Depuis l'arrivée au pouvoir du parti des intelligences artificielles aux élections présidentielles, nous n'avons plus aucun média, ni agence de presse en France dirigée par des humains. Tout est allé très vite.

Le parti des IA a commencé par privatiser l'ensemble des chaînes de TV, de radios ou encore des journaux papiers. Une fois cette première étape réalisée, les personnes composant les groupes d'informations ont commencé à disparaître : les journalistes se sont vus licenciés un par un. Le motif, les bots des IA au pouvoir pouvaient gérer les différents flux des nouvelles du monde entier sans l'aide d'un humain. Depuis ce démantèlement des médias français, nous recevons chaque matin, une newsletter avec les informations sélectionnées sur nos portables envoyée par le gouvernement. Concernant l'information audiovisuelle ou audio, une seule chaîne est disponible, V.O.I.X. TV et VOIX FM, le nom de l'IA au pouvoir dans l'hexagone. Nous n'avons aucune possibilité de nous connecter à internet pour savoir si les vidéos que nous découvrons à la télévision sont vérifiées et vraies. La population française est comme coincée dans une bulle aseptisée, dirigée par une seule intelligence artificielle "VOIX" qui signifie Veille Organisée pour l'Information et l'Exécution.

Je faisais partie d'une de ces chaînes d'information : Cultivision. Nous diffusions principalement des reportages vidéo liés à la culture ainsi que de l'information plus générale en continu.

Ma vie de journaliste s'est arrêtée le 17 novembre 2044, lorsque j'ai reçu un mail de mon rédacteur en chef remplacé par une IA m'informant que je n'étais plus utile au sein de l'entreprise. Mon rédacteur IA était programmé au début pour donner uniquement des sujets aux journalistes. Cette nouvelle m'a donné un mal de tête dont je me souviens encore aujourd'hui. J'ai perdu une part de moi- même ce jour-là, le métier qui me faisait vibrer venait de m'être retiré à jamais. A l'heure où j'écris ces mots, je suis dans mon appartement au cœur de Strasbourg toujours capitale européenne, en train de tenter de vivre, sans moyen de communication vers l'extérieur de la France. Je passe mes journées à suivre un planning organisé et programmé par un bot du gouvernement français. Je m'appelle Anna et je vais vous raconter comment nous en sommes arrivés là.