3. ☼ Railey
Helloooo ! Comment n'allez-vous ?
Bon. Je suis carrément en retard, mais comme je taf à mon écurie la semaine et que le week-end je suis avec mes potes vous m'excuserez hein 8D //PAN// #espoir de l'année
Enfin bweeef, voici donc le troisième chapitre, et pour me faire pardonner vous aurez le quatrième soit demain soit mardi. Ca dépend à quelle heure je finis le taf :3 Bon, assez papoté, je vous donne le chapitre que je n'ai pas relu, possible qu'il y ait des fautes 8D
Bonne lecture ! ♡
Railey
Choqué. C'est le mot. Je suis choqué. Les rênes dans les mains, je regarde Alexander partir, tandis qu'il continue sa route sans m'accorder un regard. Putain. Et ce séjour, c'est censé me détendre ? Avec des gars comme lui, je ne risque pas de me détendre. Il n'a même pas répondu à mes piques ! J'adore emmerder les gens, c'est une passion depuis je suis né, je suis pro dans le domaine. Et lui, il s'est juste contenté de m'ignorer. J'suis un gamin. Mais je m'en fous. Je m'avance dans l'allée de box à côté du parking, en longe une dizaine, tourne à gauche et tombe sur une autre allée à laquelle est accrochée le licol. Sous ma demande plus que charmeuse, Andie a bien voulu s'en occuper avant que je ne monte. Honnêtement, elle est vraiment mon genre. Elle a une silhouette assez fine mais pas anorexique comme les trois-quarts des mannequins, un visage ovale, un maquillage discret mais visible qui souligne ses avantages comme la clarté de ses yeux et un sourire agréable à regarder. Le seul inconvénient dans l'affaire, c'est qu'elle n'a que 19 ans. Mais bon connard comme je suis, je n'compte pas m'arrêter pour une petite différence d'âge.
Je referme la boucle du licol autour de l'encolure de « Cata-quelque-chose » –catastrophe ?- et défais la sous-gorge ainsi que la muserolle pour m'emparer de la têtière et de faire glisser le filet faire l'avant. La jument recrache vite son mors, et je pose le filet sur une attache juste au-dessus, avant de remettre le licol correctement sur sa tête. Je la desselle, et soupire. Je passe l'étrille vite fait, histoire de mettre les poils à contresens à cause de la transpiration, cure les sabots, et je lave à la va-vite le mors avant de tout ranger. Je ne graisse pas ses pieds, ne passe pas les autres brosses, et ne nettoie pas le cuir. Je m'en fous, c'est pas à moi de le faire à la base. J'emmène Cata... quelque chose. Cataluna ? Dans son petit paddock après avoir traversé un passage entre la petite et la grande carrière. J'ouvre les clôtures électriques et relâche la jument. Je referme et soupire une énième fois. Y'a vraiment rien à faire dans ce trou paumé. D'habitude, je m'entraîne plus longtemps, je passe en ville faire des courses, je m'occupe, je fais des compétitions, je monte les chevaux. Sauf qu'Andie n'est pas là l'après-midi, que Tess ne voudra jamais céder –ça je l'ai compris- et qu'Alexander est parti manger. Mon ventre qui gargouille me ramène à la réalité.
* * *
Tess et moi nous nous sommes mis d'accord : elle me loge et me nourrit gratuitement, comme l'avait demandé mon père. De plus, je n'ai aucun moyen de transport, et la gare est tout de même à une vingtaine de minutes d'ici en voiture. Donc je ne vais pas tout faire à pied.
En pleine digestion, allongé sur mon lit, j'entends les escaliers qui montent à mon petit appartement grincer, avant qu'une porte s'ouvre violemment.
- RAILEY !
Ah. Voix masculine. Ca ne peut être qu'Alex. Je souris discrètement. Ca ne fait que quelques heures que je suis ici, et j'adore le faire chier. Ca va me faire passer le temps.
- Oh. Je ne savais pas que tu étais capable de crier. Tu as l'air d'être quelqu'un de calme pourtant, tu caches un comportement bruyant ?
Mon sous-entendu ne le fait pas réagir, et il présente devant moi un filet :
- Descends tout de suite, et relave-moi ça.
Je fronce les sourcils. Il me prend pour qui là ?
- J'suis pas ton chien.
Je me lève, énervé par son ton calme et désinvolte. Bien que dans le fond, je dois être pire que lui niveau désinvolture. Je le surpasse en terme de taille, bien qu'il doit frôler les 1m80. Pas du tout impressionné par ma carrure, il lance, toujours aussi calme :
- Et Catalina n'est pas un objet. Ses équipements ainsi que son pansage doivent respectivement être lavés et fait correctement.
Aaaah, Catalina, c'est ça.
Je fulmine. Il n'est rien pour me donner des ordres, rien.
- Va te faire foutre Alexandra.
