quarante-neuf

« 24 janvier 2016, 22h45.


Caleb Ellis,


Il y a tant de choses que je n'aurai certainement jamais l'occasion de te dire, ou de te demander. Je crois que je ne comprendrai jamais vraiment pourquoi et comment je me suis si vite attachée à toi, comment je suis si vite tombée amoureuse de toi. Oui parce que, disons-le sans pudeur : je t'aime. Tu m'as fait me sentir spéciale, précieuse. Tu m'as rendue si heureuse, puis si malheureuse. Mais finalement, je ne regrette rien.

J'imagine qu'on tire toujours quelque chose des mauvaises expériences, quelque chose de durable, une leçon de vie si on veut. Tu as été mon premier baiser - et quel premier baiser ! Tu m'as appris à aimer, tu m'as appris à m'amuser, et quelque part, en me permettant d'affronter ma première déception amoureuse, tu m'as fait comprendre que le temps fait bel et bien son oeuvre. Même si tout semblait s'écrouler autour de moi, et même si je n'en ai peut-être pas totalement terminé avec tout le merdier que tu as laissé derrière toi, je réalise peu à peu que, te perdre n'a pas été la fin de mon monde.

Tu n'étais pas mon monde, contrairement à ce que je m'étais mise en tête. Tu n'étais pas non plus cet homme idéal tel que je t'avais inventé. En fait, lorsque j'y repense, tu étais même plutôt immature et irréfléchi, et surtout, t'as été un gros con sur ce coup, tu le sais.

Je ne pourrai jamais vraiment comprendre ce qui t'as poussé à faire ce que tu as fait, et cela malgré les explications qu'on m'a fournies. Parce que je ne suis pas toi, parce que je ne suis pas dans ta tête, parce que ta façon de fonctionner est à des années lumière de la mienne, et parce qu'au fond, on ne se connait pas. Lorsque ce n'était que toi et moi, ni toi ni moi étions nous-même. Je me forçais à être ce que je pensais devoir être pour te plaire, et tu te forçais à être celui qu'on te demandait d'être.

Je ne méritais pas tout ça. Personne ne le mérite. Et ni toi, ni Jasmine, ni qui que ce soit n'avait le droit de me faire une chose pareille. Mais ça ne fait pas de toi une mauvaise personne, ça fait de toi quelqu'un d'humain, plein de failles et luttant lui aussi contre lui-même.

Je ne t'en veux pas, pas plus que je m'en veux aujourd'hui. Mais bien que je veuille te dire tous ces mots écrits sur ces pages jaunies, il y a une part de moi qui espère ne plus jamais avoir à te parler. »

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