39. ☼ Alexander

Hello ! Comment n'allez-vous ? **

Bon, je sais pas si vous avez vu sur mon mur mais j'étais hyper occupée avec l'histoire des logements à Lyon. Je pensais poster dès mon arrivée dans le sud et en fait LOL j'ai : travaillé, travaillé (vive la préparation à la prépa BL lol) et cherché des logements. Je pouvais pas penser à autre chose, j'avais aucun logement, hier je suis allée sur Lyon, NADA et finalement..; ON A TROUVE UN GARS PTN J'AI UNE PTN DE CHAMBRE ENFIN. Bref, je vous donne le chapitre 39 suite à mes mésaventures, et vers 18h/19h vous aurez l'épilogue du coup. 

Parce que je n'ai pas oublié de mettre mes chapitres sur clé. Quelle fille intelligente je suis. 

Pas si intelligente parce que j'ai pas vérifié les fautes mgiuqsrguihfjiqzg

BREF

Bonne lecture

Alex

Quand j'ai vu un petit bout de papier dans la poche de mon manteau, j'ai été assez étonné. Non pas que je sois organisé et que je ne laisse jamais rien traîner, mais je n'avais aucun souvenir de ce papier qui ne ressemblait en rien à ce que j'avais pour habitude de trouver en fouillant dans mes affaires.

C'était une lettre que je n'avais jamais écrite et qu'on ne m'avait jamais donné.

J'ai reconnu facilement l'écriture de Tess. C'était dégueulasse et j'ai mis trois ans à lire. Mais après un blabla inutile qui ressemblait à un papier officiel – « Je soussigné Mademoiselle Malais, propriétaire des écuries » etc etc – je suis tombé sur une partie qui m'a bouleversé. C'est le mot exact. Je n'étais ni triste, ni en colère, ni étonné : j'étais bouleversé.

« Je lègue à Alex Santoni, Stevie Perrot, et Railey Atkins Vassura le centre équestre ainsi que tous ses biens matériels qu'ils se départageront équitablement et je l'espère, géreront avec efficacité. »

Et il y avait encore tout un autre bla bla –j'imagine pour que le notaire puisse s'y retrouver, avec une liste entière des biens et une répartition qu'elle avait proposé pour nous trois.

Un testament olographe dans les mains, je me souviens être resté bloqué dans l'allée principale des chevaux que les élèves montaient –donc qui nous appartenaient.

* * *

- Descends tes talons ! T'écoute c'que j'te dis ou merde ? Descends tes talons ! Et rentre tes pointes de pied ! On dirait une poupée de chiffon, redresse-toi !

Je soupire devant le cours que Railey donne. Je vois bien qu'il s'efforce de rester calme. Ce n'est pas le gars le plus pédagogue qui existe. En plus, c'est hyper dur de gérer les cours et ses compétitions en même temps. Moi, j'ai tout le centre équestre à gérer tout seul, avec l'aide d'Andie qui fait beaucoup plus d'heures que ce qui est écrit sur son contrat de stage, et ce par pure gentillesse.

Ca fait donc six mois que Railey est ici. Huit que Tess nous a quitté. Il est remonté après. Entre ses parents, ses compétitions, le logement –le mien jusqu'à présent- qu'il a fallu déclarer pour deux propriétaires, il a dû régler tout ça chez lui. Pendant ces deux mois où il s'est absenté, je mentirais si je disais qu'il ne m'avait pas manqué.

Mais le plus difficile, ça a quand même été son job. Salvaje n'est pas encore prêt pour les compétitions. Il se muscle de jour en jour, fait de très bon score, mais dès qu'il y a d'autres chevaux ou qu'il est face à de la foule stressée –telle celle qu'il y a en compétition- il se braque, respire fort, piaffe, tape du pied et est à la limite de donner des coups. Alors oui, certains propriétaires emmènent ce genre de chevaux en compét' et leur mettent un ruban afin de reconnaître leur potentiel danger, mais Railey et surtout moi-même ne voulons pas le stresser plus qu'il ne l'est déjà. Du coup, il n'y avait aucun cheval dans notre petite écurie de campagne. Feunek est un quarter horse, habitué à des concours western. En somme, rien à voir avec le complet.