Il ne répond pas à mes gamineries, et ça m'agace encore plus. Il me donne soigneusement le filet, que je refuse instantanément :
- Tu n'espères quand même pas me le faire laver une deuxième fois ?
Notre discussion est interrompue par Tess qui débarque, fatiguée :
- Les gars, vous faites un de ces tapages ! Qu'est-ce qu'il se passe ici ?
Sans plus de temps, Alex lui montre le mors du filet encore sale de ce matin. Elle ne met pas longtemps à comprendre, et me fusille du regard. Je sens que je vais passer un sale quart d'heure. Putain, j'en ai marre, j'en ai marre, j'en ai marre. Et qu'est-ce que je fous ici merde ?!
- Railey. Je ne te connais pas encore très bien, donc je ne fais pas de conclusions hâtives. Mais ici, il y a des choses qui priment. Comme le respect. Que ce soit entre nous, ou avec les animaux. Et prendre soin d'eux est une chose essentielle au développement des relations. Alors je t'ordonne d'aller me laver ce filet vite fait bien fait avant que je passe un coup de fil à ton père.
Je déteste ces gens. Je déteste faire les tâches ménagères. Je déteste cet endroit. Et par-dessus tout, je déteste m'engueuler avec ma famille –bien que ça arrive assez régulièrement. J'arrache le filet des mains d'Alex et pendant que je descends, j'entends Tess confier au palefrenier :
- Reste à côté de lui et surveille son taf.
Putain. Il manquait plus que ça.
* * *
Je me retrouve en train de graisser le cuir de tout le filet devant les yeux d'Alex qui semble réticent à observer mon merveilleux lavage. Je suis étonné qu'il ne se foute pas de ma gueule. Après tout, j'ai passé ma matinée et mon début d'après-midi à le chercher. Au contraire, il semble enfermé dans une espèce de coquille, un mur infranchissable. Je crois que je n'ai pas encore vu une seule fois ce mec sourire, même pour se moquer. Il est juste trop calme, c'est frustrant. Enervé, je frotte plus vite.
- C'est pas en t'énervant que ça va avancer plus vite.
- Je suis calme.
Je l'entends soupirer, avant qu'il ne me prenne le menton et qu'il me fixe droit dans les yeux, m'interrompant dans mon travail :
- JE suis calme. Maintenant, essaye de voir la moindre similitude entre mon attitude et la tienne.
Il me lâche et se rassoit sur le siège qui lui permet de surveiller mes moindres faits et gestes. Je reste sans bouger, un peu surpris du mouvement brusque, puis je continue de graisser. Une fois le travail fini, je reboucle les montants, la têtière, le frontal, les rênes dans le bon sens. Ca me saoule de faire ça. J'ai qu'une envie, c'est de rentrer chez moi.
Alex se lève, et je comprends que j'ai fini. Je lui donne le filet par réflexe pour qu'il le range. Alors que je vais repartir, je constate que je l'ai toujours dans la main. Je me retourne vers lui, et voit qu'il me fixe, de son regard calme et blasé.
- Putain, t'es relou.
Il ne me répond pas, et je fais exprès de cogner son épaule –ouais, je suis un gros gamin, et je m'en contrefous- avant d'aller dans la sellerie et de déposer le filet au bon endroit.
Je décide d'aller me reposer, sous l'accord d'Alex. Putain, on dirait un soumis, ça me désespère. Au bout d'une petite demi-heure, je descends de mon appart' et je peux dire une chose : je me fais chier. Je fais le tour des écuries, et ne découvre vraiment rien de nouveau, jusqu'à ce que je passe devant la petite carrière, dans laquelle le cheval taré continue son show même sans spectateur. Quoique. Alex est là. Je reste loin, en m'adossant à la barrière de la grande carrière, et l'observe. Faut bien échanger les rôles, il me regarde monter, je le regarde travailler.
Pour l'instant, il a simplement ouvert la barrière de la petite carrière, et je suis étonné que l'espagnol ne lui saute pas dessus. De loin, je vois ses lèvres se mouvoir. Il lui parle ? Sérieusement ? Je m'attends à ce qu'il touche le cheval, mais il reste loin de l'animal et lui accorde une certaine distance. Ce gars est complètement fou.
Au moins, ils sont sur un terrain d'entente.
Je m'approche doucement mais pas trop près, j'ai beau être un connard, je ne tiens pas à faire foirer son travail ni à l'amener à l'hôpital. Je suis désormais à proximité, et je peux percevoir ses chuchotements. Il a la main tendue vers l'avant et chuchote d'une voix douce et calme. Tout son être respire le calme, c'est impressionnant. Le cheval reste cependant sur ses gardes, et je vois ses narines se dilater de là où je suis. Au bout de dix minutes, Alex soupire et sort de la carrière doucement avant de la refermer et d'aller remplir un sceau d'eau. Je l'accompagne. Pourquoi ? J'sais pas. C'est drôle.
- Je suis impressionné qu'il ne t'ait pas sauté dessus ! Tu as fais comment ?
