trente-deux
« 14 novembre 2015, 14h22.
Au moins, il a eu la décence de me laisser le week-end pour digérer ça. Ou bien peut-être que ça n'était pas de la décence, peut-être que c'était tout simplement de l'égoïsme, qu'il a choisi ce vendredi pour ne pas avoir à me croiser pendant ces deux jours de repos, pour ne pas se sentir coupable ou plutôt pour ne pas ressentir immédiatement cette gêne si nos regards devaient se croiser à nouveau. C'était une sage décision, je dois le lui concéder. Moi non plus je ne me sens pas tout à fait prête à le revoir. Rien que de penser à lui est une humiliation.
Je me sens tellement minable d'avoir été assez arrogante pour penser que j'avais mes chances avec Caleb Ellis, mais surtout pour ne pas avoir envisagé me faire jeter comme je l'ai été. Ça devait sauter aux yeux, tout le monde a dû le voir arriver, sauf moi évidemment. J'ai été aveugle à l'absurdité de ce tableau, trop magnifique pour être véridique, et sourde à ma raison, tout ça pour me plonger dans une sorte d'irréalité que j'avais monté de toute pièce.
En fait, c'est ça.
Le plus dur, c'était que tout ça n'a jamais été réel. Tout ça, ça n'était rien. Du vide. Ça n'a jamais véritablement existé. Cette relation n'existait que parce que j'y croyais, et j'étais la seule à y croire. Les seuls sentiments qu'il y a eu, c'étaient les miens. Et pendant que j'étais trop occupée et trop égoïste à développer ces sentiments, Caleb, lui, ne pensait qu'à partir.
C'est d'un pathétisme attristant. »
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