19. ☼ Railey

Hello ! Comment n'allez vous ?

Je m'excuse vraiment pour le retard d'un peu plus de deux semaines. Je devais poster samedi mais j'ai eu pleins d'activité jusqu'à aujourd'hui je rentrais vers 21h chez moi donc pas la foi juste de poster mdrrr. Enfin bwef, voilà le chapitre 19 ! Petit mot à la fin ! :D

J'espère qu'il vous plaira ! :DD

Bonne lecture

Railey


Je ne sais pas quoi faire.

Ni comment réagir.

En fait, je ne saurais même pas décrire comment je me sens.

J'ai chaud, froid, puis chaud, puis rien.

Il y a du rien en moi.

Alex arrive au centre. Il paraît tranquille, mais je sais que ce n'est qu'une image qu'il essaye demain tenir. Il me rejoint, et s'assoit à côté de moi  dans l'escalier qui mène à mon petit appartement. Il se tient la tête entre les mains, alors que je bascule mon poids contre le mur. Mes forces ne me permettent pas de me tenir droit. Savoir Tess à l'hôpital me donne envie de vomir. Je ne sais pas ce qu'il lui arrive. Et personne ne m'a rien dit. Personne ne me dit rien. Il me frotte doucement le dos, mais je refuse le geste simplement en dégageant sa main. Quand j'ouvre la bouche pour parler, ma voix se brise légèrement :

- Bordel Alex, c'est quoi ce délire ? T'as même pas l'air choqué. Qu'est-ce qui se passe merde ?Pourquoi elle a-.... putain. Merde, merde, bullshit.

- Ce n'est pas à moi de le dire.

Je renifle discrètement, mais je crois qu'il l'entend tout de même.

Il y a trop de questions qui m'assaillent. Je ne réagirais pas comme ça si ça avait été un évanouissement. Je serais sûrement paniqué. Je ne sais pas en fait. Mais ça ne s'est pas passé comme ça.

Elle est venue me voir. Il y avait du sang tout autour de son visage. Elle m'a hurlé dessus, et parmi les nombreux mots qu'elle m'a envoyé, j'ai seulement capté « hôpital ». Le silence est toujours si bruyant dans mes oreilles qui bourdonnent que s'en devient insupportable.

Il se lève et disparaît. Peut-être qu'il veut me laisser du temps.

Tess, elle en a du temps ?

* * *

Dans l'après-midi,les visites sont autorisées. Je suppose alors que ce n'est pas si grave que ça. Dans le cas contraire, on nous aurait interdit d'entrer non ?

Stevie, Andie et Alex l'ont déjà fait. Je suis seul devant la porte 204. Elle grince quand je la pousse. Je foule le revêtement souple du sol de la chambre, et je lève les yeux vers le lit simple dans lequel est paisiblement endormie Tess. N'osant pas la réveiller, je m'assois sur une chaise de libre à sa droite.

Mes yeux me piquent.

Je plonge ma tête dans mes bras.

- Railey ?

Je me confronte à son regard à moitié éteint, et son demi-sourire qui recouvre son visage. Sa tête retombe sur l'oreiller et elle fixe le plafond.

- Je crois que je te dois une explication.

Je ne dis rien.Elle ne me doit rien. C'est moi qui lui dois tout. L'entendre dire ça me sert la poitrine, mais je n'interviens pas.

- Ça fait un an.

Je prie. Je ne sais pas qui, je ne sais pas quoi, je ne sais pas pourquoi, je ne sais même pas si je prie vraiment ou si j'essaye juste de blâmer l'invisible parce qu'il n'y a personne de visible à blâmer.

-Au départ, on m'ajuste détecté une anémie. Un truc avec les globules. J'ai pas compris. J'me suis arrêtée en troisième pour les études moi. Un truc pas cool.

Je suis partagé entre m'enfuir et affronter la réalité en face. Au dernier moment,je décide de la regarder droit dans les yeux. Peut-être que j'essaye de prouver un courage inexistant. Mon nez semble être transpercé d'aiguilles. Je renifle. Elle ne pleure pas. Et je comprends que ce n'est pas une question de volonté ou de force. Que ce n'est pas une histoire d'acceptation.

C'est juste que c'est Tess. J'aimerais dire qu'elle a toujours été forte. Mais Tess, c'est un être humain. Ça rit, ça pleure, ça fait un tas de choses.

Ça meurt aussi.

- Ensuite, ils ont appris que je fumais.

Elle lâche un rire nerveux :

- Putain, c'est tellement cliché. La meuf qui fume qui chope le cancer des poumons.

Je dois être moche. Je mélange un rire étouffé avec des pleurs qui me submergent. On dirait un porc qu'on égorge.

- Arrête Railey. J'suis pas encore en train de crever.

