Harry inspira profondément et ouvrit les yeux. Son regard rencontra le ciel-de-lit de son baldaquin et il soupira en se passant une main sur le visage. Il avait un arrière-goût métallique dans la bouche, très désagréable, comme s'il avait mangé un clou rouillé...

Il soupira et regarda son petit réveil. Il était à peine huit heures et Harry s'étonna qu'aucun professeur ne soit encore passé avant de se rappeler que c'était dimanche et que donc la plupart d'entre eux devait encore dormir.

S'asseyant au bord de son lit, Harry décida qu'il devait prendre une douche. Il n'avait plus de raison de le faire, son corps était mort et ne produisait donc plus d'odeurs, mais il en éprouvait le besoin.

Quand il sortit de la salle de bain, quelques minutes plus tard, habillé de frais, il fronça les sourcils en découvrant un objet qui n'était pas là avant sa douche.

- Tiens... D'où tu sors, toi ?

Il s'approcha de son lit et prit le petit miroir posé sur les couvertures. C'était un miroir carré, tout bête, de la taille d'un livre, encadré d'une bordure dorée moulée.

- Qui t'a amené ?

- Moi, Monsieur Potter.

Harry sursauta et lâcha le miroir.

- Sympathique...

Harry ramassa le miroir sur le tapis et regarda dedans. McGonagall apparut alors et Harry soupira.

- Bon sang, vous m'avez fait une de ces peurs...

- J'ai vu ça, je suis désolée, sourit la sorcière.

- Comment vous faites ? Pour me parler à travers un miroir ?

- Oh, c'est un sortilège tout bête... J'ai pensé que cela vous plairait de pouvoir discuter avec vos amis malgré votre enfermement... involontaire.

- Avec un miroir ?

McGonagall hocha la tête.

- Regardez, j'ai déposé un parchemin sur votre lit qui vous indique la marche à suivre pour activer le miroir, dit-elle. Vos amis n'ont pas de miroir personnel, mais vous pouvez les contacter vis n'importe quel miroir, que ce soit à la salle de bains ou un miroir de poche.

- Hermione a ça, dit Harry.

Il déposa le miroir sur le lit, appuyé contre les oreillers, et s'assit en face en dépliant le parchemin.

- Merci, Madame, dit-il ensuite. C'est très gentil d'avoir pensé à moi...

- C'est la moindre des choses. Vous êtes enfermé ici contre volonté et vos amis ont encore peur de vous approcher donc, autant les rassurer en leur montrant que vous n'allez pas si mal que ça, au final.

Harry sourit McGonagall disparut et le Gryffondor observa son reflet. Étrangement, alors qu'il avait lu des dizaines de livres sur les vampires, il avait un reflet... Est-ce que c'était le fait qu'il était un sorcier, qu'il avait été contaminé par une créature aux pouvoirs augmentés ? Ou alors les auteurs des livres sur les vampires ne savaient pas quoi ils parlaient...

Reprenant le parchemin, le Gryffondor répéta mentalement la courte formule puis regarda le miroir et la prononça.

- Speculum Activare Drago Malefoy ! souffla-t-il.

La surface vitrée se mit aussitôt à onduler et soudain, le visage abasourdi du Serpentard s'afficha.

- Mais qu'est-ce que... !

- Du calme, c'est moi, dit Harry.

- Mais comment... ?

Le Serpentard regarda autour de lui et le décors dans son dos bougea légèrement.

- Bonjour... fit alors Harry avec un sourire. C'est McGonagall qui m'a donné un miroir et une formule pour parler à mes amis sans sortir de ma chambre mais je voulais savoir comme tu allais...

Malefoy baissa les yeux.

- Je vais bien... J'ai passé une nuit un peu agitée mais maintenant ça va. Et toi ?

- Mieux, je n'ai pas trop faim encore, mais ça tiraille...

- Tu veux que je revienne ?

