Le rapport d'Ekto
Au détour d’une route de montagne, Ekto aperçut au loin les remparts de la cité d’Aurst. Ekto se trouvait dans un convoi de commerce allant à la cité du nord pour fêter sa création. Mais Ekto n’allait pour cela à Aurst l’une des trois Ainées. Ekto dit s’appeler Ekto mais Ekto n’a pas de nom. Le Maistre a dit à Ekto que, pour sa mission, il s’appellerait Ekto. Ekto se fait passer pour un porteur dans le convoi. Le but d’Ekto : approcher de sa cible jusqu’à pouvoir l’abattre. Malgré la distance les remparts sont impressionnants. Les maitres ont dit à Ekto que c’est le Roi-Dragon qui l’a érigé. Les maitres et leurs seigneuries craignaient le Roi-Dragon…
Au détour d’un virage, un plateau s’ouvrit devant la caravane. Les premières tentes se dressaient déjà. Le convoi étant trop étiré pour entrer dans la ville, quand Ekto arriva au camp, Ekto dut s’installer pour la nuit. Les retardataires mettraient encore des heures pour arriver et s’installer. Les Maistres adorent leur confort et voyagent avec tout ce dont ils ont besoin pour se l’assurer. Ekto doit servir son Maistre lui aussi. Ce dernier se fait passer pour un marchand d’épices et d’eau, les deux marchandises les plus précieuses de la terre du sud... Ekto est supposé être un porteur le temps du convoi et, une fois sur place, un domestique de basse extraction à qui l’on confie tout type de tâches. Le rôle d’Ekto doit permettre à Ekto de se rendre partout sans trop attirer l’attention. Ainsi Ekto pourra accomplir sa vraie mission. Ekto dépose sa précieuse cargaison dans la tente du Maistre puis est renvoyé à la tente d’Ekto... Ekto s’y allonge et tente de faire le vide en lui mais trop de chose le hantent. Les souvenirs pèsent à Ekto. Ekto fourrage dans le sac qui contient les rares possessions d’Ekto et en tire un champignon séché. C’est un champignon blanc gris avec de petites excroissances colorées. Elles sont dues à une moisissure. C’est elles qui sont vraiment intéressantes. Ekto en pend un fragment et le place sous la langue d’Ekto avant de s’allonger. Bientôt il sera réhydraté et les moisissures libéreront leurs toxines... Ekto se sent léger. Ekto se retourne et voit son corps étendu sur le sol. Chaque fois qu’Ekto le quitte Ekto ressent le même sentiment : la peur. Ekto n’est jamais sûr de pouvoir réintégrer le corps d’Ekto... Il suffit de si peu de chose pour qu’Ekto meure... Mais Ekto adore aussi les expériences grisantes que cela apporte à Ekto. Ekto se concentre un bref instant et l’aspect de son corps-esprit change. Il prend l’aspect d’un rapace arborant le visage d’Ekto. Son corps-esprit s’envole haut dans le ciel alors que les derniers rayons mourants du soleil s’accrochent au paysage le faisant flamboyer. Ekto s’attarde quelques instants dans sa contemplation du ciel et de la terre. Elle est si verdoyante. Rien à voir avec les oasis dont Ekto a l’habitude. Ici, de la verdure à perte de vue. C’est si beau. Ekto donne libre court à ses envies, virevoltant dans le ciel, jouant même en tant que pur esprit, avec les oiseaux pendant un instant mais le souvenir de sa mission ramène Ekto à sa triste réalité. Ekto descend vers la ville. Elle était très étendue, gigantesque. Bâtie sur le bord ouest d’un lac aussi grand qu’une oasis... Sur l’autre bord, une forêt verdoyante avec un ensemble de bâtiments. Entre les deux, un piton rocheux, dépassant du lac, et où se trouvait un fortin solitaire. Des bacs semblaient aller et venir pour relier le fortin aux deux côtés du lacs. Ekto s’approcha et put voir la ville dans toute sa splendeur. La partie la plus au nord était constituée de grande bâtisses encerclant des parcs majestueux. Leurs murs blancs et leurs toitures rutilantes renforçaient ce sentiment. Plus vers le sud étaient construites de grandes bâtisses à étages en colombage avec de petits parcs ou des jardins cultivés. Leur toitures de pierre et les statues qui les ornaient les rendaient imposantes presque effrayantes. La zone la plus au sud et chevauchant partiellement le lac était la plus étendue. Les habitations n’y dépassent pas 2 étages. Elles sont bâties de pierre et de bois et leur toiture est de chaume. De grands espaces courent à leurs pieds délimités d’un côté par le reliquat d’une muraille tombée à terre et de l’autre côté d’une muraille massive crépitant d’une énergie résiduelle. Une muraille bâtie grâce à la puissance des Pierres-Lumière. Serait-ce cela la fameuse Magy. Ekto poursuit son survol de la cite en s’en en construisant une représentation mentale. Ekto s’approche de nouveau de la zone blanche de la cité. En son cœur se trouve une bâtisse plus imposante que les autres et irradiant littéralement de Magy. A l’entrée deux statues gigantesques : un homme et une femme aux yeux d’or et de rubis semblent observer le monde. Tout le long du mur d’enceinte court une créature serpentine serait-ce cela un dragon... Ekto continue sa visite des lieux. Nombre d’hommes en armes irradient de Magy. Plus Ekto approche de la plus haute tour plus ils sont nombreux. De rares femmes étincèlent. Ekto en croise un trio. Deux portants des tenues de cuir de pied en cape et une d’une beauté troublante dans sa fine robe de soie rouge. Elles s’interrompent brusquement de parler et regardent autour d’elles. Serait-il possible qu’elles aient sentie présence d’Ekto ? Peut être pas. Un pilier se met à luire de manière intense. Un être tout de noir vêtu en surgit. Il ou plutôt elle, voit Ekto, lorsqu’elle abaisse la capuche de sa pèlerine qui dissimulait jusque là ses traits, avant de saluer la femme en rouge
- Majesté
- Ren ! Ainsi donc tu étais là ! Dis la femme avec un large sourire. Il semblerait que tu ais appris un nouveau tour...
