Chapitre 4

La nuit avait enveloppé Konoha dans son manteau d'hiver, les premiers flocons dansant silencieusement dans l'obscurité. Dans l'appartement d'Iruka, Kakashi dormait d'un sommeil paisible. Sous un plaid chaud qu'on avait déposé sur son corps nu, sa poitrine se levait à un rythme régulier, le bruit de sa respiration effleurant à peine l'air. Le vrombissement strident d'un téléphone brisa la quiétude et tira Kakashi de son sommeil.

Il tendit le bras, et décrocha rapidement: "Hatake."

Une voix précipité lui répondit :

"Hatake Taichō, on a besoin de renfort pour un incendie en centre ville. Passe à la caserne, ramène un fourgon pompe tonne. Ton unité est déjà sur place."

Son esprit redevint clair aussi tôt l'annonce faite.

"Bien reçu," répondit-il.

Il raccrocha, se redressa en trombe du canapé. Un plaid tomba au sol. Il fronça les sourcil, croisa le regard de Pakkun endormi au pied du canapé en tissu vert.

"Bordel," murmura-t-il, réalisant avec effroi qu'il s'était endormi chez Iruka une nuit d'astreinte. C'était une catastrophe.

Ses vêtements n'étaient plus éparpillés au sol où il les avait abandonnés quelques heures plus tôt. Iruka avait dû les ranger. Retenant son souffle, Kakashi se faufila d'une pièce à l'autre, jusqu'à ce que la porte entrouverte d'une chambre attire son attention. Iruka dormait profondément.

Kakashi avait vraiment merdé en restant ici cette nuit. Ça allait rendre les choses compliquées. Il souffla un court instant, ne poussa pas la réflexion plus loin pour le moment: il devait agir, et vite. Il ouvrit l'armoire d'Iruka, le grincement de la porte brisant le silence. Dans l'obscurité, il attrapa les premiers vêtements qui lui vinrent dans les mains.

De retour dans le salon, il enfila rapidement les vêtements empruntés. Le tissu tirait aux épaules, trop étroit pour sa carrure, mais il n'avait pas le luxe d'être difficile. L'urgence primait sur le confort.

"Putain de merde," grogna Kakashi. Je suis venu à pied.

Il s'affaira à allumer tous les interrupteurs, ses pas rapides et agiles mais légers battant sur le sol jusqu'à trouver une paire de clef de voiture.

"Ouf," souffla-t-il.

Il jeta un regard à Pakkun qui le regardait d'un air interrogateur. Kakashi n'avait pas pour habitude de confier Pakkun à qui que ce soit, mais il n'avait pas le choix que de le laisser là. Il allait avoir des comptes à rendre à Iruka, et n'aimait pas du tout la tournure que prenaient les évènements.

"Je reviens vite petit coeur," murmura Kakashi, prenant tout de même le temps de lui donner une caresse rassurante sur sa tête. "Sois sage."

Deux heures du matin. C'est l'heure à laquelle il fut arrivé à la caserne au volant de la vieille voiture d'Iruka. Une vieille citadine qui toussait plus qu'elle ne roulait.C'était à peine dix minutes après l'appel. Délai respecté. Dehors, des trombes de fumée noire s'élevaient de la chaufferie de Konoha. Il n'y avait pas de temps à perdre.

"Kakashi Taichō !" Entendit-il lorsqu'il sortit de la voiture. "

C'était Naruto, un jeune sapeur-pompier volontaire qui faisait partie de son équipe depuis quelques semaines. Le gamin était motivé et avait à coeur de faire honneur à son père.

Kakashi haussa la voix pour se faire entendre parmi le tumulte de l'alarme qui hurlait dans la caserne.

"Naruto, on parlera plus tard. Va te préparer et soit être prêt dans une minute, pas une seconde de plus !"

Tout s'enchaîna rapidement. Après que Kakashi eut enfilé son uniforme ignifuge et mit son masque par-dessus son nez, il attrapa son casque que Naruto lui tendit au parfait moment et il prirent la barre du camion pompe tonne.

"Deux unités sont déjà présentes sur place." Dit Naruto une fois que Kakashi ait démarré le camion. "Sai, Sasuke et Sakura sont...'"

"Naruto," coupa Kakashi, ses doigts se resserrant sur le volant. "C'est ta première intervention sur incendie hors exercice. Comment tu te sens ?"

