Chapitre 50
Sur ma moto, je traverse les sentiers de la forêt jusqu'à atteindre le camps de restauration où Bastian a laissé Diana. Le temps est extrêmement mauvais et je sens dejà l'odeur âcre de la pluie acide qui va bientôt tomber des nuages sombres couvrant le ciel. Des militaires viennent à ma rencontre, leurs visières baissées leurs armes à la main. Ça me soûle déjà. Je descends de mon véhicule en levant les yeux au ciel.
Le plus grand des gaillards s'avance à ma hauteur et m'arrête :
《- Tu n'as rien à faire ici, repart d'où tu viens ou...
- Je suis un Soldat d'Alexandre LeGrand, l'interromps-je, devinant par avance ce qu'il me reproche. Une mission de haute importance m'a été confié alors laissez moi passer. 》
Il me juge de haut en bas, sa bouche dessinant une grimace de dégoût. Mes cheveux poivre et sel en bataille n'ont pas l'air de le convaincre de mon statut. J'ouvre mon manteau et sort d'une de mes poches ma carte d'identité, prouvant ainsi ma citoyenneté et mon travail auprès d'Alexandre.
Les gardes la lisent avec attention et me la rendent, décontenancés. Ils s'attendaient à un Misque à remballer ou à aller enterrer et ils sont tombés sur moi, l'épée de l'état. La seule satisfaction que je tire de mon travail c'est de pouvoir me sentir, non pas respecté mais craint par ce genre de personne qui prennent tout le monde de haut. Leurs expressions me font comme étrangement jubiler.
En leur tournant le dos, j'avance d'un pas déterminé vers le campement et entre dans la première tente sur ma route. Dedans, quatre hommes se tenaient autour d'une table et discutaient. Trois vieils hommes et un qui a l'air un brin plus âgé que moi. Je les arrête :
《- Sous les ordres du Grand Dirigeant, son Soldat vient récupérer Diana Mercier, Misque récemment conduite ici par l'ex-ambassadeur. Veuillez me la remettre sans attendre. 》
Les chercheurs chochottent entre eux quelques mots, agités. L'un d'entre eux se lève et se met face à moi, en veillant bien à se tenir loin de ma poigne.
《- Cette Misque a été placé dans une case il y a maintenant quelques jours comme l'exige le protocole du Grand Alexandre. Elle doit être déjà libéré, mmm . . . si nous savions qu'il en était ainsi nous ne l'aurions pas. . .
- Tué ? Je complète bouillonnant.
- Ne vous énervez pas s'il-vous-plaît, implore le vieux chercheur d'une petite voix. Louis, mon petit, il me semble que tu sais où elle se trouve. Conduis le Soldat à cet arbre. 》
Le nommé se lève et passe devant moi, m'invitant à le suivre. Je surveille son expression. Il a l'air sérieux et concentré mais absolument pas inquiet. C'est assez suspect comme comportement pour quelqu'un qui a créer un problème assez grave pour que le Soldat de l'état s'en charge.
De plus, le vieux a raison. Diana est enfermée dans cette case depuis déjà un peu plus de quatre jours. Quatre jours sans boire, ni manger seule dans cette case avec ses pensées. Je n'ai pas envie de penser au pire mais ses chances de survie sont biens minces. Je n'ai pas envie de voir son corps sans âme, sans vie. Mais impossible de la laisser là. . . Je serre les dents et reste concentré sur ma mission et mon personnage.
Je le suis sans rien dire jusqu'au bout du campement. Les tentes ont même presque disparu derrière le feuillage des arbres. Le jeune chercheur s'arrête net et je manque de le percuter.
《- C'est ici, souffle t-il.
Je regarde au sol. Un trou de la taille d'une pomme est présent à la surface comme pour laisser passer l'air. Si je regarde dedans, je dois y voir Diana. Ma respiration devient irrégulière et j'essaye de me calmer. Je remarque alors en détournant le regard que la terre a été retourné récemment. En m'acroupissant, je la sens encore toute fraîche au touché et éparpillée à la vue. Je me tourne vers le chercheur qui ne dit pas un mot et qui se contente d'observer le sol, l'air pensif.