- En effet majesté. Il semblerait que ce que nous pensions des pouvoirs se confirment. Les mâles sont plus… expansifs, tournés vers l’offensif. Quant au notre, il est tout en finesse bien plus... discret.
- C’est dans leur nature marteau et enclume alors que nous on nous donne fil et aiguille. Faut dire aussi que pour eux plus c’est gros plus c’est beau... Alors que, personnellement, je n’ai rien contre un petit collier de perles dit avec un grand sourire ladite Ren tout en mimant différentes choses avec ses mains et faisant finalement branler son petit doigt ce qui fit éclater de rire l’assemblée...
Le quatuor reprend sa route. Ekto complète sa visite des lieux et se rend compte que bien des êtres et des objets sont chargés de Magy. Mais ce n’est qu’alors qu’Ekto s’apprête à repartir, pour réintégrer son corps, qu’Ekto recroise la femme en rouge. Elle retire sa robe révélant un corps aux formes généreuses. A peine entrouvre-t-elle une nouvelle porte qu’une Magy puissante en irradie. Là, se tient un être dont le torse était presque entièrement recouvert d’écailles étincelantes de Magy. Serait-ce lui le mystérieux Roi-Dragon ? De la Magy se met à s’écouler de la femme vers l’homme. Ekto reprend son chemin alors que les deux êtres commencent à s’enlacer.
Le soleil commence tout juste à poindre quand Ekto est réveillé pour commencer les préparatifs du départ. La caravane s’ébranle lentement. Alors que pendant tout le voyage elle s’est étirée telle un fouisseur des sables les Maistres semblent s’être mis d’accord pour arriver en bon ordre. La caravane arrive vers la mi-journée en vue du mur extérieur. Autour d’Ekto le silence se fait. Le mur de granit sculpté est d’un seul tenant... Petit à petit des murmures se font. La plupart se demandent comment un tel prodige est possible... La peur se lit sur les visages des esclaves…
Lorsque la caravane arrive au pied du mur une porte s’ouvre. Le comité d’accueil se compose de 6 hommes arborant des écailles sur leurs bras nus, d’une dizaine de gardes sans signe distinctif et d’une femme. Ekto est trop loin pour apercevoir son visage mais la rumeur coure qu’elle est d’une grande beauté. Le convoi suit la route pavée menant de la porte sud vers une porte plus au nord sous le regard des paysans qui s’arrêtent de travailler le temps de voir passer cet étrange cortège d’hommes et de femmes à la peau sombre et vêtus de couleurs bariolées. Arrive le second mur. Il était bien moins impressionnant mais sa porte est magnifiquement peinte. Œuvre d’un artiste de génie qui a représenté en trompe l’œil ce qui se trouve derrière elle ce qui, de loin, donnait l’impression d’être ouverte. Ce quartier est bien plus bruyant que le précédent. Sur la route, donnent les boutiques des maitres artisans qui ont sortis leurs plus belles pièces pour l’occasion... Dans les ruelles attenantes Ekto aperçoit par moment une boulangerie ou l’échoppe d’un pêcheur mais elles semblent rares à Ekto. Alors qu’Ekto continue sa marche, Ekto se remémore sa carte mentale. Plus au nord est, dans un triangle formé par le troisième mur, le lac et des habitations se trouve une grande place dont il n’avait pas compris l’utilité sur le moment. Serait-ce le marché ? La caravane arrive face au mur de marbre qu’Ekto sait cacher la cité royale. Un fossé approvisionné par l’eau du lac sépare le mur du quartier des artisans. Au sommet du mur apparut une demi-douzaine de personnes arborant des pièces d’armures disparates mais toutes avaient des écailles sur le corps. Ces guerriers s’écartèrent pour laisser place à un homme portant un pantalon corsaire et un gilet rouge vif avec un motif dorée qui étincelait sous la lumière. Il dégaina et sembla saluer la foule de son arme qui changea d’aspect. Il la rengaina alors qu’un pan de mur s’abaissait dans un grondement de tonnerre tel un pont levis de granit revêtu d’atours de marbre et retenu par une chaine elle-même dorée...