N'étant pas propriétaire des chevaux de son ancienne écurie, il ne pouvait pas se permettre d'en acheter un –quoique pendant un moment ce fut une option, mais je ne pouvais pas récupérer dans l'écurie un cheval de ce niveau qui demandait tout le temps qu'on s'occupe de lui et surtout, ça revenait beaucoup trop cher. Disons qu'un cheval déjà entraîné pour la compétition, c'est pas vraiment le même prix qu'un petit cheval qu'on peut acheter à 200 euros.

Du coup, pour le moment, on maintient les cours pour faire tourner le centre, mais Railey continue grâce à une écurie un peut –beaucoup- plus loin. C'est une campagne, il n'y a rien aux alentours. Il doit se taper 30 bornes presque tous les matins pour aller monter là-bas. Il n'y a pas de concurrence entre nos deux centres, puisque le nôtre marche avec des cours, et le leur avec uniquement des compétitions.

Et puis honnêtement, ils ne vont pas râler alors que Railey Atkins Vassura vient monter leurs canassons.

Enfin, voilà comment on s'est démerdés. Les enfants adorent toujours autant Railey –c'est-à-dire que Railey a parfois le comportement d'une victime- mais celui-ci n'a pas vraiment la patience de leur faire cours. Je l'entends hurler dans la carrière, et même si les enfants savent que ce n'est pas méchant, c'est pas forcément le meilleur moyen.

Alors que je suis en train de nettoyer tout le pré (putain de pré de merde), le grand portail à l'entrée s'ouvre. Peu de temps après, Alexis accourt vers moi avant que je n'élève la voix :

- Cours pas dans l'écurie Alexis !

Elle s'arrête tout de suite et une fois près de moi, elle marmonne :

- Comment il se prend pour Obiwan à donner des ordres comme ça là...

- Obiwan donnait des ordres à son apprenti Alexis.

- C'est pas toi qui va me faire un cours de culture général.

Je ne compte pas vraiment la reprendre là-dessus, parce que non seulement elle a raison, mais en plus je n'ai pas spécialement envie de me faire humilier.

- En tout cas frérot, ça fait plaisir de te voir ! Tu sais, si tu as besoin d'aide financière, tu peux demander à papa et maman, ils veulent vraiment t'aider mais ils ne voient pas comment. Tu travailles comme un taré 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24 et tu n'envisages même pas la possibilité d'emprunter une petite somme ne serait-ce que pour quelques petites réparations !

Je soupire. Je sais bien qu'ils veulent bien faire en me proposant cet argent, et je sais également que ce n'est pas méchant, loin de là. Mais je ne sais pas s'ils ont saisi le principe de mon départ. Je la regarde, légèrement blasé, alors qu'elle replace ses mèches brunes derrière son oreille. Tiens, elle s'est coupé les cheveux. Avant, elle les avait très long et le front était dégagé. Maintenant j'y vois une mèche et des cheveux qui ne descendent pas plus loin que les omoplates.

- Oui, je me suis coupée les cheveux. Ca me va bien hein ?

Je hoche la tête.

- Alexis, vous êtes très gentils, mais je me débrouille. Si je travaille comme un demeuré comme tu le dis si bien-...

- Un taré j'ai dit.

- Oui oui. Eh bien ce n'est pas pour simplement utiliser l'argent des parents.

- Mais Alex, tu ne comprends pas ! Il n'y a aucun mal à utiliser un peu d'argent ! Que tu en profites et que tu sois un peu aidé, je trouve qu'il y a une nette différence !

Nouveau soupire.

- Tu y réfléchiras un peu j'espère Alex. Bon. Il est où ce petit con de Railey ?

- MAIS BORDEL JE T'AI DIT ASSIS QUAND L'EPAULE EXTERIEURE DU CHEVAL TOUCHE LE SOL.

- Ah, il est là.

Elle se dirige vers la barrière :

- Salut le bolosse !

- J'suis occupé là, dégage !

C'est pas croyable. Railey se sent obligé de s'engueuler avec tout le monde. C'est un pouvoir que seul lui détient. Il me voit et m'appelle :

- Alex, viens !

- J'aimerais bien, mais j'suis un peu occupé là.

