21. ☼ Tess

Hello ! Comment n'allez vous ?

Moi ça va plutôt bien, j'suis fatiguée comme tout le monde de cette première semaine, mais j'ai réussi à écrire et c'est le principal. J'ai beaucoup aimé écrire ce chapitre, il est un peu spécial, j'avoue que je sais pas quel retour je vais avoir, mais j'ai pris plaisir à l'écrire. Je pense qu'il est important. Dites-moi ce que vous en pensez !

Oh, et étant donné que le point de vue chance -je pense que vous l'avez deviné- j'ai laissé quelques phrases en référence à certains raps, à vous de les trouver ! Certaines sont plus évidentes que d'autres ! :D

Je n'ai pas vérifié les fautes etc. Enfin bref. Aujourd'hui je dois taffer. Beaucoup ;;

Bonne lecture !

(L'image de ne m'appartient pas. La personne l'ayant crée aura le droit de revendiquer sa possession.)

Tess

Demain, je serai morte. Ou peut-être dans trente ans, je ne sais pas.

Au départ, je ne voulais pas vraiment y croire. Je me suis dis que ça pouvait tomber sur n'importe qui et qu'il n'y avait pas vraiment de raison que ce soit moi. Après, j'ai été en colère, parce que j'ai trouvé ça injuste. Que j'étais trop jeune. Et puis après, j'ai accepté. J'crois qu'on peut jamais vraiment accepter le fait qu'on soit condamner à mort, mais on essaye d'accepter ce que la vie a voulu nous donner. Alors on profite à fond du temps qu'il nous reste.

Je suis assaillie par l'ironie de cette phrase.

J'ai passé ma vie à avoir du temps,et quand je pensais en avoir trop, je l'ai vu filer entre mes doigts. Comme du sable.

* * *

Je me redresse quand le médecin hospitalier rentre dans ma chambre. Il me gratifie d'un sourire :

- Bonjour Madame Malais. Comment allez-vous ?

- Mademoiselle.

Je déteste ce mot. « Madame ». Est-ce que j'ai une tête à être mariée ? Est-ce que j'ai un putain d'anneau sur le doigt qui m'enchaîne à la vie de couple ?

- Selon les nouvelles conventions, il n'y a plus de mademoiselle, mais soit.

Il s'assoit à mes côtés et parcours une feuille des yeux :

- Donc, vous sortez cet après-midi.Vous vous sentez comment ?

- Beaucoup mieux.

Ses cheveux à peine grisonnants lui donnent une quarantaine d'année. Il a la sagesse d'une personne plus âgée, mais l'énergie d'un adolescent. Depuis mon hospitalisation,il n'a fait que me chouchouter par le biais des infirmières. Il me raconte même sa vie parfois. Il me parle de son ex-femme, de son chien. Je crois qu'il essaye de me faire oublier la merde dans laquelle je suis. Mais il n'évite jamais mes questions, et il y répond avec une franchise déconcertante. Mais derrière toute la gentillesse de cet homme, il y a les rides du temps et des expériences passées qui s'inscrivent peu à peu sur son visage. Son divorce s'est mal passé. Il me l'a dit.

- Une certaine Stevie viendra vous chercher. Voici le bon de sorti, il vous permet de reprendre le travail. Avez-vous besoin d'un temps de convalescence ? Il n'y a aucune marque extérieure de mal-être en plus de votre maladie, mais si vous vous sentez exténuée, je comprendrai.

- Non, non, c'est bon.

- Bien. J'enverrai un courrier récapitulatif à votre médecin traitant. Je vous accompagnerai à la sortie avec votre amie, et je pourrai ainsi vous rappeler de remplir notre questionnaire de satisfaction !

Il me fait un clin d'œil, et je ris parce qu'il sait très bien que j'oublie tout dans la seconde oùl'on me dit les choses. Une mémoire de poisson rouge.

- Mademoiselle Malais ?

Lui, en revanche, il n'oublie pas. Je n'aime pas le mot « Madame ».

Je me rallonge, tout en l'incitant à continuer :

- Tenez.

Il pose une petite boîte près de ma tête. Je m'en empare, et la contemple un moment, dubitative. Je l'ouvre sans la moindre délicatesse, et j'y découvre un CD.

Décidément, c'est la saison.

C'est celui de Keny Arkana.

- C'est une blague ?

- Vous m'aviez dit que vous ne l'aviez pas.

- Maintenant je me ferais une joie d'aller à l'hôpital, vous êtes pas cool.

