Pile ce que je pensais.

- Mais pourquoi l'avais-vous enfermé ici alors ?

Pas de réponse.

Ariane s'en va. Mais pas vers sa chambre. Non. Vers un mur. Sans porte. Un mur. Elle prononce le mot « Ybist ». Des traits déchirent la glace. Tellement qu'un grand trou apparaît. Incroyable ! En disant un simple mot, Ariane a créé un trou dans la glace ! Elle m'impressionne vraiment. Sans rien dire, elle passe dans l'ouverture qu'elle a créé. Billy s'avance. Quelques instants après il se retourne et me fait signe de le suivre. C'est ce que je fais. Je presse un peu le pas pour le rejoindre, puis marche plus lentement.

Waouh ! Nous sommes sortis du palais ! Nous sommes dans un endroit enneigé mais le soleil brille haut dans le ciel. Devant, Ariane marche. En me retournant, j'aperçois l'imposant palais dans lequel j'étais pendant... je ne sais pas combien de temps. Quelques jours, peut-être. Vu de l'extérieur, le palais est immense !

- Ça te surprend ? dit Billy, m'interrompant dans ma contemplation.

- Un peu.

- Tu dois avoir beaucoup de questions.

- C'est vrai.

- Vas-y.

- Tout d'abord, tu m'as dit que tu ne te souviens plus de ton passé. C'est vrai ?

- Hum... pour tout te dire, non.

- Alors pourquoi tu m'a menti ?

- Je voulais que tu ai de la haine contre elle. Contre ma mère. Je la déteste... dit-il en tournant la tête.

- Pourquoi ?

- Elle... elle... non, tu ne pourrais pas comprendre...

Visiblement, Billy ne veut pas me raconter pourquoi il haït tant Ariane. Je ne vais pas le forcer. Même si j'ai vraiment envie de savoir... Qu'est-ce que j'avais d'autre à poser comme questions déjà ? Ah oui, ça me revient.

- Comment tu voyage dans le palais ? Je ne te croise jamais.

- Eh bien... c'est compliqué.

Il m'a dit de poser mes questions, mais il n'y répond pas ! Franchement, ça me déçois.

- Raconte-moi un peu ta vie.

- Y'avait rien d'intéressant, avant qu't'arrives.

Ok... Toujours aucune réponse...

- Sinon, où est-ce qu'on va ?

- A Dilmaj, je pense.

- Dilmaj ?

- Oui. Un endroit où Ariane communique avec ses ancêtres et fait des trucs avec sa magie.

- Tu as aussi des pouvoirs magiques, toi ?

- Non.

Cette question répond aussi à la suivante que j'allais poser : Pourquoi tu n'es pas devenu héritier ? Eh bien parce qu'il n'avait pas de pouvoirs.

- Tu es triste de ne pas être héritier ?

- Non, seulement déçu. La reine s'est beaucoup attachée à ses héritiers. Et moi, pendant ces temps là, elle m'oubliait. Faisait comme si je n'existais pas. Je me suis caché quand tu es arrivé ici parce que je savais que allait encore être un bain de sang, comme à chaque fois.

- À chaque fois des gens sont morts ?

- Oh oui. Chaque qu'il était question d'hériter. Un jour, c'est moi qui ai tué. Je me suis voulu pendant des années.

- Tu as... tué ?

- Oui. Je n'en suis pas fier...

 - Pourquoi ? Quand ça ?

- Il y a longtemps. L'héritier que j'ai tué n'arrêtait pas de m'insulter, de me frapper. Il était affreusement prétentieux. Un être odieux, horrible. De plus, il faisait souvent de la peine à Ariane avec ses dires violents et accusateurs. Il s'appelait Klark. Il avait 21 ans. Un peu vieux, pour avoir la couronne.

- Il y a un âge minimum pour devenir héritier ?

- Oui. Minimum 14 ans. Maximum 29 ans.

- 29 ans ! C'est tôt !

- Il faut bien. Pour gouverner longtemps, il faut commencer tôt. Comme toi, Sébastien. Tu seras à  la tête du trône dans pas longtemps. Deux ans, tout au plus. Tu feras un bon roi, j'en suis sûr.