trente-sept
« 13 décembre 2015, 15h45.
Un mois est passé.
Alors, oui, je n'ai pas écrit depuis un moment, mais à quoi bon écrire quotidiennement lorsque tous les jours se ressemblent ? Tous les matins je me réveille en pensant à comment je vais camoufler mes yeux rouges et boursouflés, en me demandant combien de temps tout ça va durer et si ma gorge s'arrêtera de se serrer un peu plus. Erik qui me reproche ma lenteur juste avant que je prenne le bus, Liz qui serre les poings. Puis je subis mes heures au lycée, et je n'arrive plus à faire semblant d'assister aux cours, ni même à penser si ce n'est que pour penser à Caleb. Et enfin je rentre chez moi pour me morfondre encore un peu. En fait, c'est un peu comme si j'avais cessé de vivre.
Parfois, je n'arrive même pas à pleurer. Alors je reste allongée dans mon lit, paralysée par ces lourdes courbatures inexpliquées et cette douleur glaciale qui se répand doucement et se faufile entre les os de ma cage thoracique. Je préfère pleurer, ça me fait me sentir moins vide.
C'est drôle comme en un mois, je n'ai pas arrêté de me sentir de plus en plus vulnérable face au souvenir de ses baisers, tandis que je peux sentir mon image s'estomper de sa mémoire. Je le sens mourir dans sa mémoire, et c'est tout ce que je sens.
Je ne saurais pas mettre de mot sur ce sentiment. C'est entre la solitude, l'abandon et l'incompréhension. »
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