Il pouffe et avant de partir, il lâche :

- Et je me ferais une joie de vous recevoir.

Heureuse de voir qu'il apprécie notre fragile amitié -si on peut appeler ça une amitié- je me couche et me rendors.

Cette nuit-là, je fais un étrange rêve. De toute façon, un rêve est étrange par définition.

Il y a une faux. Et moi, je suis sur le point d'être exécuter. Je suis coupable.

Nous sommes tous coupables.

Puisque nous sommes tous destinés à mourir, nous sommes tous des condamnés.

Et les condamnés sont des coupables.

* * *

Je descends de la voiture et je sens le regard de Stevie sur moi, comme si elle avait peur que je disparaisse à tout instant. Je soupire et je contemple le centre équestre qui s'étend devant moi. C'est ce qu'il y a de plus beau dans ma vie. Les gens qui s'y sentent chez eux font partis de ma famille, les chevaux qui occupent ces box ne sont pas que des animaux. Chacun reçoit l'intérieur de moi lorsque je les touche. Chacun reçoit ma peine,chacun reçoit ma joie.

Chacun reçoit ma peur.

J'ai tellement peur.

Je me tiens droite et je me dirige,Stevie à quelques mètres de moi, vers le box de Feunek. Sans rien dire, sans aller saluer Alex, sans aller voir Railey, sans appeler Andie. Je me retourne vers la grande blonde qui me fixe dans son tailleur peut-être trop serré pour une vie aussi peu étriquée.Elle comprend mon besoin de solitude et s'en va. Je ne sais pas où,et je m'en fiche.

Je m'occupe de mon cheval, et je le selle une quinzaine de minutes plus tard. Je l'emmène dans la grande carrière, et je le fais tranquillement marcher au pas. Je respire l'air qui s'infiltre dans mes poumons. Mes poumons dégueulassés parla maladie.

Feunek tressaille lorsque je grimpe sur son dos. Je lui demande le pas encore un moment, puis je le fais travailler après un petit échauffement à la précision des figures de dressage. Des choses basiques -simples- mais qui ne seront jamais de trop. Je me décide à descendre quand je pense qu'il est déjà tard, et que je dois voir toutes ces histoires de cours qui n'ont pas eu des remplacements pour certains, vérifier que tout s'est bien passé durant mon absence.

Quand je relève la tête vers la sortie, j'y vois Alex accoudé, fixant un point invisible derrière moi. Je sors et il me fait un signe de tête pour me saluer, sans expression, comme il a l'habitude de faire.

Je l'aime bien Alex. Il fait toujours comme il a l'habitude de faire. A tel point que je ne devine pas ce qu'il pense, je ne sais pas comment il se sent. Et ça me fait du bien d'avoir une personne qui émet peut-être des jugements, qui a peut-être des sentiments comme la pitié que je ne veux pas qu'il ait à mon égard, mais dont je n'aurais jamais la certitude. J'ai besoin de silence.

C'est assez paradoxal quand on y pense. Il y aura un grand silence plus tard. Il n'y aura plus de rire, il n'y aura plus les pleurs, il n'y aura plus les choses qui sont propres à l'Homme pour m'entourer, je serais dans un monde qui en est dépourvu.

J'ai tellement peur.

Puis souvent je me dis qu'il ne faut pas que je m'apitoie sur mon sort. Parce que je ne suis pas la seule, parce qu'il y a des tas de gens qui souffrent et que mes larmes n'ont que peu de valeurs, et parce que finalement, je ne suis pas si malheureuse que ça. Mais je n'arrive pas à m'empêcher d'être égoïste.

Il y aura sûrement des tas de choses que je ne pourrais pas faire plus tard. Il n'y aura sûrement pas de plus tard. Alors au lieu de parler au futur, il faut que je fasse mon possible pour réaliser toutes celles que je peux dans le présent.Je tiens les rênes de Feunek dans une main et je me jette sur Alex pour l'enlacer de toutes mes forces. J'ai besoin d'eux. Je veux les garder près de moi, par acte de pur égoïsme.

On a tous peur de l'avenir au final. On ne sait pas ce qui pourrait nous arriver dans l'exactitude. Mais ça fait parti du jeu aussi. C'est drôle lorsqu'on pense que les Hommes aiment jouer à tout, dépenser dans les casinos pour gagner plus,jouer à des jeux vidéos, mais que le jeu de la vie, ils le rejettent avec beaucoup plus de véhémence.

