16. ☼ Alexander
Hello ! Comment n'allez-vous ? :DD
Bon. Alors voici le 16ème chapitre, comme prévu avec environ une semaine d'écart. Si je ne réponds pas, ce n'est pas parce que je n'ai pas envie, c'est que j'ai repris les cours ET mes activités. Donc j'ai 6 heures de Viêt par semaine, 2h30 à compter à l'écurie, violon, orchestre, et je ne vais pas étaler ma vie. DU COUP des fois je vois les notifs mais j'me dis "j'y répondrai plus tard" et avec la magnifique cervelle que j'ai... bah j'oublie :')
ENFIN BWWEF j'espère que la rentrée s'est bien passée pour vous !
Bonne lecture ! ♡
Alexander
Ça fait quatre mois que Railey est ici,et deux semaines qu'Alexis est arrivée. Je ne saurais vraiment pas définir la relation établie entre eux. Je lis sur son visage qu'elle l'aime vraiment beaucoup, mais pourtant, ses gestes et son attitude ne le montrent pas. Ils se disputent sans arrêt pour un oui ou pour un non, mais il n'y a absolument aucune agressivité. En fait, c'est exactement le contraire avec Stevie. Dès que les deux se trouvent dans les parages, l'atmosphère s'alourdit et les paroles sont, des deux côtés, même si le langage est différent, empruntes d'acerbité. Je ne comprends pas la hargne qu'ils éprouvent l'un envers l'autre. De Stevie à Railey, oui, je le conçois. Mais Railey ne fait aucun effort, et notre blonde n'a pas mis longtemps à intégrer qu'il n'en ferait jamais avec elle. Désormais, c'est un sujet de dispute entre Tess, qui défend Stevie, et Railey qui ne défend que sa propre cause. Je pense que ça en dit long sur son égocentrisme.
Le fait qu'il ait pris ma défense la semaine dernière face au conducteur m'a donc agréablement surpris.Pour autant, il n'a pas fait preuve d'un autre acte de gentillesse depuis deux semaines. Alexis est quelqu'un d'honnête et de franche-en même temps, elle est un peu obligée. Si elle n'aimait pas Railey, ça se serait vu, et elle lui aurait dit. Pour autant, c'est presque amusant de les voir se chamailler. Puisque Railey passe ses après-midi chez moi, ils se fréquentent souvent. Le plus étonnant,c'est que j'apprécie également les moments où il n'y a que Railey et moi, notamment quand nous promenons les chiens.
Ma maison qui était silencieuse,autant que ma vie, est devenue vivante. Et cet après-midi, pour la première fois depuis deux semaines, Railey n'est pas là. Il le passe avec Julie, et je crois qu'il va également prendre sa soirée. Allongé sur le canapé, Kali me lèche les doigts pour sortir. Mais je n'en ai aucune envie. Alexis joue encore à la console, et elle finit par me parler :
- Bon Lexou, tu comptes rester une épave pour le reste de la journée ?
Je ne réponds pas et je câline Microbe qui s'allonge sur mon bras. Oui, ce chaton est con. J'aperçois le poil de Rusty du coin de l'œil, et quelques secondes plus tard, il participe à ma toilette avec Kali. Ces chiens sont collants.
- Je vais aller voir Salvaje.
Je me lève avec réticence, et avant que je ne parte, ma sœur m'attrape le bras. Quand je me pivote vers elle, je remarque qu'elle a fini sa partie. Elle me lâche, et me sourit :
- Prends soin de Railey.
Je soupire. Je ne comprends cet attachement qu'elle ressent envers Railey. Il n'a pas été gentil une seule fois avec elle, au contraire. Même s'il n'est pas aussi blessant qu'avec Stevie, Alexis s'en prend aussi plein la gueule. Je finis par sortir sous les plaintes des chiens.