Ça me suffit pour savoir ce qu'il s'est passé. Un rire m'échappe alors je le retiens en passant la main sur mon visage. Allez, calme ta joie. . .
《- Elle s'est enfuie et vous étiez au courant, je lance rhétoriquement.
Il hoche simplement la tête les yeux baissés.
- Pourquoi ne pas l'avoir dis au camps directement ? Ça aurait rassuré les anciens de savoir que je ne reviendrais pas les exécuter.
- Je ne voulais pas être vu comme un traître auprès d'eux et qu'ils me dénoncent ensuite à l'état, Monsieur le Soldat, il fait une pause. Je me confie maintenant à vous : je ne voulais pas de sa mort. De plus, ça ne correspond pas à nos règles déontologiques d'enterrer des vivants. . . Ça me paraissait trop, inhumain et je l'ai, on va dire, raisonnablement aidé à fuir...
- Même en sachant que c'est une Misque ? Je questionne pour voir sa réaction.
- Les Misques restent des Hommes... même s'ils sont moins développés que nous. Ils méritent un minimum de respect.
- Mmm, bon, fis-je en lui tapotant l'épaule. Je vous remercie, mais il faut encore que je la retrouve.
- Vous n'avez qu'à suivre les branches cassées là où la forêt est plus dense. Il me semble qu'à quelques kilomètres se trouve un petit village expérimentale. Si vous pressez le pas, vous pourrez y être d'ici la fin de la nuit.
- Je ne vais pas perdre plus de temps alors, avant de partir je me retourne pour glisser mes derniers mots : Je ne dirais rien.》
Le jeune chercheur hoche la tête, soulagé et reconnaissant.
***
《- Hé ! T'es qui toi ? Gronde une voix d'homme.
- Mais attends Victor ! Tu vois pas qu'elle est inconsciente ? reprimande une voix plus fluette. Viens, aide moi à la relever plutôt ! On l'emmène chez nous.
- Mais t'as perdu la tête Madeleine ! S'il faut elle va fuir après nous avoir dépouillé.
- Arrête de geindre et prends passe ton bras sous son épaule. 》
Madeleine et Victor, avec leur maigres forces et le cliquetis de leurs membres portent la jeune femme, bras dessus, bras dessous jusqu'à une petite maison à deux étages, en périphérie du village. Le vieil homme ne manque pas chaque occasion sur le chemin pour se plaindre et la vieille dame de claquer sa langue à chaque remarque.
Une fois entrés dans leur maisonnette, ils la déposent sur un lit, dans une petite chambre d'ami. Leur mission accomplie, la petite dame prépare le thé qu'ils dégustent devant un bon roman.
《- Madeleine, je te préviens, si elle tente quoique ce soit, je la jette dehors.
- Si elle tente quoique ce soit, je me rase la tête, promit la grande dame. Maintenant parles moins fort, laisse la se reposer. 》
Après quelques grognement de contestation, Monsieur Victor se détend devant un polar en essayant d'oublier cette étrangère venue de nulle part. Qui était-elle ? Jamais personne n'était venu au village avant. Les robots d'Alexandre LeGrand ne viennent pas dans ces coins là. Les seules traces de la surveillance et du pouvoir d'Alexandre sont les caméras dans les rues et les puces dans chacun des habitants. Rien de très oppressant, se disaient les habitants du village.
Si c'est une fouteuse de merde, je la flanque à la porte, se promit-il. Qui sait ? Elle s'est peut être évadée de quelques part, ou alors c'est une voleuse, une assassin. Qui gambade dans ces bois denses intentionnellement ?
Il attend avec impatience le réveil de la jeune femme pour voir s'il avait eut raison.
NDA :
Yeeeees enfin finiiiiiii pour ce chapitre ! Bon, c'est un chapitre de transition donc c'était assez tranquille. Le dessin est de moi du coup normal qu'il soit un peu bizarre haha... j'aimais bien les couleurs donc je me suis permise de le mettre en média.
J'espère que tous va bien de votre côté et comme d'habitude, je vous souhaite une bonne lecture !
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