Je n'arrive pas.Quand je relève mes yeux rouges vers elle, elle cache son visaged'un bras. Je n'entends que sa faible voix qui répète :

- Arrête...

* * *

L'écurie est devenue un véritable enfer en trois jours. Satan, c'est le lieu en lui-même. La dernière fois que du rap est passé, j'ai niqué la radio. Ça ne me suffit pas. J'ai besoin d'autre chose. Je suis en colère.

Elle sortira dans deux jours. C'était juste une « petite crise ». Apparemment, elle a encore du temps.

- Railey, est-ce que tu peux te décaler s'il-te-plaît ?

La voix d'Andie me tire de mes pensées, et je constate que je gêne le passage. Au lieu d'obéir sagement, je réponds agressivement :

- Et toi tu peux fermer ta gueule ?

Je n'ai pas le temps de me remettre en question que je sens ma joue devenir rouge après le claquement d'une main. Alex me fusille du regard. Le mot« choqué » n'est qu'un bel euphémisme. Alex est calme.Alex ne dit jamais rien. Alex n'intervient jamais. Alex est juste sévère sur le traitement envers les animaux (quoique, nous sommes des animaux aussi). Alex est neutre. Alex est tranquille.

- Tu viens chez moi ce soir Railey. On va parler.

Habituellement, je serais réjoui à cette idée. Seulement, je sens que je vais prendre cher. Et pour le coup, je n'ai pas envie de m'attirer les foudres d'Alex. Je tique rageusement et je m'en vais.

Je monte chez moi et je croise Chabal qui miaule parce qu'il a faim. Malgré moi, cette boule de poil me fait doucement sourire. Je me baisse et lui caresse sa petite tête. Je le nourris en deux secondes, et après qu'il ait mangé, il vient s'affaler avec moi sur le lit. J'entends Stevie qui hurle :

- Railey, bouge ton cul ! Le centre équestre il va pas marcher tout seul !Tout le monde travaille alors si tu viens pas dans les secondes qui suivent, je te démonte ta race !

Je pouffe d'un rire sans joie tout seul dans mon lit. Elle ne fera tellement rien. Jefinis par m'endormir avec Chabal dans mes bras. La fatigue de mes nuits blanches me rattrape et en quelques secondes, c'est le trou noir.

* * *

Mes yeux finissent par s'ouvrir au bout de quelques secondes qu'on me secoue l'épaule.Je grogne, souhaitant le plus possible rester dans mon sommeil.

- Je vais pas encore te porter.

Je me lève difficilement et je tombe sur le visage d'Alex qui me dévisage. Il me prend par le bras, et me traîne en bas de l'escalier sans m'avoir fait enfilé de chaussures. Le résultat, c'est que je finis par marcher jusqu'à chez lui pieds nus et je peux vous assurer qu'un soir de décembre, vous voulez pas.

On arrive finalement chez lui, et il m'installe dans son canapé. Nyx me saute dessus, alors que Kali s'amuse à sentir l'odeur du chat encore présent sur mes vêtements. Leur chaleur me rappelle qu'il y aura toujours un endroit chaleureux qui pourra m'accueillir, peu importe les conneries que je fais. Ou que j'ai faites. Alex, il dit jamais rien.

- Tu crois qu'elle va mourir ?

Je contemple le plafond. Je ne sais pas vraiment ce que je pourrais bien y trouver.Peut-être de l'aide. Venant d'un mur blanc, c'est un peu stupide comme réflexion.

- Oui.

Juste « oui ».

- Non.

Je me redresse. Il joue à quoi là ?

- Peut-être.

Je comprends qu'il n'en sait pas plus que moi. Je ne relance pas la conversation,sachant que ça ne va nous mener à rien du tout.

- Tu fais quoi ?

Le silence me répond pendant une bonne dizaine de seconde avant qu'il ne le brise d'une voix douce :

- Viens voir.

Qu'Alex me demande ça m'étonne, alors je ne perds pas une seconde de plus et je le rejoins à la cuisine. Il bat des œufs avec du sucre.

- Oui ?

Il arrête un instant son activité :

- Qu'est-ce que tu aimerais le plus en ce moment ?

Être pardonné. Me pardonner. Pour des choses qui sont arrivées. Que Tess aille bien.Revoir ma famille. Aller à la plage, sentir le sable dans mes orteils. M'envoler des fois. Juste pour savoir ce que ça fait d'être au-dessus de tout. T'offrir cette glace à l'italienne que je te dois depuis un moment. Retourner à l'école pour ne pas me moquer de cette petite fille qui n'avait rien demandé. Effacer toutes les remarques que j'ai pu faire. Me pardonner toutes les choses que j'ai faites.

Et toutes les choses que je n'ai pas faites.