* * *
Maintenant, Salvaje est dans un box, et même s'il a été réticent au début, il a fini par comprendre. Aujourd'hui, je compte travailler à la longe pour la première fois depuis qu'il est ici. J'ai beaucoup fait de travail à pied, mais en main. Je rentre dans le box, et je reste à l'intérieur pour le panser. Il tire au renard attaché, et ce n'est pas la meilleure solution pour le calmer. Certaines écuries ne favorisent pas le soin à l'intérieur des box, surtout avec un cheval aussi imprévisible,mais bon, on est tous un peu inconscient. Et la plupart du temps, ce n'est pas une qualité.
Je passe doucement l'étrille, et l'espagnol frissonne, puis bouge les oreilles vers l'avant. Je réprime un sourire, et passe presque quarante minutes dans le box, à étudier ses réactions, à me calmer, à communiquer avec lui. Je n'entends donc pas Tess qui s'approche. Je relève la tête uniquement quand elle prend la parole :
- C'est très bien Alex. Le partage émotionnel est très important pour le mental. Ressens par le toucher, et il va ressentir également.
J'aime ce trait de caractère chez Tess. Elle est généreuse. Je n'ai pas de séance aujourd'hui, mais elle m'en offre une d'une dizaine de minutes, puis me sourit et retourne chez elle régler ses affaires.
Je glisse le licol sur sa tête, et j'y fixe la longe. Je sors dans la petite carrière, chambrière à la main pour ne pas qu'il fasse de trop petits cercles, risquant ainsi de lui endommager les jambes. Je claque de la langue pour le faire réagir aux sons qui l'entourent, et pour qu'il avance également.Pendant la première minute, il ne se détache pas de moi.
- Allez, hop ! En cercle !
Je l'écarte sans le toucher avec la chambrière, puis il cabre. Il commence à s'énerver parce qu'il ne comprend pas ce que je lui demande, et c'est bien la dernière chose que je veux. Je me détache progressivement du cheval, les boucles en forme de huit dans ma main droite, et je reste calme, en cherchant à le rassurer. Il finit par se calmer, et est enfin éloigné de moi. Avec quelques appels de langue et des mouvements au ras du sol avec la chambrière, il avance doucement au pas. Quand je vois qu'il s'emballe et part d'un coup au galop en ruant, j'utilise ma voix :
- Ooooh, calme. Oooh. Holaaa.
Ses oreilles tressaillent, et je continue de l'appeler d'une voix posée, essayant par la même occasion de lui faire associer les prononciations des mots à des ordres. Il finit par revenir tranquillement au trot, puis au pas. Le cercle autour de moi est irrégulier, mais au bout de sept ou huit minutes à chaque main, je reviens vers lui. Certaines personnes apprennent au cheval à venir vers le dresseur. Personnellement,j'essaye de l'inciter à rester immobile alors que je viens vers lui.
Je soupire et caresse l'encolure de Salvaje, qui transpire, et sa respiration anormale témoigne de son stress de l'exercice. Je lui tends un bout de carotte, et il l'accepte sans hésiter. Je le ramène au box après l'avoir de nouveau pansé, et constate que pendant plus d'une heure, le problème de Tess et les paroles de ma sœur m'étaient enfin sortis de la tête. Ils reviennent désormais au grand galop.
Je rentre chez moi, et je constate que c'est fermé. Je sors mes clés, et je ne vois pas Alexis. Je tombe sur un mot sur la table de la cuisine.
« Je suis partie en course, y'a plus rien dans ton frigo. J'en profite pour voir des potes, donc je ne dors pas sur le canapé ce soir. Et si Railey vient, laisse-le dormir ici. Ça fait deux semaines que tu le jettes.
Bisous Lexou,
Keur sur tes fesses.
PS : j'ai encore les clés que tu m'as filé il y a un an :'D »
Si Railey vient, je le dégage comme d'habitude à vingt-trois heures, je ne vois pas pourquoi je ferais une exception aujourd'hui. Remarquant qu'il est dix-sept heures, je décide d'appeler Tess :
- Allô ?
- Salut Tess. Je sors les chiens, t'es occupée ?
J'entends un grésillement à l'autre bout du fil :
- Railey n'est pas avec toi d'habitude ?
