Chapitre XVIII

--Terre, 14/01/2031--

Le vaisseau de secours de la station LOP-G avait déposé Arleen et Éric sur un champ d'herbes vertes. Le vent soufflait sur les tiges, même que sur quelques-unes de la mousse blanche faisait tâche dans ce tableau digne d'un printemps... De la neige. À côté se situait un village qui semblait paisible... Sans bruit. Tandis que les idées les plus sombres commençaient à émerger dans la tête d'Arleen, celle-ci tenta de rassurer Éric en même temps qu'elle même en lui déclarant :

-Ouvres ta portière, tu entendras des cris de gens effarés qui auraient vu un vaisseau spatial atterrir à côté de leur maison !

Éric se mit à rire. De ce même rire qui ne pouvait l'empêcher de sourire à son tour.

-Je profite de la vue, finit-il par dire. De... des paysages terrestres... De chez moi !

-La chose qui me manque le plus, c'est voir de nouvelles personnes... Je penserais pas que ça me manquerait autant, quand j'ai fait cette mission, je m'étais dit qu'une fois sur Mars, des dizaines de milliers de personnes nous auraient rejoint d'ici plusieurs années... D'abord notre famille puis les personnes aisées. C'est ce qui était convenu ! Mais pendant une semaine de terreur permanente... Je me suis imaginée que je finirais toute mon existence écartée du reste du monde... Dans... une boîte ! Mais là... quel bonheur Éric de se dire que le retour à la vie est possible !

-Tu l'as dit... Je vais retrouver mes parents ! Et là... Je vais pouvoir respirer cette air si familier ! Cet air de chez moi !

Arleen éclata d'un rire plein d'allégresse tandis que son co-pilote ouvrit la portière et sauta d'un bond dans le champ féérique. La commandante le regarda éclater de rire et se rouler par terre comme un enfant. Il fit mine alors de se relever quand son visage changea radicalement ; les yeux exorbités, ses mains repliées autour de son cou, il se mit à cracher du sang.

-Éric ? Osat-elle appeler d'une voix timide vers son ami.

Mais celui-ci ne faisait que vomir du sang, tant et si bien qu'il s'écroula dans l'herbe pour de bon avant de s'étouffer avec son propre sang. Son ventre ne se soulevait plus, comprit-elle avec horreur. Ni une ni deux, elle reprit son sang froid et garda ses états d'âmes, chose qu'elle savait maintenant faire depuis quelques temps, pour refermer aussitôt la portière. Des larmes coulèrent sur ses joues quand elle s'aperçut sur le tableau de bord qu'elle n'aurait plus assez de carburant pour revenir à la station LOP-G. De rage, elle tapa de ses poings les commandes et hurla avec désespoir. Ce qu'elle craignait, ce qu'elle redoutait... S'était réalisé... La comète...

--Station LOP-G, Espace, 14/01/2031--

-Bon Dieu, dîtes-moi que je rêve, commenta Nao d'un murmure en voyant les deux astronautes.

-Mais bordel, d'où est-ce que vous venez ! S'empressa de dire quand à lui Warren. La NASA n'a jamais de vaisseaux aussi immense que je sache et puis...

-Vous êtes malgré tout venu, s'émerveilla soudainement l'astronaute corréen. On vous attendait depuis longtemps, y'a forcément eu un problème pour ça mette autant de temps mais vous êtes enfin arrivé pour nous sauver.

La femme qui les regardait ne put s'empêcher d'émettre un gloussement tandis que Warren se tourna vers son co-équipier ; interloqué.

-Mais enfin Nao, qu'est-ce que... ?

-Tu ne comprends pas, c'est SpaceX si ce n'est la NASA, ils ont répondu à notre appel ! On va rentrer chez nous !

-On peut leur dire, générale Tarvinia ? Déclara l'homme qui venait d'entrer dans la station.

-C'est contraire au protocole, déclara la nommée "Tarvinia", aucun Terrien ne doit être au courant de notre mission... Mais... Je dois bien avouer qu'étant donné les circonstances, cela ne changera rien, puisqu'ils ne pourront avertir personne... Ils sont les derniers survivants !

Devant le retard pétillant qui brûlait d'impatience de son astronaute, la générale Tarvinia lui répondit de d'un air solennel :

-Vous pouvez... Mais dépêchez-vous, nous n'avons pas que ça à faire !

Son astronaute s'avança alors d'un pas vers Warren et Nao, leur souri et leur déclara :

-Enchanté, Messieurs Brown et Akihito ! Je me présente, je suis l'astronaute Wanderlan !

-Wanderlan, venez-en aux faits, s'impatienta sa générale.

-Mais bien sûr mon géné...

-Attendez, l'interrompit Warren, comment connaissez-vous nos noms ?!

-Mais tout le monde connaît nos noms au QG de SpaceX ! S'étonna Nao devant la question de son co-équipier.

-Premièrement, déclara "Wanderlan", oui nous savons vos noms car nous vous connaissons, à vrai dire nous vous étudions depuis plusieurs années...

-Mais c'est... commença l'astronaute américain.

-Deuxièmement, l'interrompit-il à son tour, non nous ne faisons partit ni du programme de SpaceX ni de la NASA ! Nous faisons partit de celui de "Nouvelles Xandar", Xandar étant le nom de notre planète, -et au passage oui malgré le fait que nous soyons des humains nous ne sommes pas des terriens-. Bref, Xandar fut rapidement irrespirable dû à une surpollution de deux cents ans de notre activité. Il était trop tard pour changer quoi que ce soit, grâce à notre technologie, nous avons pu aller sur une autre planète de notre système solaire qui était respirable. Mais bien vite, ce petit astre ne pouvait contenir toute notre espèce. La moitié des nôtres a dû partir afin de trouver d'autres planètes habitables. Je fais partit de cette moitié, dit-il en s'inclinant. Le rôle de ma générale et de son équipe est de parcourir la galaxie, et une fois ce paradis trouvé, nous envoyons quelques-uns des nôtres afin de juger le niveau d'intelligence et les coutumes de la planète. Cela prend plusieurs années, mais ces informations nous sont vitales. Vous connaissez d'ailleurs l'un de nos éclaireurs, votre commandant Marc, n'est-ce pas ?