- Rien de spécial. Et toi ?

- Manger un gâteau. Un brownie au chocolat au lait.

Je ne comprends pas vraiment où il veut en venir. Alex n'en dit jamais beaucoup sur sa personne, mais pour autant, il ne m'apparaît pas comme mystérieux.Je rentre petit à petit dans sa vie, dans son passé, dans sa famille, dans son entourage, dans ce qu'il désire et ne désire plus. Et même si je ne sais pas tout, parce qu'au fond c'est ça vivre, c'est d'ignorer où l'on va parfois, c'est savoir accepter le fait qu'on ne puisse pas tout contrôler ni tout deviner, c'est accepter que l'ignorance de certaines choses est un cadeau merveilleux qu'on nous donne, ça me suffit.

Je finis par penser que Tess a compris ça. Qu'elle l'a compris depuis bien plus longtemps que nous. Et rien que cette pensée me requinque légèrement. Je souris faiblement et je me rapproche d'Alex en le coinçant par ma main gauche sur le bar.

- Et alors ?

- Et alors je le fais.

Je hausse un sourcil alors que mes yeux se dirigent vers son bout de nuque dégagé.A mon plus grand étonnement, c'est lui qui continue la conversation :

- Tess aimerait sûrement faire beaucoup de choses qu'elle ne peut pas accomplir en ce moment. Je sais que ça la détruit, parce qu'elle s'est promise de faire de sa vie une vie de service. Vivre pour être utile aux autres. Ça paraît tellement niais. Mais pour tous les moments où elle m'en parlait et pendant lesquels je me taisais, je peux te dire que je l'ai entendu me raconter cette philosophie de vie. Alors je le fais à sa place. Tout ce que j'aimerais faire que je peux faire,j'essaye de le faire. Tu devrais peut-être en faire de même.

- Tu parles comme si elle était mort. Et parfois ce sont des choses impossibles Alex.

Il ne répond pas avant un moment.

- Rends-les possibles.

Je ne réfléchis pas plus et je fonds sur la surface de peau que j'ai devant moi et qui m'attire irrémédiablement. Je meus ma bouche contre ses muscles qui se tendent au contact. Je suis électrisé par la sensation qui parcourt tout mon corps, de mes veines jusqu'à mon cerveau. Je ne parviens à sentir que son odeur, à lécher la peau rougie par mes dents qui la mordille, je ne vois que lui. Une chaleur inonde mon ventre et le tord dans tous les sens. La sauvagerie avec laquelle je lui ai embrassé la nuque semble se calmer, et je constate que mon bassin s'est collé à lui dans un besoin irréversible de proximité.Ses mains sont crispées sur le bar, et Alex semble réapprendre à respirer, tandis que je reprends conscience que l'air est constitué d'oxygène.

Il a arrêté de battre les œufs avec le sucre.

Je ne peux m'empêcher une petite touche d'humour. La première depuis quelques jours :

- Tu ne veux plus de brownie ?

Il se retourne. Moi qui m'attendais à voir des joues rouges, un air érotique sexy, je tombe sur sa tête de dépressif qui me fait clairement comprendre que je suis con. Son envie de parler a l'air de s'être fait la malle, puisque de nouveau, il s'enferme dans son mutisme et il continue de cuisiner.

Peut-être qu'il veut encore du brownie finalement.

* * *

Voilàààààà.

Il est un peu plus court que d'habitude je crois. Mais bon. Pour pardonner mon retard, vous aurez sûrement un autre chapitre dans la semaine ! :D N'hésitez pas à voter, commenter, enfin faire ce que vous voulez ! :D

Alors la première chose que je voulais vous dire : je réponds aux commentaires ! Des fois c'est 2 mois plus tard mais je le fais, donc foerigerigzeriugegteoinj je les vois et merci merci merci beaucoup ! Franchement, c'est super cool, je peux voir vos impressions etc. c'est top !

Ensuite : les 6k vues, je m'y attendais honnêtement pas. En fait, j'ai vraiment posté cette histoire sur un coup de tête, et je suis vraiment heureuse que ça vous plaise ! :DD J'ai une autre histoire en tête, beaucoup plus terre à terre, réaliste et qui concerne un peu tout le monde je pense, je ne dis rien, vous verrez par vous-même.

Si vous voulez être plus au courant, envoyez-moi un message ou alors ajoutez-moi sur insta : solene_lsr

Je réponds aux messages sur Wattpad, mais moins régulièrement parce que l'appli est moins cool en ce qui concerne la liberté sur les smileys tahu (abréviation de "t'as vu", y'en a y comprenne pas lol) :')

Mais vraiment, merci, j'ai pas un seul autre mot à la bouche. Ah si. BROWNIE.

Bisouuuuus

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