"Ça va," répondit Naruto, sa voix trahissant une nervosité qu'il tentait de masquer.

Kakashi hocha la tête et activa la sirène du camion. L'hésitation qu'il avait entendu dans la voix du gamin ne tarda pas à se manifester.

"Je..." Naruto serra les poings. "Et si je fais une erreur ? Et si..."

"Je serai là. Si tu fais une erreur, je serai derrière toi. Ne renie pas la peur, saisis là et ne fait qu'un avec elle." dit Kakashi, grillant les feux rouge de la grande avenue centrale de Konoha un à un.

"Vous voulez dire qu'avoir peur..."

Kakashi perdit son regard dans le rétroviseur, le visage de son défunt mentor flottant dans son esprit se mêlant à la route trempée reflétant les réverbères.

La neige avait laissé place à la pluie. C'était une bonne chose.

"Un grand homme m'a dit un jour qu'il n'y a pas de courage sans peur. Mais la peur ne doit pas te paralyser. Elle doit te pousser à..."

"Me pousser à agir." répondit Naruto avec assurance. "C'était les paroles de mon père."

"J'espère que tu réalises ce que cela signifie d'avoir souhaité rejoindre mon unité."

"Sauver ou périr." répondit Naruto, sûr de lui.

Sauver ou périr. Ces trois mots, gravés dans l'histoire de l'unité de secours numéro 7, portaient le poids de générations de sacrifices et de courage.

Lorsque les flammes furent assez proches pour qu'ils ne sentent la chaleur à travers même la carrosserie du camion, Kakashi freina d'un coup sec.

"Souviens toi que c'est plus une mission qu'une simple devise."

Il sauta du camion, referma la visière de son casque et se dressa face aux flammes, les mains tremblantes.

"Rin, Obito, Minato. Aujourd'hui encore, les flammes vont tout faire pour terminer ce qu'elles ont failli à faire, il y a deux ans."

Son cœur battant ardemment, la vision des flammes le ramenant à des souvenirs amères, Kakashi serra les poings.

"Mais une fois encore... Je ne les laisserai pas faire. Je ne les laisserai pas emporter votre mémoire. Je sauverai, sans périr."

*

Le soleil hivernal perçait à travers les nuages, sa lumière se reflétant sur la fine couche de neige qui avait fini par recouvrir la ville. Épuisé, Kakashi laissa tomber sa tête en arrière. Sa nuque cocha contre l'appui tête de la voiture d'Iruka qu'il avait empruntée. Fort heureusement, il n'y eut aucun blessé ni mort à déplorer cette nuit. Sa nouvelle unité avait été exemplaire et Naruto et Sasuke s'étaient vraiment démarqués.

"Je suis éclatée." Murmura-t-il dans le vide de sa voiture.

Il ferma les yeux. Cela ne dura que quelques instants: son téléphone vibra contre le plastique de la caisse à Iruka. Kakashi grogna, l'attrapa et le déverrouilla.

09:45, lu-t-il.

Une ribambelle de notification s'affichait à l'écran, toute provenant de la même personne :

"Iruka," murmura-t-il. Prévisible.

Il avait non seulement 'emprunté' sa voiture sans permission, mais aussi laissé Pakkun dans son appartement. La situation frôlait le vol. Kakashi passa une main lasse sur son visage. Il n'était vraiment pas d'humeur pour ça. Iruka allait le faire chier, c'était sûr. Iruka était chiant. Kakashi n'avait pas la tête à ça. Son corps gardait la mémoire de l'intervention : la chaleur des flammes pulsait encore sous sa peau, et le contact prolongé de son casque avait laissé des empreintes rougeâtres qui dessinaient les contours de son visage épuisé.

7h03 - Kakashi ? Tu es parti avec ma voiture ?
7h15 - Est-ce que tout va bien ?
7h30 - Je commence à m'inquiéter. Tu pourrais au moins répondre.
8h15 - Kakashi, bordel.
9h15 - Au moins, dis-moi si tu vas bien ?"

Son téléphone se mit à vibrer - un appel entrant d'Iruka. Kakashi hésita une seconde avant de décrocher, s'attendant à un déluge de reproches qu'il n'avait pas l'énergie de se battre contre.

"Yo." Sa voix était rauque, marquée par la fumée et la fatigue.