L’homme en rouge et sa suite descendirent. Les Maistres et leur escorte se portèrent à leur hauteur. Les salutations d’usage furent échangées et une discussion se tint. Ekto tenta de se rapprocher pour savoir ce qu’il se passait mais le cortège était dense et il était difficile d’avancer. Le convoi pris, sous la direction de l’homme en rouge, la direction de l’est et s’arrêta au pied du mur. Le passage était très étroit et se terminait en cul de sac d’après la rumeur qui courrait dans la caravane. S’ils avaient du revenir en arrière cela aurait été très compliqué. Mais Ekto s’interrogeait au sujet de l’homme en rouge. Il devait s’agir du roi Pras. Quelles étaient ses intentions. Pourquoi cette... mise en scène... Ekto ne trouvait pas d’autre mot pour décrire tout ce qu’il s’était produit jusqu’à l arrivée à ce cul de sac... Cela n’avait aucun sens aux yeux d’Ekto. A moins et Ekto comprit... Le sol se mit à trembler alors qu’une partie du mur semblait être avalée par le sol avant qu’au loin une autre muraille ne commence à se lever délimitant un vaste espace. L’air se mit à tourbillonner jusqu’à devenir une tempête qui arasa parfaitement la zone ne laissant intact qu’un vénérable arbre centenaire. Ekto profita de la surprise frappant les spectateurs pour se rapprocher. La foule assista alors à la formation autour de l’arbre d’un ilot ceint d’un grand bassin annulaire qui fut relié d’un côté aux douves et, de l’autre, se dirigeait, à l aide de canaux, par delà le mur. Probablement vers le bord du plateau où se trouvait Aurst… Mise en scène que tout cela... Pensa Ekto... Dans le seul but d’impressionner les délégations, au point de dissuader les velléités d’invasion ou de tentatives d assassinat se demanda-t-Ekto... Pas sûr que cela fonctionne car, contrairement aux bêtes apeurées qui fuient le danger, l’homme cherche bien souvent à détruire ce qui lui fait peur... S’il ne parvient pas à le contrôler...
L’installation prit une partie de l’après-midi. L’eau était fraiche. Les parois des canaux et des bassins semblaient être de marbre blanc mais dessus nul motif irrégulier de veine. Tout le long voyait se répéter une série de motifs un dragon et un cercle étrange... Ekto l’apprit plus tard, il s agissait du symbole de la garde dragon.
Pendant le jour il accomplit ses taches de serviteur zélé jaugeant au passage la qualité de la garde.
La nuit arriva rapidement. Ekto sentit la morsure du froid alors qu’il se préparait à quitter de nouveau son corps. Fort heureusement il n’avait pas encore avalé son champignon quand Rur vint le chercher pour le conduire auprès de sa Seigneurie Washa, seigneur de l eau de terre et de ciel, chef de la maison Kra. Celui-ci voyageait incognito parmi les Maistres. Ce n’était guère difficile, en temps normal les Maistres ne se déplaçaient qu’avec un voile et un turban en fil d’or ne laissant paraître que leurs yeux. Ekto trouva sa magnificence en compagnie d’une esclave concubine reconnaissable à sa chevelure bleue et quand elle serait nue au tatouage qui couvrait son dos de la nuque jusqu’au creux de ses reins. Pour l’heure celle-ci tournait le dos à Ekto et s’occupait activement de l’entrejambe de son maitre. Celui-ci grogna. Elle s arrêta net.
- Fais-moi ton rapport esclave et n’omets rien ! Ayant dit cela, il tapota sur la tête de la jeune femme qui reprit son office.
Ekto relata ses découvertes concernant ces êtres et ces pierres brillantes comme des Pierres-lumières... Mais surtout de cette puissance qu’irradiait le Roi-Dragon. Un être qui disposait sans aucun doute d’un grand pouvoir. Ekto vit le visage de sa seigneurie se contracter et quelques secondes plus tard, sa seigneurie flatta le menton de la jeune femme qui se releva pour se retirer. Lorsqu’Ekto croisa son regard, il la reconnut malgré le temps qui s’était écoulé depuis leur dernière rencontre.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top