement, Gai ne pouvait rien faire pour ça, peu importe quel bon ami il était.
"Oh, je vois que tu as un nouveau téléphone, et dernier cri en plus !" s'exclama Gai espérant alléger la conversation.
Kakashi hocha la tête et à cet instant, ce téléphone vibra et son écran s'alluma sur une tirade de notifications. Quelques mots crus et salaces flottèrent à l'écran à la vue de tous. Kakashi lâcha bruyamment sa fourchette, et verrouilla son téléphone puis le retourna, écran face à la table. Il croisa le sourcil levé de Gai et le rouge vint teindre ses joues pâles. Il s'éclaircit la gorge, visiblement gêné.
"Je sais ce que tu penses de ça Gai," dit Kakashi en cherchant quoi faire de ses mains.
Il n'aimait pas particulièrement que cette partie de sa vie soit partagée au grand jour, même s'il soupçonnait Gai d'en savoir plus qu'un rayon à ce sujet.
Gai hocha négativement la tête.
"Ce sont tes affaires mon cher ami et cela ne me regarde pas." dit-il en essuyant ses lèvres proprement avec sa serviette. "Peut-être même que ton prochain amour se cache parmi ces conquêtes."
"Mon prochain amour?" répéta Kakashi un air sombre, presque dédaigneux sur son visage. "Gai, tu sais bien autant que moi que ce genre de personne ne la remplacera jamais. Personne, je dis bien personne ne remplacera jamais, jamais, Rin."
"Kakashi," tenta Gai, gêné, mais Kakashi le coupa:
"Rien n'est pas juste une personne que j'ai aimé. Elle fait partie de moi. Quand elle est partie, mon coeur s'en est allé avec elle. Il n'y a plus rien dans ma poitrine pour accueillir qui que ce soit."
"Kakashi, ces métaphores sont bien tristes et je ne peux comprendre ta peine. Je souhaite juste qu'un jour, tu puisses à nouveau aimer quelqu'un aussi fort que Rin. Je suis sur que c'est ce qu'elle souhaite de là où elle est."
Kakashi baissa les yeux, incapable de soutenir plus longtemps le regard de Gai. La salle de restaurant semblait se refermer autour de lui.
"Je n'en ai pas envie." murmura-t-il presque pour lui-même.
L'amour ça faisait si mal.
Un silence s'installa entre eux, Gai ne fit aucune autre tentative, réalisant que la blessure de Kakashi était plus béante qu'il ne le pensait. Lui-même ne parviendrait pas à continuer de vivre s'il devait supporter la mort de sa future. Leur discussion dévia vers le travail, mais l'ambiance était fichue pour la soirée.
Après le repas, Kakashi réveilla Pakkun, qui s'était endormi sous la table, et le prit délicatement dans ses bras. Les deux hommes se dirigèrent vers l'accueil du restaurant.
"C'est moi qui offre," dit Kakashi, un sourire fatigué sur les lèvres. "Je n'ai pas la tête à faire pierre-feuille-ciseaux."
Lorsqu'ils franchirent enfin les portes du restaurant, Kakashi rangea sa carte bancaire dans la poche intérieure de son manteau et déposa Pakkun au sol. Gai posa une main réconfortante sur son épaule, un geste qu'il faisait souvent, mais ce soir-là, il était plus lourd, plus solennel. Kakashi ressentit la pression de sa paume se raffermir sur lui avant que, sans prévenir, Gai ne le prit dans ses bras dans un geste aussi théâtral qu'affectueux. Les regards des passants se tournèrent vers eux, mais Kakashi souffla, résigné. Il se laissa faire, ses bras entourant Gai avec une certaine retenue, comme s'il n'avait pas le droit de montrer sa douleur. Mais il ne pouvait nier qu'il appréciait ce geste, que cette chaleur humaine était un baume, même fugace.
"Je suis désolé, Kakashi," murmura Gai, sa voix remplie de sincérité. "J'aimerais pouvoir faire plus que ça, mais c'est tout ce que je peux offrir pour l'instant."
Kakashi ferma un instant les yeux, sentant la chaleur de Gai contre lui. La rue était brillante de lumières d'hiver, mais tout semblait si lointain. Les voix, les bruits, les pas des autres... tout ça n'avait plus d'importance.
"Merci," souffla Kakashi après un long silence. "Vraiment, merci."
"Tu es le plus courageux de nous tous, Kakashi," répondit Gai, la voix tremblante. "Je ne peux pas prétendre comprendre ce que tu endures... mais je suis là."
Kakashi ferma les yeux, un sentiment de culpabilité lui tordant les tripes à mesure qu'il sentit Gai se figer dans ses bras. Il pouvait entendre son ami renifler près de son oreille, et il savait, d'un coup, que Gai pleurait. Kakashi se sentit à la fois réconforté et accablé par cette affection, cette douleur partagée.
"Gai, arrête ça," murmura Kakashi, sa voix brisée. Il se sentit faiblement coupable d'avoir permis à Gai de pleurer pour lui, mais c'était plus fort que lui. "Je suis plus qu'heureux de savoir que tu ne sais pas ce que j'endure. Mais ressaisis-toi, s'il te plaît..."
Gai s'éloigna légèrement, un éclat de honte dans les yeux. Il essuya ses larmes avec le pli de son coude, une frustration évidente sur son visage.
"Je ne devrais pas être là à pleurer dans tes bras... C'est toi qui devrais pleurer, pas moi," s'énerva Gai contre lui-même. "Pour la peine, je devrais faire... je ne sais pas... quelque chose."
Kakashi posa une main douce sur son épaule, cette fois-ci pour lui offrir la tendresse qu'il n'avait pas su lui donner dans un autre temps.