Je ne sais pas s'il est surpris, je ne le vois pas. Et dans tous les cas, je ne pense pas qu'il montrerait grand chose. Il me frotte le dos, certes maladroitement, mais ça fait parti de son charme. Je m'écarte au bout de quelques minutes,et sans explication, je vais m'occuper de Feunek. Je prends mon temps, je le desselle, je le brosse, je le chouchoute, puis je le laisse dans son box. Quand je quitte les lieux pour retrouver Alex,je ne peux refréner mon sourire.

Alex n'a pas bougé, les coudes en croix sur la barrière, alors que Railey a passé sa main gauche dans le bas de son dos, le tenant fermement. Alex n'a jamais trop aimé les contacts physiques, d'où ce geste maladroit, mais je crois qu'il n'a même plus l'énergie désormais pour repousser Railey qui, au contraire, est très très tactile. Surtout avec lui.

Je l'aime bien Railey aussi. Pas pour les mêmes raisons. Ils ont chacun leurs défauts. Seulement, Alex fait en sorte de les cacher -tout comme il cache ses qualités- alors que Railey extériorise bien les deux. Ils ne sont pas parfaits. Railey est con, un gamin écervelé sans respect, susceptible et colérique, mais il est vivant, se comporte avec les enfants du centre comme un grand frère, il met de la joie de vivre lorsqu'il est dans ses bons jours. Alex est trop silencieux. C'est une qualité lorsqu'on a simplement besoin d'une oreille pour nous écouter, mais c'est un défaut lorsqu'il décide de tout garder pour lui. Il n'est pas assez sincère dans ce qu'il ressent, tout ce qui touche aux sentiments lui est presque inconnu, par conséquent, il ne peut rien exprimer à voix haute. En revanche, il est fondamentalement d'une gentillesse -notamment à l'égard des animaux- peu communes. Et surtout, ça doit sûrement être le gars avec la plus grande ouverture d'esprit que je connaisse. S'il juge en tout cas, il ne nous en fait pas part.

Je les regarde de loin. Ils ne comprennent pas qu'ils sont vraiment mignons. Même si cette Julie m'a souvent tapé sur le système. En soi, il sort avec qui il veut.Mais maintenant qu'il est aussi proche d'Alex, qu'il se passe sûrement quelque chose d'inexplicable entre eux, je n'ai pas envie qu'il aille voir ailleurs. Je ne ferai plus aucune réflexion à ce sujet, et je garderai mes avis, parce que je sais avoir exagéré au restaurant japonais la dernière fois. Ce n'est pas à moi de juger la vie des autres. C'est à personne en réalité.

Qui on est pour juger ?

Je souffle et je finis par les interrompre en les rejoignant :

- Salut le p'tit couple.

Railey s'écarte violemment en se retournant, surpris de me voir débarquer. Aucune difficulté à le lire celui-là. Quoique. Il sait cacher les choses qu'il ne veut pas montrer. Contrairement à la sœur d'Alex. C'est un cas. Elle n'a jamais su ce qu'était le mensonge, étant donné que tout se déchiffre. Absolument tout.

Alex ne réagit pas, et ne parle pas non plus. Le brun se calme de son sursaut et me demande :

- Ca va ?

Quelle question. Mais je suis heureuse qu'il me la pose.

- Oui, ça va mieux. Merci d'être passé me voir. A tous les deux.

On parle un moment, et on finit par se mettre d'accord. Même si je n'ai pas de période de convalescence, Railey s'est proposé, à mon grand étonnement, d'assurer les cours. Je suis sûre qu'Alex n'y est pas pour rien. Je rentre chez moi, et invite toute la clique.

Stevie, Alex, Railey et moi, nous nous retrouvons chez moi, posés sur le canapé. Je déclare, sentant que tout le monde se pose la question :

- Andie arrive.

Avec un fond musical -de rap évidemment- nous parlons de tout et de rien. Railey reste collé à Alex, et ça ne m'échappe pas. J'ai la nette impression qu'ils sont encore plus proches -physiquement parlant- qu'avant. Même si la réticence d'Alex est légèrement visible par ses discrets essais de le repousser. « Un peu mais pas trop » j'ai l'impression. D'un coup, tout le monde se tait.