Je le laisse donc en plan et je finis mon taf. J'ai pas le temps de céder aux caprices de « monsieur » moi. Ca fait deux jours que j'y suis sur ce pré à nettoyer, et heureusement qu'il n'a pas plu cette nuit sinon j'aurais littéralement péter un câble.

Alexis reste un peu avec moi pour me parler –ça fait de l'animation, c'est pas plus mal- et me donner des nouvelles de la famille. Alors que je marche en l'écoutant toujours vers le tracteur où je dépose toutes les cochonneries du pré, un chat noir se faufile entre mes jambes et je fais ce que je peux pour garder l'équilibre :

- Putain Chabal, t'es sérieux ?

Le chat miaule et se frotte contre mes jambes. C'est un putain de chat noir. Mais pour le coup, j'ai pas pu m'empêcher de m'attacher à lui, même si c'est le chat de la sorcière. Je me baisse, je lui caresse la tête puis il me lèche les doigts. C'est un gros truc de Chabal ça. Il lèche les doigts de tous ceux qu'il apprécie, même s'il n'y a aucune odeur dessus. Accroupi, il veut monter sur mes cuisses mais je le dégage gentiment :

- Désolé coco je dois travailler. Allez, va jouer avec tes copains.

Parce que du coup, on a récupéré aussi les chats de Tess. Je ne suis plus vraiment triste. Elle me manque, c'est sûr, mais je me dis sans arrêt que c'est mieux pour elle. A la fin, elle avait vraiment très mal, plus aucune force, et la voir dans cet état me faisait plus de mal qu'autre chose.

- Alex !

Je me tourne vers Stevie, habillée dans son accoutrement bien trop serré à mon goût, sa jupe de travail jusqu'aux genoux et ses talons trop haut, qui salue au passage Alexis d'un signe de tête. Elle me montre des papiers :

- J'ai un jeune homme qui recherche du boulot ici, apparemment il est déjà venu, et il a certaines qualifications.

Elle commence à me citer tous les trucs administratifs sans importance avant d'arriver à l'essentiel :

- Enfin bref, il s'appelle Siaka du coup, il a 19 ans et-...

Je la regarde, monotone :

- T'aurais pas pu me le dire avant. Engagé.

- Mais Alex, c'est plus compl-...

- Alors rends ça plus simple. Je t'ai dit qu'il est engagé. Dis-lui qu'il peut commencer dès aujourd'hui et remplacer Railey pour les cours.

- Mais ça ne se fait pas comme ça Al-...

- Stevie.

Elle se fige, bredouille un peu, s'excuse et repart. Elle est trop à cheval –m.d.r- sur les règles, c'est frustrant parfois. Bon, parfois, c'est elle qui nous sauve la mise du coup. Mais je ne lui dirai jamais.

* * *

Je rentre en dernier. Railey est parti un peu plus tôt en disant que Siaka faisait du meilleur boulot que lui –il l'a reconnu avec difficulté. J'ouvre la porte, tout de suite accueilli par Kali qui me saute dessus. Je tombe à la renverse :

- Mais qu'est-ce que vous avez à tous vouloir me faire tomber aujourd'hui ?

- C'est parce que tu tombes devant leur charme.

Je lève la tête vers Railey, qui a cru que son jeu de mot était drôle. Enfin jeu de mot. Jeu de mot anglais plus précisément. Quand il en fait, je dois réfléchir un moment. « Fall in love » peut être également et simplement « fall for someone » même si la traduction et le sens est légèrement différent. Des fois, il se met à me parler anglais et je le regarde avec des yeux ronds. J'ai pas vraiment fait d'étude, alors j'ai des bases, mais je suis pas bilingue non plus.

- Railey, casse-toi.

- Trop d'amour mon cher Alex, je suis vraiment touché par tes attentions.

Je me relève, et je vais caresser Nyx et Rusty. Ils se pressent devant moi et je lève les yeux au ciel :

- Oui, oui, je vais vous sortir.

Je prends les laisses avant que Railey ne m'interrompe :

- Sérieux Alex, t'es crevé, va pas les emmener en plus.

Il sait très bien que je ne ferais jamais ça.

Alors il prend sa veste et me tient le bras avant que je n'ouvre la porte.

- Je t'accompagne.

Bah s'il veut hein.

