La princesse
Dans sa semi-inconscience, Quin ressentit la mort de son vieux maître, le seul vrai père qu’elle eut jamais eut. Elle se dressa pleine de tristesse et de colère. Elle se saisit d’une lame qu’elle avait forgée, un sabre long au motif de dragon ondulant avec une trame Araknéenne mais elle avait pris une étrange couleur bleue-vert. Etrangement, il semblait que cela soit dû au fait qu’avant de finir la trempe du métal, une goute de son avait sang coulé dans l’eau, du moins c’est qu’avait affirmé sans plus de détail maître Qur. Il lui avait alors interdit de forger avec la moindre blessure car cela altérait la qualité du métal et de détruire la lame. Profitant d’une de ses rares absences, elle avait décidé de tester sa lame et avait découvert qu’elle bénéficiait d’une plus grande résistance que le simple acier Araknéen mais en même temps une souplesse et tranchant sans pareil. Elle avait réussit à trancher un bloc massif en un coup. Elle n’avait par conséquent pas réussit à détruire ce qu’elle considérait comme un chef d’œuvre et mentit prétendant l’avoir jeté dans la lave, le métal ne pouvant être réutilisé. Elle avait de par la suite créé un étui pour la dissimuler et pouvoir la transporter à l’occasion sans que son maître ne s’en doute.
La foule se sentait oppressée, Achus et Agren avaient du mal à se tenir debout. Une force puissante approchait pleine de fureur. La foule s’écarta sans un mot sur le chemin de Quin. Agren resta figé pleine de stupeur.
- Non, non, non ! pensait-elle. Ne fait pas ça ma fille. Fuis.
Elle essayait désespérément communiquer avec le sang de son sang mais son esprit était fermé.
- Achus !cria la jeune fille. il est temps pour toi de payer le prix du sang versé et de la trahison. Sa voix était plus glaciale et sombre que la plus profonde des cryptes.
- Un nouveau jouvenceau pour me combattre ! j’ignore ce qui m’arrive mais crois moi dés que je le saurais, le coupable le paiera de sa vie…
- N’en soit pas si sûr, monstre ! Le sang de ma lignée aspire à ta fin et cela sera avant la fin du jour.
Le vieux guerrier semblait se déplacer avec peine comme écrasé par la pression qui affectait l’ensemble des personnes présentes. Des murmures et des cris se faisaient de plus en plus présents dans la foule. Des spectateurs désirant fuir ne le faisaient qu’avec difficulté comme si leurs jambes étaient de plomb. Quin libéra sa lame de son fourreau sous la lumière du soleil elle prit une couleur vert pâle. Par moment, elle semblait presque transparente. Telle une rivière estivale, elle étincelait de mille feux.
- Dis-moi jeune dragon qu’espères-tu faire avec cette lame d’eau qui semble bien frêle ? Sais-tu ne serait-ce comment l’utiliser ?
- Frêle, peut être mais assez acérée pour te trancher, monstre !
Le roi avançait lentement et avec difficulté, ne portant que sa lame Araknéenne. Quin avançait pleine de rage. Sa colère était aussi tranchante qu’une lame. Elle se préparait à l’abattre sur cet être abject sans remarquer que ses gestes se faisaient petit à petit de plus en plus souples. Elle chercha à le trancher mais le vieux guerrier évita l’arme d’un mouvement de côté, attrapa son bras de sa main libre, l’attira violemment et la frappa d’un coup de tête violent. Elle eut le nez brisé sous la violence du choc. La douleur lui fit perdre son contrôle mental qui libéra les personnes présentes.
- Mais qui es-tu donc ? lui dit-il en l’attrapant par le col de sa tunique et appuyant la pointe de son arme sur le creux de ses reins. Qui es-tu donc pour pouvoir affaiblir ainsi même un SangDragon comme moi ?
- Je suis le messager de ta mort, monstre ! Tu as tué mon père et mes frères alors tu vas payer pour les horreurs que tu leur as fait subir.