"Kakashi !" La voix d'Iruka résonna. "Tu vas bien ?""

Cette inquiétude sincère le prit au dépourvu.

"Oui." répondit-il, cherchant à maintenir une distance dans sa voix. "Désolé pour la voiture, j'ai eu une urgence."

"Tu aurais pu laisser un mot," reprit Iruka, et cette fois une pointe d'irritation perça dans sa voix. "Ou un message. N'importe quoi."

"Je sais. Comment va mon chien ?"

"Il va bien," répondit Iruka avec une voix plus douce. "On est tout les deux allé à l'épicerie pour lui acheter à manger. Il est en train de manger une escalope de poulet avec du riz."

Quelque chose se serra dans la poitrine de Kakashi.

"Merci," dit-il simplement. "Je serai là dans vingt minutes pour récupérer Pakkun et te rendre ta voiture."

"D'accord. Mais Kakashi..."

"Hm ?"

"Rien, oublie. A tout de suite !"

"A tout de suite."

Kakashi raccrocha et, alors qu'il démarrait la voiture, il ne put s'empêcher de penser qu'Iruka n'avait pas été aussi chiant qu'il l'aurait cru. Ca l'emmerdait plus qu'il ne voulait l'admettre mais il était trop épuisé pour dealer avec ses émotions. La chaleur du chauffage chassa peu à peu le froid qui s'était installé pendant son appel avec Iruka, mais pas la sensation désagréable qui lui nouait l'estomac. Cette inquiétude dans la voix d'Iruka, c'était exactement ce qu'il voulait éviter.

Tu vas bien ?

Ces mots tournaient en boucle dans son esprit alors qu'il s'engageait sur le boulevard est de Konoha. Il connaissait ce ton chez Iruka, cette façon qu'il avait de glisser des attentions là où il ne devrait y avoir que du sexe.

Un klaxon le tira de ses pensées – il avait failli griller un feu rouge.

"Putain," grommela-t-il, passant une main sur son visage encore marqué par les sangles du casque.

Son portable vibra à nouveau. Un message d'Iruka. "J'ai fait du café."

Kakashi fixa l'écran, la mâchoire serrée. "Non," murmura-t-il fermement.

Pas de café. Pas de conversation. Je récupère Pakkun, je rends la voiture, et je me casse.

*

Kakashi gara la voiture sur le parking de l'immeuble d'Iruka, coupa le moteur et resta un moment immobile. À travers le pare-brise, il aperçut Iruka qui l'attendait déjà devant la porte de l'immeuble, Pakkun dans les bras. Le carlin semblait particulièrement à l'aise, sa langue pendant joyeusement sur le côté. Traître, pensa Kakashi.

Il sortit de la voiture, le froid de l'hiver le frappant immédiatement.

"Hey," lança Iruka avec un demi-sourire.

Kakashi ne répondit pas tout de suite, avançant vers lui d'un pas traînant. Il y avait quelque chose dans le regard d'Iruka, une douceur qu'il ne voulait pas voir, pas maintenant. Pas après cette nuit où les flammes lui avaient rappelé tout ce qu'il avait perdu.

"Désolé pour la voiture," dit-il simplement en tendant les clés.

Le sourire d'Iruka vacilla légèrement. "Tu sens la fumée... Tout va bien, tu es sûre?"

"Je vais bien."

"Non, tu ne vas pas bien. Tu sens la fumée, tu as les yeux rouges, tu tiens à peine debout." Iruka resserra son étreinte sur Pakkun. "Monte. Je viens de faire du café."

"Non," répondit-il presque brutalement. "Je prends juste Pakkun et je—"

"Arrête d'être têtu," coupa Iruka. "T'es à plus d'une heure à pied de chez toi et tu -"

"Je. vais. bien."

"Kakashi-"

"Arrête," trancha Kakashi. "Arrête ça."

Le message était clair. Iruka serra les lèvres, cette expression blessée que Kakashi détestait voir apparaissant sur son visage. Pourtant, il ne bougea pas, Pakkun toujours calé contre sa poitrine comme un bouclier.

"Tu m'énerves. Tu te pointes après m'avoir planté comme un con, tu me baises, me vole ma voiture et me laisse ton chien dans la nuit sans même daigner me donner des explications et..."