Il soupire et je vois qu'il n'a pas vraiment envie de parler. Il allume le jet d'eau et le place dans le sceau et ne répond pas. Je continue de faire la conversation tout seul :
- Tess m'a déjà que tu n'étais pas bavard, mais là ça dépasse les records ! Allez quoi, je dois rester ici six mois, et je me fais déjà chier à mourir ! Alex !
J'ai conscient d'être un gosse hyper chiant en ce moment, mais c'est le seul moyen que j'ai trouvé pour me faire remarquer. Pour qu'il lève enfin ses yeux vers moi. Et ça ne manque pas. Il plante ses yeux d'un joli brun noisette dans les miens et dis lentement :
- Je déteste les gens qui parlent pour ne rien dire.
Malgré moi, un sourire complètement idiot déforme mes lèvres, et je passe un bras autour de ses épaules :
- Rah là là, je sens qu'on va bien s'entendre toi et moi !
Il grommelle et me prend le bras pour me dégager. J'aurais presque pu être vexé, mais son attitude nonchalante a eu raison de moi : ce gars est complètement à l'ouest, et c'est drôle à voir. Je le vois contracter ses muscles pour transporter le sceau d'eau qui n'a pas l'air non plus de pesé quatre tonnes. Je n'en perds pas une miette pour le taquiner :
- Quelle masse musculaire ! Waouuuh !
- Je doute sur ta masse neuronale.
Ok. Quand il l'ouvre, il casse. Ça, j'ai compris. Quand je comprends que ça ne sert à rien de m'énerver, je souffle et essaye de me détendre. Bon. Ça ne marche qu'à moitié puisque sa remarque me reste en travers de la gorge. J'essaye de préparer une réponse mais rien ne me vient. Et là, je me sens terriblement con. Et... quoi ? C'est bien un sourire que j'ai vu ? Ce con ce fout de ma gueule ! Alors qu'il en avait tout le loisir lorsque je faisais la bonniche, ses lèvres se retroussent désormais en un imperceptible sourire et bizarrement, il n'est pas si... moqueur que ça. Il paraît plus dire « t'es vraiment con putain ». Bon. Ok. C'est moqueur. Mais pas méchant. Le sourire dure une demi-seconde mais il reste gravé en moi au fer rouge, et je me rends compte au bout de quelques secondes que j'ai arrêté de le suivre, paralysé. Je me secoue la tête, et le rejoint, décidant de continuer mon deuxième métier : chieur de service :
- Tu as souris ! Ne m'ignore pas, j'ai vu ! J'ai vu que tu avais souris !
Il met sa main en visière sur son front et plisse les yeux :
- Quelqu'un me parle ?
Il reprend le sceau à deux mains :
- Ah non, ce n'était que mon imagination.
Ça par contre, ça m'énerve. Je respire et croise les bras. Papa, je suis désolé de te décevoir, mais je ne me sens pas capable de me détendre ici.
Il ouvre de nouveau les barrières, et l'animal paraît moins méfiant, mais refuse tout de même l'approche. Et je demande comment ils ont réussi à l'amener ici s'il est à ce point nerveux. Il est possible de conduire par la crainte, et ça expliquerait sa nervosité à l'approche douce. Alex s'y prend très bien, et je suis réellement surpris. Et c'est bien la dernière chose dont je lui ferai part. Je le vois murmurer et déposer le sceau d'eau, puis tendre à nouveau la main. Le cheval ne s'approche pas. Il abandonne pour la journée et sort de la carrière. Il se presse d'aller chercher une brouette de foin, et je ne manque pas de l'accompagner. On passe dans les allées de box, dont un est réservé au foin. Il en fourre dans la brouette, et repart vers la carrière, moi sur les talons. Ah oui, et je maintiens la conversation tout seul. C'est un peu comme parler à un mur. Au départ on se sent con, puis après on se dit que tout le monde est un peu con, et que du coup ça passe.
Mon raisonnement débile me fait rire, mais l'arrêt d'Alex devant moi me tire de mes pensées. L'espagnol s'est approché du sceau d'eau, et boit désormais à grande gorgée. En nous voyant, il prend peur et fait un grand écart pour repartir vers le fond de la carrière. Alex soupire et place le foin à côté de la poubelle d'eau, puis ressort. Et la question fuse de ma bouche :
- Il s'appelle comment au fait ?
Une seconde s'écoule. Puis deux. Trois. Je crois qu'il n'y avait pas réfléchi une seule fois. La réponse m'arrache un sourire, approuvant totalement :
- Salvaje.
* * *
Voilààààà, bon, Railey est un chieur et Alex le calme incarné, j'aime écrire sur eux, ils me font rire :') Surtout dans les chapitres suivants... niark.
N'hésitez pas à me faire part de vos impressions sur les personnages, la mise en scène, Salvaje, la crédibilité de la chose etc.
Bon, ben bisous et schuusss ! :3 ♡
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