Pendant cet échange, un mouvement de panique commença à se former dans la foule des spectateurs qui étaient restés, dans un premier temps captivés par le combat des SangDragons et de part la suite, figés sur place. A présent, le besoin de fuir se faisait ressentir dans le tréfonds de leurs êtres.
Quin se propulsa en arrière d’un coup ce qui déchira sa tunique révélant les bandages qui masquaient sa poitrine naissante.
- Une Dragonne. Tu es une Dragonne.
Il semblait fortement surpris, presque assommé par le choc de la découverte de la nature de son adversaire.
- C’est impossible. Tu ne peux être une dragonne. Ma Reine est la dernière née. Il n’y en a pas eu depuis que sa fille est mort-née…
Il tourna un bref instant son regard vers Pruine et la lame qui gisait à côté de son corps inconscient. Il l’a appelé Nenoferin, comme dans Achar Nenoferin le fils cadet de l’ancien roi. Non cela ne se peut et voici que toi une dragonne apparait devant moi. Oui, je reconnais en toi la marque de cette reine qui m’a refusé une descendance digne de ce nom. Or cela ne se peut…
- Oui monstre je suis bien Quintarn Deussdocgene, fille d’Agren Enodirn et du roi Seligbur Noenë.
- La jumelle mort-née… cela ne se peut. Rares sont les Dragonnes qui survivent...
Elle se releva, se déplaça, fixant toujours son adversaire, vers l’arme de son défunt frère. Il le remarqua et en trois bonds se retrouva sur son chemin, lui bloquant le passage l’arme au poing.
- Où penses-tu aller ainsi petite Dragonne ? crois-tu pouvoir m’échapper ? saches que si ta mère ne peut me donner de descendance, peut être que toi, tu le pourras alors n’espères pas pouvoir te débarrasser de moi si facilement…
- NOOOOOON, laisse-la tranquille ! cria de toutes ses forces la reine Agren alors que Quin partit d’un grand éclat de rire.
- Que signifie cela ?
- Achus, sache que tu mourras avant la tombé de la nuit ! répondit Quin d’une voix forte, afin que toutes les personnes encore présentes puissent l’entendre…
La stupeur se lisait sur les visages suite à l’annonce de Quin. Le vieux roi émit alors un rire moqueur.
- Car tu crois, petite Dragonne, pouvoir m’abattre ? moi un SangDragon de près de cinq fois votre âge et qui a combattu pendant presque toute sa vie ?
- Ai-je dit que cela allait être forcément moi qui vous abattrais ? Sachez que cela me ferais le plus grand plaisir d’être le bras de la vengeance de ma lignée mais un bien plus grand s’abattra sur vous si je n’y parviens pas…
- Oh ! Et où il ce puissant bras vengeur ! Dit ironiquement le roi.
- Il vient depuis par delà l’horizon. Et rien ne saurait l’arrêter…
Un sourire se fit pendant un bref instant sur le visage de la jeune fille.
- Ainsi que je l’ai dit : Il vient.
Le vieux roi se tourna dans la même direction que son adversaire tout en la surveillant du coin de l’œil. Dans un premier temps, il ne vit rien mais sut que quelque chose n’allait pas. Et puis soudain il vit. Une montagne de terre avançait vers la cité telle un immense serpent rampant à la recherche de sa proie. Il se tourna vivement vers la jeune fille.
- Par les dieux, dis-moi qui vient ? Qui est capable de canaliser une telle puissance ? Quel est le nom de ce SangDragon ?
- Grand-père vient !
A ces mots la reine blêmit sans que nul ne s’en rende compte. Pas même le bruit de sa chute ne provoqua d’intérêt chez eux.
- Allons c’est impossible, continua-t-il, tout les anciens rois sont morts, et j’ai tué tous les SangDragons. Il ne doit rester que quelques bâtards et sangs mêlés…
- Grand-père vient ! reprit-elle avec un regard plein de mystère.
Elle se contenta de se mettre à genou et patienter. Du moins c’est ce qu’il semblait aux rares spectateurs qui n’avaient pas fui paralysés par la peur. De son côté, Agren Enodirn était toujours inconsciente et rêvait.
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