"N'agis pas comme si tu n'aimais pas ça." coupa Kakashi puis il ferma les yeux un instant, épuisé. C'était ça le problème avec Iruka : il rendait les choses compliquées. Il transformait ce qui devrait être simple – du sexe, rien de plus – en quelque chosede dangereux.Pakkun choisit ce moment pour s'agiter dans les bras d'Iruka. Le carlin avait toujours eu un don pour sentir quand Kakashi était à bout.

"Au moins monte chercher tes affaires," proposa Iruka d'une voix plus douce. "Y a aussi celle que tu m'avais prêté la semaine dernière."

"Ok," céda-t-il finalement. "Je monte juste récupérer mes affaires."

Il suivit Iruka dans les escaliers, son corps hurlant de douleur à chaque marche. Lorsqu'ils rentrèrent passèrent le pas de la porte, l'odeur de café le frappa.

"Je peux au moins te servir une tasse pendant que tu récupères tes affaires ?" demanda Iruka en libérant Pakkun au sol.

"Je ne reste pas." dit Kakashi, mais sa voix manquait de conviction. L'odeur du café était tentante, et la chaleur de l'appartement commençait déjà à délier ses muscles endoloris.

"Juste le temps d'une tasse," insista Iruka en se dirigeant vers la cuisine. "Tu n'as même pas besoin de me parler."

"Une tasse," concéda-t-il finalement. "Pas plus."

Kakashi suivit Iruka après s'être déchaussé. L'odeur de café était vraiment réconfortante, comme une pommade qu'on pouvait vous appliquer après un cou sur le corps. Il resta debout dans la cuisine et s'adossa à un mur, refusant de s'installer à table, de rendre tout ça normal. Iruka, lui, sortit deux mugs du placard avec des gestes si méticuleux que le bruit qu'ils firent lorsqu'ils furent posés firent presque sursauté Kakashi.

"I'm a slut," lu Kakashi sur une tasse avant de lever un sourcil en direction d'Iruka.

"Une farce d'un ami," répondit Iruka en haussant les épaules. "Tu veux cette tasse là ou l'autre ?"

Kakashi attrapa l'autre tasse dans la main et porta une attention désintéressée à ce qui y fut inscrit: "Fuck me, firefighter."

"Je... collectionne les mugs. " dit Iruka en passant une main dans sa nuque. "Du coup, mes collègues ont fini par se dire qu'il ne m'offrirait plus que ça jusqu'à la fin de mes jours."

"Tu as des amis bizarres, et des hobbies bizarres." dit Kakashi, peu impressionné, retenant tout de même un sourire.

Iruka versa du café dans le mug, adressant un sourire en coin à Kakashi.

"Vrai. Le plus bizarre d'entre eux m'a volé ma voiture hier soir."

"Je ne suis pas ton ami," rétorqua Kakashi en refusant le sucre que Iruka lui tendit.

"Ok, si tu le dis," dit Iruka en roulant des yeux, se tournant pour ranger le sucre.

Kakashi leva la tasse à ses lèvres, ses yeux dessinant les courbes de ce corps qu'il avait usé à l'abandon la veille. Iruka s'appuya contre le comptoir après avoir refermé doucement le placard, sa tasse entre les mains, son regard fixé sur la vapeur qui s'en échappait.

"En parlant de pompier, j'ai vu qu'il y avait eu un gros incendie cette nuit."

Kakashi resta immobile, le visage fermé. La dernière chose qu'il souhaitait était de Parker de sa vie privée à ses plans cul. Iruka avait beau être spécial de part la longévité de leur précédente relation, il n'en restait pas moins que de qu'il était. Même l'année dernière, les deux hommes n'avaient jamais échangé sur leur travail. Kakashi veillerait à ce que cela reste ainsi.

"Oui, j'ai vu la fumée, j'étais tout prêt. "

Après des longues minutes qui furent interminables à Kakashi, Iruka la ferma enfin. Kakashi n'avait guère envie de papoter. La fatigue lui faisait voir des flammes lorsqu'il clignait des yeux, l'odeur de la fumée s'accrochait à sa gorge comme la peste. D'une traite, il termina sa tasse de café pour mettre fin à ce moment et s'en alla se rafraîchir le visage dans la salle de bain d'Iruka. Il ignora l'aise qu'il avait à déambuler dans cet appartement qui n'était pourtant pas le sien et l'eau fraîche presque glacée de la tuyauterie eut l'effet d'une claque instantanée. Il se rinça la bouche, dans un espoir vain d'effacer cette odeur de fumée qui ne le lâchait jamais. Il finit par abandonner, comme à chaque fois.

