Cinquième partie
Scula avait une tisane devant lui, à laquelle il n'avait pas encore touché, son regard fixant le vide. Il était ainsi depuis ce matin, vidé de son énergie, vidé de son envie de faire quoi que ce soit. Même Aestasis n'arrivait à le sortir de sa léthargie.
Il avait réussit, il ne savait comment, à appeler les policiers, hier soir, après... Après que ça ce soit déroulé. Il avait tout expliqué, tout déballé, et les agents lui avaient dit qu'ils le rappelleraient. On lui avait souhaité une bonne nuit de sommeil pour se reposer, et on l'avait laissé, seul avec son chien.
Une fille cinglée, au comportement étrange, s'était poignardé devant ses yeux, en disant qu'elle le haïssait.
Pourquoi ? Comment ? Que s'était-il réellement passé durant cette maudite soirée dont seuls quelques souvenirs floues se rappelaient constamment à lui ? Pourquoi lui et pas un autre ? Pourquoi s'être suicidé ?
Le téléphone sonna, mais sa sonnerie, bien trop proche du bruit de la sonnette, fit vomir Eqesiezu qui tâcha, pour la cinquième fois, le parterre de sa cuisine.
Il prit fébrilement le téléphone et répondit, d'une voix pâteuse, fatiguée, démunie.
-Oui...?
Derrière le combiné, quelqu'un lui répondit, doucement, comme pour ne pas l'effrayer davantage.
-Bonjour, monsieur Drahcuah, j'espère que... Je vous souhaite de vous rétablir, psychologiquement parlant, le plus vite possible, mais allez à votre aise, évidemment ! Hum, excusez mes paroles hésitantes, je vous téléphone du commissariat de Paris pour vous annoncez que nous avons trouver de qui il s'agissait. Et nous vous convoquons pour vous exposer certaines informations qui ne peuvent être énoncé via le moyen de communication que nous utilisons en ce moment même. Et nous devons aussi vous remettre... Quelque chose.
Scula fronça ses sourcils, observa sa tasse et son parterre de manière fiévreuse, avant de se lever de table pour se diriger vers son vestibule dans lequel il prit une veste.
-J'arrive... Mais de quelle chose s'agit-il ?
Il s'habilla, avança sa main vers la poignée de sa porte, avant de renoncer, de faire le chemin inverse pour emprunter la porte de derrière.
-Un carnet de notes qui appartenait à la victime, et qu'elle vous lègue... Nous ne l'avons pas ouvert car il vous appartient désormais, de ce fait, nous ne savons pas de quoi il s'agit. Nous pensons que c'est une sorte de journal intime.
Scula acquiesça pour lui-même, salua le policier en le remerciant, et raccrocha. Il marcha jusqu'au poste de police, ouvrit la porte toujours aussi fébrilement, les poignées étant un rappel trop gros des événements récents, et il se faufila à l'intérieur.
-Monsieur Drahcuah, je suis heureux de faire votre connaissance, c'est moi qui vous téléphonais il y a un instant !
Un agent, plutôt âgé, lui souriait de manière hésitante, ne sachant pas si c'était vraiment approprié. Le jeune youtoubeur ne fit qu'un hochement de tête, avant de suivre le policier dans une pièce où d'autres personnes se tenaient.
Des collègues, la femme qu'il avait vu en compagnie de l'enfant, et quelqu'un qui était vêtu d'une blouse blanche. Il serra la main de toutes ces personnes avant de les questionner.
-Quelles informations vouliez-vous me transmettre ?
L'homme en blanc, un médecin sans doutes, s'avança, la mine sombre. Il paraissait triste, ce que Scula pouvait parfaitement comprendre s'il était proche de la fille... Même si la fille en question... Le couteau... Il secoua sa tête pour faire sortir ces images de son esprit.
-Je suis Donovan Alban, le médecin d'Astère Midnight, la victime.
Enfin un prénom et un nom sur cette fillette... Pensa Eqesiezu sans savoir comment réagir que de posséder enfin cette information.
-Vous devez savoir, monsieur Drahcuah, que je regrette tout ce qui s'est produit. Mademoiselle Midnight était, en semaine, dans une institution psychiatrique. Sa mère, madame Midnight, était alors dans une autre maison, acheté pour être plus proche de sa fille quand cette dernière était en institution. Chaque week-end, elles revenaient dans leur première maison, à Paris. C'est pour cette raison que les agents de ce commissariat n'ont rien trouvé, et sans preuves que l'agression avait bien eut lieu... Sauf cette trace de sang en signe d'infini...
Le médecin se tut, reprenant son souffle, alors que le jeune Scula se demandait ce que la petite avait pour être en psychiatrie, bien que cela ne l'étonnait aucunement après tout ce qui s'était produit.
-Elle était une génie, elle savait écrire très tôt, vers ses quatre ans, mais elle était surtout atteinte du trouble dissociatif de l'identité. Est-ce que vous savez de quoi il s'agit, monsieur Drahcuah ?
Eqesiezu secoua négativement la tête, tout en fronçant les sourcils. Donovan Alban ne sembla pas surpris.
-Peu de monde connaît ce trouble, en France. Voyez-vous, monsieur Drahcuah, un enfant à besoin de grandir en étant une même personne à travers différentes expériences, sans qu'aucune ne soit censé lui faire du tort. Il peut arriver qu'un enfant, exposé à des situations traumatisantes plusieurs fois, ait l'identité qui se fissure pour en former une deuxième qui sera rattacher à ce moment de traumatisme. Comme si ce n'était pas la première identité qui avait vécu cette scène mais une autre. Cette deuxième identité se nomme Alter, et une personne atteinte de TDI peut en avoir plusieurs. Un Alter peut avoir une sexualité différente que l'hôte, la première identité, un âge différent, une image corporel de lui différent, il peut même avoir un corps inhumain.
Le médecin fit une pause, laissant le youtoubeur dirigé tout ce qu'il disait, avant de reprendre son monologue de savant.
-Astère Midnight avait un Alter, Nyx. Celle-ci avait seize ans et était une persécutrice, c'est à dire qu'elle protégeait le système d'une mauvaise manière qui lui semblait bonne. Le système, c'est eux, leurs psychologies, leurs corps, leurs traumatismes. Nyx était atteinte de schizophrénie, elle pensait que les célébrités voulaient sa mort...
Scula se recula de quelques pas, la mâchoire manquant de se décrocher, de chuter sur le sol, ses yeux essayant de sortir de leurs orbites.
Nyx croyait... Qu'il voulait la tuer ?
Eqesiezu était repartit après avoir emmagasiné toutes ces nouvelles données sur ce qui s'était passé.
Il avait salué les agents en les remerciant de leurs aides, avait salué le médecin en le remerciant pour toutes ces informations, et s'était précipité dehors avec le carnet qu'un policier lui avait donné.
Ce carnet traîna de long jours sans qu'il n'ose l'ouvrir, lire ce qu'il contenait.
Il essayait de reprendre sa vie comme avant, mais les souvenirs restaient, la trace du passage d'Astère Midnight restait gravé dans sa mémoire malgré tout ce qu'il essayait de faire pour oublier.
Un tel choque ne s'effacait pas, il se diluait dans les autres souvenirs contenus dans la mémoire.
Un jour, un mois après, Scula Drahcuah s'installa dans son lit, et ses yeux se posèrent sur le mystérieux carnet.
La curiosité le dévora, et il dépassa sa peur, prit la fine reliure entre ses doigts, afin d'enfin l'ouvrir.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top