Chapitre 15
- Gamine, réveille toi, me dit une voix familière. Allez !
Je papillonne des yeux, aveuglée par une lumière dorée. Je me relève doucement. Je suis dans une petite chambre, spacieuse et chaleureuse sur un lit moelleux et douillet. La chambre est richement décorée de tableaux, de vases et autres bricoles. Où sont les corps ? Les milliers de corps ? Le tas de femmes et d'enfants que nous avions perdu ? Ils étaient là, sous nos pieds, empestant la mort.
La première chose qui me vient en tête :
- Thomas ?! je m'écrie.
- Avec ma tante, me répond Adrien.
- Ta tante... je pense, perdue. Où l'on est ?
Il ne me répond pas. Il détourne son regard, pêné.
Avant que je ne puisse insister, une vieille petite dame arrive dans la pièce. Ce que je remarque en premier, ce n'est ni son costume violet pastel, ni ses lunettes rondes, ni même ses curieuses fresques au visage, mais son grand chapeau à plumes et à fleurs. Des fleurs ! Ça fait une centaine d'années que ça ne pousse plus sur les terres. Mais où sommes nous ?
Derrière elle, se cache un petit garçon que je faillis ne pas reconnaître a cause de son vêtement de marin et son béret bleu et blanc.
Quand il m'aperçut, il se jeta dans mes bras.
- Ma-moiselle Diana ! Il est beau mon chapeau ? Demande t-il excité.
- Tu es splendide Thomas !
Il part vers Adrien, le sourire aux lèvres en sautillant pour se lotir dans ses bras. C'est au tour de la petite vieille de me sauter dessus.
- Au nom d'Alexandre ! Où as-tu trouvé cette sucrerie ? Demande la dame à Adrien en me pinçant la joue.
- Sur un toit, à Paris.
- Pourquoi a t-elle les cheveux noirs mais les yeux bleu ? Ronchonne t-elle.
- L'air à Paris est noir ma Tante, ça colore les cheveux.
C'est faux ! Mes cheveux ont toujours été noir. Que raconte t-il ? C'est sûrement un plan. Il vaut mieux jouer le jeu.
- Adrien ! Comment habilles tu ta femme ?! Toute la Cour va se moquer de toi ! Gronde la tante.
La Cour ? "TA FEMME" ?!
- Qui t'as dis que c'était ma femme ?! s'énerve Adrien. Et j'compte pas retourner au milieu de ces mangeurs de gâteau !
Il a bien dit «retourner» ?
- Tu dois ! Tout le monde doit connaître ta mignonne petite famille, dit elle en m'adressant un sourire.
- Ils ne sont rien pour moi, lâche froidement Adrien.
Je ne sais pas pourquoi, mais cette phrase me brise le coeur. Comment peux tu dire ça ? Qu'as tu en tête Assassin ? As tu au moins un semblant d'émotion, d'humanité ?
La tante d'Adrien lui lance un regard noir. Je comprends maintenant que c'est de famille. La tante se tourne vers moi, un sympathique sourire aux coins des lèvres.
- Venez mon enfant, on va vous trouver des habits plus convenable à la Cour ( elle rajoute, dans un murmure ) et jeter ces guenilles à la poubelle...
Elle me prend la main et m'entraîne dans la chambre voisine sous le regard méprisant d'Adrien.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top