"Tu as tout à fait le droit de pleurer, Gai. Je... je ne peux pas te demander de comprendre ce que j'éprouve. Mais l'événement d'il y a presque trois ans... ça nous a tous marqués, à des niveaux différents."
"À des niveaux différents," acquiesça Gai, un peu plus calme. "C'est vrai, tu as raison."
Kakashi se détacha lentement de Gai et, après avoir laissé un silence s'installer, glissa sa main dans sa poche, cherchant son téléphone, toujours vibrant à l'intérieur de son manteau. Il hésita un instant avant de tourner son regard vers son ami.
"Je devrais y aller," murmura-t-il finalement. "Tu vas bien rentrer tout seul ?"
"Bien sûr, pas de souci !" répondit Gai en levant le pouce, retrouvant son enthousiasme habituel. "Et tu sais, Kakashi, dorénavant, je vais te soutenir mille fois plus qu'avant. T'es pas tout seul."
Kakashi roula les yeux en levant les yeux au ciel, mais un léger sourire se dessina sur ses lèvres. C'était Gai, après tout. Ils échangèrent quelques derniers mots avant de se séparer, et alors que Kakashi s'éloignait, son téléphone vibra de nouveau dans sa poche intérieure. Il s'arrêta un instant, son regard se perdant dans la brume froide de la rue. Le souvenir de Rin refit surface, implacable, comme une brûlure douloureuse.
L'image de Rin ne voulait pas s'effacer de sa mémoire. Comment son sourire était solaire, à quel point ses lèvres étaient douces, sur les siennes. Kakashi passa sa langue sur sa lèvre inférieure, dans un futil espoir de les sentir de nouveau. Nul n'avait eu le privilège de l'embrasser depuis. Kakashi aurait l'impression de souiller les souvenirs de Rin s'il venait à embrasser d'autres lèvres que les siennes. Il l'avait décidé, inconsciemment peut-être. Et rien, personne, ne pourrait le faire changer d'avis. Il passa sa langue sur ses lèvres, comme pour retrouver un goût qu'il n'avait plus. Mais il ne ressentait rien. Ce n'était qu'une illusion, un souvenir lointain.
Kakashi marcha sans but, les rues de la ville se fondant dans une brume presque irréelle autour de lui. Ses pensées tournaient en boucle.
Le bruit de ses pas résonnait dans la rue déserte, et lorsqu'il s'arrêta enfin pour prendre connaissance des alentours, Kakashi réalisa avec frustration que ces derniers l'avaient mené directement devant la résidence d'Iruka. Il était déjà venu plusieurs fois ici l'année d'avant, et ce n'était pas pour faire des gaufres.
Pakkun s'eclipsa pour urinser sur un lampadaire, et Kakashi observa distraitement le balcon de droite, au rez-de-chaussé. urina sur un lampadaire tandis que Kakashi posa ses yeux sur le balcon de droite au rez-de-chaussée. Son cœur fit un bon quand la lumière fut soudainement allumée, une réaction involontaire qui trahissait la confusion qui l'habitait. Iruka était là, et ça ne devrait pas remuer Kakashi à ce point, putain.
Kakashi savait ce qu'il pouvait obtenir avec Iruka. Une putain de bonne baise qui lui permettrait de faire le vide. Et c'est tout. C'était tout, putain, pas plus que ça. Iruka n'était rien d'autre qu'une petite salope sans intérêt alors pourquoi diable pourquoi tout son être criait et hurlait à la simple mention de son prénom.
Ce n'était pas la première fois qu'il venait ici, ni la première fois qu'il repoussait Iruka. Il l'avait mis à la porte l'année dernière en prétextant qu'il s'était lassé, puis il y a deux semaines encore. Mais Iruka persistait, il était toujours là à lui coller aux basques.
"Cette petite salope..." murmura-t-il pour lui-même, son regard fixé au balcon.
A quelques pas, il y avait un banc au milieu du parc de la résidence et Kakashi partir s'y asseoir et déverrouilla son téléphone. La lumière éclaira son visage pâle dans l'obscurité, son grain de beauté envoyant une ombre sur un coin de ses lèvres. Il se rendit à la conversation avec Iruka en ignorant les autres messages et tapota rapidement sans prendre le temps de lire les précédents messages d'Iruka et alors qu'il se mit à pianoter rapidement, il s'arrêta et une autre idée lui vint à l'esprit.
Il se leva brusquement du banc et se dirigea vers le balcon. Il n'était pas trop haut, et il n'eut aucun mal à hisser Pakkun dessus à travers les barreaux.
Il se redressa du banc, se rendit devant le balcon. Il n'était pas si haut et Kakashi n'eut aucun mal à hisser Pakkun dessus en le passant à travers les barreaux.
"A charge de revanche," se murmura-t-il à lui-même.
Il attrapa le premier barreau, s'élança sans réfléchir et balança assez ses jambes pour se donner l'élan nécessaire. Il se hissa d'un mouvement fluide et retomba avec légèreté sur le sol en béton du balcon. L'espace d'un instant, il aurait juré que Pakkun le jugeait du regard. Kakashi s'accroupit pour le détacher et parvint à apercevoir le salon par l'interstice entre le sol et le rideau. Il se redressa. Il n'était pas là pour espionner. Il n'était pas là pour faire des gaufres non plus. Kakashi était là pour une bonne baise.
Toc. Toc. Toc.
Il fallut à Iruka plusieurs salves de toc-toc pour qu'il ne daigne venir ouvrir sa baie vitrée.
"Yo," dit Kakashi d'une main levée. "Toujours envie de t'envoyer en l'air ?"
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