On marche un moment, puis on libère les chiens dans la plaine et ils s'amusent à courir partout. On s'assoit, et je me frictionne les bras comme je peux. On est fin avril, donc le soir il fait un peu frais quoi. Pour me réchauffer, je me colle un peu à Railey. J'ai pris l'habitude d'être plus tactile avec lui, même si parfois, ses demandes de câlins à longueur de journée m'exaspèrent. Côte à côte, il passe un bras derrière ma nuque et caresse mes cheveux.

Je me sens bien.

J'ai l'impression d'avoir trouvé, après des hauts et des bas, un semblant de cette paix. Une paix que beaucoup recherchent mais que si peu trouvent. Je lève les yeux vers le ciel noir et dont les étoiles sont peu nombreuses.

- Alex ?

- Mmh ?

Il embrasse le suçon devenu presque invisible qu'il a fait il y a trois jours dans mon cou. Puis il remonte pour m'embrasser la joue, et il finit par me faire languir en louchant sur mes lèvres. Alors je l'embrasse doucement, et il me répond avec joie.

Railey, c'était un p'tit gars paumé quand il est arrivé ici. Il gueulait sur tout le monde, je crois que j'avais jamais eu autant envie de frapper quelqu'un. Puis au fur et à mesure, il s'est ouvert. Grâce à Tess en partie, aux animaux qui ont ce pouvoir, à Stevie malgré elle, à Andie notre boule d'énergie, et à moi également je pense. En fait, il m'a montré petit à petit des aspects chez lui qui se cachaient derrière cette colère contre lui-même dont il n'arrivait pas à faire abstraction. J'ai découvert quelqu'un de protecteur, de serviable –malgré le fait qu'il fasse croire le contraire aux premiers abords- et débordant de manque d'affection. Même s'il reste un petit con.

Moi, je me suis ouvert aussi. Je crois qu'on s'est aidé mutuellement, et que c'est peut-être pour ça qu'on a du mal à se détacher l'un de l'autre. On se panse et on se soigne, c'est long mais ça marche.

Mon expérience personnelle me pousse à dire que l'équithérapie aura joué un rôle non négligeable dans mon rétablissement, dans ma façon de communiquer avec les autres. Dès la rentrée en septembre, j'ai fait part de mon envie de mettre à disposition cette discipline à Railey. Il m'a dit que je devrais m'en occuper, mais il trouvait que c'était une très bonne idée.

Je trouve surtout que c'est en continu.

Je veux dire, pratiquer cette discipline en tant que thérapeute –même si officiellement il faut des diplômes et que je ne les ai pas- sera bénéfique pour moi.

Moi je pense que cette écurie possède des pouvoirs magiques.

Parce que tout le monde apprend à vivre, que tout le monde se souvient peu à peu de la manière dont on respire, et que les petites choses deviennent d'autant plus importantes, parce qu'elles permettent de profiter des grandes choses.

Et parce que sourire c'est contagieux, Railey nous contamine tous et purifie cet air que nous respirons.

Que nous avons appris à respirer.

* * *

PARCE QU'IL FAUT DU TRAVAIL, DU TEMPS, ET DE LA DETERMINATION POUR ACCOMPLIR LES CHOSES.

J'espère que le message est passé.

Je veux dire, des fois ouais, vous serez au plus bas, et vous aurez juste la flemme d'essayer de vous en sortir.

Et je veux dire, y'a rien qu'arrive sur un plateau d'argent, parfois il faudrait du travail, encore et encore, et vous aurez peut-être l'impression que ça ne paye pas, mais vous-même vous devez y croire. J'suis peut-être trop positive, mais j'crois qu'il y a eu un temps ou j'étais assez négative une période pour positiver le restant de mes jours.

ENFIN BREF, tout ça je vous en parlerai à la fin de l'épilogue LOL.

Donc. Merci à TOUS ptn de merde vous êtes adorables, tous les commentaires, les votes et tout, ça me rend trop fragile –genre toute ma famille se fout de ma gueule rt si toi aussi t'es triste- donc mille merci, je peux pas faire mieux ;- ;

Je dois aller partir à la rivière, donc j'ai pas le temps de vous faire un grand discours, de toute façon je reviens ce soir avec l'épilogue !

Allez bisous bisous ! 

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