Elle était tenace, le suivait depuis bien trop d'années. Dans le miroir, son reflet lui renvoya l'image d'un homme râté, les cernes et la pâleur de son visage renforçaient cet aspect. Des bruits de vaisselles lui parvinrent aux oreille, le ramenant dans la réalité. Un dernier regard à son triste reflet, et Kakashi quitta la salle de bain pour rejoindre la cuisine.

Dans le salon, il se stoppa net.

Un cadre accrocha son regard. Impossible de s'en détacher.

"C'est une tradition à Konoha, " entendit-il.

Le bouton doré, soigneusement mis en valeur par un écrin de velour noir sur lequel il était accroché, refusait de tarir de son éclat. Reflétant toujours le moindre éclat de lumière comme il reflétait celui des flammes.

Ses doigts le démangeait. Il lui suffirait d'ouvrir le cadre et de retourner le bouton pour y lire les initiales.

Quelques pas frôlèrent le sol et à ses côté fut Iruka qui se joignit à la contemplation.

"Lorsqu'un pompier sauve la vie d'un membre du village, il lui lègue un bouton de sa veste. " continua Iruka d'une voix plus douce. "Je le garde en guise de reconnaissance. Je serais mort sans l'acte héroïque de ce pompier. "

Cette tradition, Kakashi la connaissait que trop bien. Il ne comptait plus les boutons qu'il avait semé derrière lui, comme autant de petits morceaux de lui-même qu'il avait sacrifié en échange d'une vie sauvée.

Kakashi se souvenait de chaque incendie, de chaque vie qu'il avait sauvée, mais les visages se mélangeaient dans sa mémoire. Avait-il sauvé Iruka des flammes un jour ? Peu probable, Iruka l'aurait reconnu. De toute évidence, ce n'était pas somme si Iruka avait une quelconque importance. S'il l'avait sauvé dans le passé, ce ne fut là que son travail.

Pourtant, quelque chose dans la marnière dont Iruka regardait ce bouton lui tordit l'estomac d'une façon qu'il détestait . La fierté, la gratitude. Un éclat flamboyant dansait dans ses iris, comme le feu d'une vie pas encore éteinte. Kakashi détourna les yeux qu'il avait sans réaliser déposer sur ceux d'Iruka, lorsque ce dernier lui surprend dans sa contemplation.

S'il avait sauvé Iruka par le passé, ce dernier l'aurait reconnu. C'était mieux ainsi, non ? Kakashi ne savait même plus réfléchir, son esprit dérivant, épuisé par les heures passées à combattre les flammes.

"D'où le mug, " Kakashi ne trouva rien d'autre à dire. Ses yeux trouvèrent une dernière fois le cadre puis le quittèrent une fois pour toute, cherchant son chien d'un regard. "Je vais y aller, " dit-il en partant prendre son chien dans ses bras. "Merci pour Pakkun. "

"Tu déconnes ? " s'exclama Iruka se rapprochant. "Je te reconduis chez toi. Tu es épuisé. "

Kakashi jeta un regard à Pakkun. Son regard l'implorait d'accepter.

"Non, ça ira. "

"C'était pas une question, " contesta Iruka en enfilant ses chaussures. "Tu tiens à peine debout. "

"Écoute Iruka, " commença Kakashi mais il fut interrompu.

"Toi, écoute. Je sais que tu ne me considères comme rien de plus qu'une salope que tu aimes venir baiser. Je sais que tu ne veux rien de plus entre nous et que me voir m'inquiéter te fait trop réfléchir sur la question. Mais je suis comme ça, je m'inquiète pour tout le monde. C'est pas parce que tu es spécial ou quoi que ce soit pour moi. Rassures-toi. Je ferai ça pour n'importe qui en aurait besoin. Alors mets tes putain de chaussures. Je te reconduis chez toi. "

Kakashi se demanda longtemps si le rouge qui lui était monté aux joues à cet instant pouvait être le fruit de la fatigue. Son cœur s'était mis à battre un peu plus vite, un peu plus fort aussi. Tachycarde, il n'y avait attaché que peu d'importance.

Mais il avait bégayé tout le long du trajet en voiture sur le retour.

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