Harry secoua la tête.

- Quand ce sera ton tour, uniquement... Je peux te tuer, Malefoy...

Le blond grimaça.

- Sur quoi est-ce que tu me vois ? demanda alors Harry.

- Mon miroir de poche... Oui, je sais, ce sont les filles qui ont ça normalement...

Harry ronfla et secoua la tête. Il haussa les épaules puis redevint sérieux.

- Hermione et Ron sont dans tes environs ?

- Non, je suis à Serpentard...

- Ah... Pas grave, je vais les contacter alors. Merci, Malefoy.

Le blond haussa les épaules puis Harry coupa la connexion avec le miroir et soupira profondément en regardant son reflet.

.

Durant les jours qui suivirent, Harry n'eut pas beaucoup de visites, hormis quelques professeurs qui venaient s'enquérir de sa "santé" quand ils passaient devant sa porte. Les élèves ne savant pas que Harry était là, ils n'avaient aucune raison de venir dans cette partir du château réservée aux professeurs. Hermione, Ron et Malefoy, eux, même s'ils savaient où se trouvaient le Gryffondor, n'avaient pas plus le droit que les autres de venir ici, même s'ils étaient concernés par l'état de leur ami.

Cependant, la faim de Harry fut bientôt insupportable, à peine trois jours après son tout premier repas et quand il en parla à McGonagall, via le miroir, celle-ci lui demanda s'il pouvait tenir jusqu'à la semaine suivante mais le brun lui répondit que non, qu'il avait faim et qu'il avait eut plusieurs vertiges depuis quelques jours...

La Directrice de Gryffondor sembla embêtée par cet événement qu'elle n'avait pas prévu, mais elle finit cependant par accepter que Malefoy revienne nourrir le Gryffondor, juste pour qu'il puisse tenir jusqu'au prochain "grand repas".

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- Bien, je vais rester pour vous surveiller, mais il est très tard, Potter, alors dépêchez-vous.

Harry fronça les sourcils. Il était vingt-deux heures, un vendredi soir. D'accord, il était tard, mais cette petite phrase était inutile et McGonagall sembla le comprendre que le brun lui jeta un regard noir.

- Aller, Potter, dit alors Malefoy. Elle a raison, il est tard...

- Toi aussi ?

- C'est vendredi soir, tu...

Harry regarda le le blond qui se tut et McGonagall haussa les sourcils, étonnée. Elle regarda ensuite Harry s'approcher de Malefoy et lui pencher la tête sur le côté, comme si le Serpentard n'avait été qu'un pantin sans volonté.

- Monsieur Potter, vous...

Harry leva la main et mordit ensuite le cou du blond qui grogna de douleur. McGonagall tira alors sa baguette et sa montre et entreprit de surveiller le temps.

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- Aller, ça suffit, Potter...

Harry regarda la sorcière en levant les yeux puis il soupira et décrocha ses canines de Malefoy. Il recula en s'essuyant la bouche et Malefoy tituba soudain et s'écroula dans le fauteuil.

- Potter, qu'avez-vous fait ? demanda McGonagall. Vous l'avez ensorcelé ?

- Non... C'est normal...

- Normal ? Comment ça ?

- Je suis un vampire, vous avez oublié ? dit Harry. J'ai découvert que je pouvais garder les gens en mon contrôle en les regardant dans les yeux.

- Donc, vous les ensorcelez.

Harry dodelina de la tête.

- Pensez ce que vous voulez, moi je fonctionne comme ça désormais.

McGonagall pinça la bouche puis décida de ne pas répondre. Quand Drago tourna de l'œil, cependant, elle demanda à Harry de le garder pour la nuit et de veiller sur lui. Le brun accepta et déposa le Serpentard sur son lit.

McGonagall s'en alla ensuite et Harry soupira. Il regarda Malefoy étendu sur son lit et décida qu'il était temps qu'il se repose, lui aussi...