« Souvent la froideur de la vérité vient m'embrasser
Rien n'a de sens on peut que regarder le temps passer
Y a pas longtemps j'imaginais même pas vraiment clamser
Mais plus le sablier s'écoule et moins ça m'semble abstrait
Angoissé en pleine nuit le sang glacé
Le plus dur c'est pas le cauchemar c'est l'instant d'après
C'est l'instant de clarté où j'suis persuadé qu'y a plus rien
qu'un grand vide quand elle vient t'embarquer


Les gens à fond dans l'train-train quotidien
Leur fin comment ça s'fait qu'ils l'acceptent aussi bien
Tout paraît absurde presque ironique,
vivre d'une manière carré comme si mourir était la suite logique
Elle me hante à en devenir gothique j'ai des chroniques scientifique
devant l'avancé des corps bionique. Le big-bang, l'évolution,
les hommes préhistorique face au mystique,
l'ésotériques, les délires cosmique

Choisis ta voix entre Kurt Cobain ou Bouddha
deux façon d'atteindre le Nirvana
Chaquefois que je regarde les étoiles j'pense t'emballes pas
c'est qu'du gaz autant faire un vœu devant ton écran plasma


Et j'y pense la plupart du temps peut-être parce que
j'fume depuis15 ans, peut-être parce que j'crache du sang
Impuissant si dieu n'existe pas j'brasse du vent
si dieu existe j'trouve pas ça vraiment plus rassurant

C'est marqué noir sur blanc, au grand tournoi du paradis
on ira sûrement même pas sur le banc
J'ai du mal à croire la bible même si j'aime ses enseignements
La mort c'est la finale, le sommeil c'est l'entrainement
J'ai peur de la faucheuse du roi des ombres
peur de la trotteuse la vitesse à laquelle passent les secondes

Avant de partir on m'demandera des comptes, j'prépare la réponse
J'réparemes tuiles avant que le toit n's'effondre
Plus j'approche du bonheur, plus j'ai peur qu'elle vienne
comme si j'avais peur d'être aveugle après qu'le soleil s'éteigne
Est-ce que mes croyances et mes pensées sont les miennes
ou j'reste influencé par deux milles ans d'éducation chrétienne


Trop d'ego pour croire que la terre tourne sans ma présence
mais j'me rappelle qu'j'me rappelle pas d'avant ma naissance
j'crois au sixième sens au vision sous psychotropes

j'crois qu'ton cerveau déraille quand tu stresses
ou qu't'as pris trop d'drogues
j'crois qu'en la vérité des microscopes
celle qui dit qu'tout est fini quand y a plus d'montagne sur l'oscilloscope
J'aimerai avoir l'espoir de croire au surnaturel
avoir le confort d'm'en remettre à la grâce du ciel
mon grand-père à d'l'humidité sur chaque prunelle parce qu'il connait
la cruauté d'faire partie d'la race humaine

Yaura pas d'tunnel, pas d'lumière, pas d'rivière, pas d'anges
après qu'elle t'emmènes-... »

Stevie passe à la chanson suivante. Mais je connais la fin par cœur. C'est ma fin également. « Et pourtant elle viendra quand même. »

Je me lève :

- Vous savez quoi les gars ? Ça fait pas mal de temps que j'suis malade, à part Railey, vous le saviez. Alors j'aimerais ne pas changer l'habitude que j'aie ici s'il-vous-plaît. Je veux que tout ici me soit le plus familier possible. Okay ? Alors maintenant, j'ai envie de faire un jeu pourri sur lequel on va se marrer toute la soirée comme des idiots en mangeant les restes dans le frigo.

Andie toque à ce moment-là. Elle tombe à pic. Toute joyeuse, elle apporte un plat dans lequel se trouve sûrement une tarte ou un truc dans le genre et elle le pose sur le plan de travail.

Je finis par me noyer dans les rires.

Je ne veux pas me noyer dans ma peine.

Je pense que je ne l'ai jamais vraiment voulu.

- Tess, c'est à ton tour !

Le dé est lancé.

* * *

Voilààà. J'espère que ça vous a plu. Et pas trop déprimé ;;

Votez, commentez, enfin faites tout ce que vous voulez en fait, et merci beaucoup PTN ON A DÉPASSÉ LES 10k. On en est à 11 et quelques, c'est grâce à vous. Je vous aime beaucoup trop. Je suis tellement heureuse que ça vous plaise BWEF.

J'espère que vous avez trouvé les références toussa toussa, donc chapitre beaucoup plus sombre, mais finalement pas si sombre que ça. Il y a toujours du soleil, même quand y'a pleins de nuages ! Suffit d'avoir la volonté de leur foutre un coup de pied au cul. Parfois la vie n'y aide pas, mais p't'être qu'il faut aider la vie. Certaines choses arrivent et c'est tout. Y rajouter des "si" ça changera pas grand chose, donc faut vivre et essayer de trouver le positif même dans y'a que d'la merde les gars ! #positiveattitude

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