-Mais qu'est-ce que vous racontez ? S'enquit Warren, Marc avait des parents, une femme depuis des années, même une fille ! Nao quant à lui semblait perdu.

-Exact, lui répondit Wanderlan, mais Marc était un infiltré depuis bien longtemps, et ses parents, si vous le connaissez vraiment, étaient officiellement morts. Il nous aura été simple de changer son ADN pour ne pas semer le trouble quant à sa famille biologique. Marc avait 20 ans quand il est arrivé sur Terre par le biais d'une fosse comète largué en Alaska. C'était notre éclaireur, et il était destiné à être commandant d'une mission vers Mars, il surclassait tout le monde dans les concours et tests, c'était évident. Vers la fin de sa vie, au moment de la mission vers Mars, il s'est mit à refuser l'idée qu'il n'était pas des vôtres, il oubliait même son identité véritable. Quand tous ses vrais souvenirs ont à nouveau émerger, il s'est mit à tout révéler et cela lui a coûter la vie... Quelle dommage, dit-il d'un air véritablement triste. C'était le meilleur d'entre nous...

-Abrégez, Wanderlan, déclara la générale Tarvinia, venez-en aux faits, ne l'oubliez pas, lui répéta-t-elle tandis que Nao et Warren étaient tous deux choqués.

-Oui, excusez-moi, donc une fois qu'on avait collecté assez d'informations sur Terre, je précise que nous pouvions voir avec les yeux de Marc grâce à une puce quasi-invisible pour votre technologie, nous avons ensuite grâce à notre champ magnétique depuis notre vaisseau coupé tout courant. Cela a permit de tuer un huitième de votre population. S'en a suivit une guerre civile ma foi assez sanglante. Un quard de la population en est morte au totale. Mais il y avait encore trop de survivants. On a dû déployer l'arme lourde et envoyé une comète droit sur Terre. Vous savez qu'on adore les fausses-comètes. Cette énorme comète contenait en vérité du gaz toxique, qui permettait à quiconque de la respirer de mourir étouffé par son sang. C'est la manière la plus simple d'exterminer une population, croyez-moi !

-Vous êtes un monstre ! S'exclama Warren, votre espèce n'êtes que des dévoreurs de planètes !

-Non, nous anéantissons la population mais nous préservons la planète ! Je vous l'accorde que ce n'est pas une très belle manière, mais c'est néanmoins la seule pour permettre à notre espèce de survivre ! Nous ne pouvons vivre éternellement dans nos vaisseaux ! Des milliers de mon peuple attendent sagement dans leur fusée que nous injectons un purificateur d'air sur la Terre afin que nous puissions y vivre jusqu'à la fin de nos jours !

-Mais une fois que votre pollution sera à nouveau fatal pour votre air, vos enfants et petits-enfants devront à nouveau massacrer des espèces et détruire des planètes jusqu'à ce que celles-ci se fassent de plus en plus rares et qu'il n'y en ai plus ! Et puisque vous connaissez tout de la Terre, vous savez alors qu'on l'a en partie pollué, elle ne vous servira pas longtemps !

-On n'a pas trouvé mieux comme planète, tu l'as dit, les planètes habitables sont de plus en plus rares !

-Cela suffit, abattez-les, ordonna-t-elle d'un air lassé.

Nao reprit soudainement conscience et cria :

-NON ! Nous pouvons co-habiter ensemble ! On est pareil, physiquement, cela ne se verra pas, et deux personnes de plus à vivre sur Terre, qu'est-ce cela change ?!

-Mais la rumeur circulera que des terriens s'en sont achappés grâce à nous, vous ne connaissez rien à nos coutumes, les Xandariens s'en apercevront et lorsque la nouvelle arrivera aux oreilles de l'Empereur Virion, s'en sera finit de nous ! Lui déclara Tarvinia froidement.

-Non... Nous nous adapterons, il suffit de nous dire, on pourra...

-TAIS-TOI NAO !! Lui ordonna Warren, c'est à cause d'eux si ma famille est morte, je sais que t'en a pas, mais Arleen est sûrement morte à l'heure qu'il est, après avoir respiré l'air de notre Terre que ces salopards ont bousillé ! Ils ont tué 8 milliards d'êtres humains ! Le plus gros génocide de toute l'histoire, et tu voudrais faire amis-amis avec eux ?! Tu pourrais encore te regarder dans une glace jusqu'à la fin de tes jours ? Bon dieu tais-toi et affronte plutôt la mort, mille fois la mort plutôt que de côtoyer des monstres pareils !

-Sage décision, lui dit simplement la commandante.

-Warren, tu es fous, nous pouvons... Balbuta Nao d'un air blême, son visage ruisselant de sueur.

-Mais je ne mourrais pas en me laissant faire !! Et c'est sur ce que Warren bondit mains levées vers Wanderlan, mais Tarvinia, en une fraction de secondes, sortit une sorte de pistolet et un rayon frappa Warren en plein cœur, il s'écroula en plein vol sur le sol, l'impact du tir ne laissant aucune trace de sang.

Nao, observant le cadavre de Warren et s'urinant dessus, se retourna pour s'échapper quand Tarvinia lui tira dans le dos. Nao s'effondra, ainsi que le reste de l'humanité.

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