Non. Il est avec Julie. Il profite d'un rendez-vous sympa avec son plan cul. Et en fait, je ne comprends pas moi-même pourquoi je ressens autant de rancœur envers elle. Il fait ce qu'il veut, même si d'un point de vue moral, je ne cautionne pas cette idée de plan cul, je ne suis rien pour lui. Tout autant qu'il n'est rien pour moi. C'est bien ce que je lui ai dit il y a deux semaines.
- Si. Mais là non.
- Waouh. Quelle magnifique conversation. J'arrive, attends.
Elle tousse un peu, semble s'éloigner du portable, puis reprend le combiné :
- T'es chez toi ?
- Euh... oui ?
Silence.
- Je suis là dans quinze minutes.
Elle raccroche, et quinze minutes plus tard, elle est à mon portail. Je lui donne la laisse de Nyx, le border collie. Après tout, c'était son chien à la base, donc ils s'aiment beaucoup, et Nyx est toujours joyeux devoir Tess. On part vers les champs, et elle me tape la discut'. La différence avec Railey, c'est qu'elle ne me pose pas dix millions de questions.
Tout change quand elle sort son téléphone pour mettre de la musique, et je comprends qu'elle compte lancer du rap. En même temps, elle n'écoute que ça. Habillée d'un sarouel marron, elle commence à bouger en faisant une chorégraphie étrange, et en chantant à tue-tête :
« Les vieux comprennent pas c'qu'il s'passe dans la tête des jeunes
Ils sont pas élevés par la télé, par la PlayStation
Ils comprennent pas à quel point on est fêlés
Ils connaissent pas Internet, les boîtes, les grecs, les DVD
Les vieux comprennent pas c'qu'il s'passe dans la tête des jeunes
Ils sont pas élevés par la télé, par la PlayStation
Ils comprennent pas à quel point on est fêlés
Ils connaissent pas l'rap, les portables, leshit, la Despe »
Je ne peux pas m'empêcher de rire quand elle bouge n'importe comment. Arrivés au champ, on lâche les trois chiens, et ils se défoulent, alors qu'elle rappe toutes les chansons qui passent. Pour l'instant, on reste sur du « Orelsan ». Je ne sais même pas à quoi il ressemble.
« Au fond j'crois qu'la terre est ronde
Pour une seule bonne raison
Après avoir fait l'tour du monde
Tout ce qu'on veut c'estêtre à la maison
T'as besoin d'une voiture pour allertravailler
Tu travailles pour rembourser la voiture que tu viensd'acheter
Tu vois le genre de cercle vicieux
Le genre de trucqui donne envie de tout faire sauf de mourir vieux
Tu peux courirà l'infini, à la poursuite du bonheur
La terre est ronde autantl'attendre ici
J'suis pas faignant mais j'ai la flemme
Et cava finir en arrêt maladie pour toute la semaine
J'veux profiterdes gens qu'j'aime
J'veux prendre le temps avant qu'le tempsm'prenne et m'emmène
J'ai des centaines de trucs sur le feu
Mais j'ferai juste c'que j'veux quand même »
Je finis par l'interrompre, exaspéré par toutes les chansons qu'elle passe :
- Tu les connais toutes par cœur ou quoi ?
- Toutes celles d'Orelsan, évidemment. Nekfeu aussi. Tu crois que j'ai appelé mon cheval au pif ?
La dernière chanson passe dans les enceintes du téléphone avant qu'on ne se décide à rentrer.
Et pendant qu'Orelsan rappe, tout devient extrêmement silencieux. Aucun de nous deux ne parle.
« La mort s'en bat les couilles de ta vie
Si t'as pas fait ton sac elle viendra te chercher quand même
Je voudrais croire au miracle autour de magie
Mais c'est qu'un peu de trucage et beaucoup de mise en scène
La mort s'en bat les couilles de ta vie »
* * *
Je dis au revoir à Tess un peu avant l'arrivée chez moi, et elle me rend Nyx qui me suit joyeusement. Kali, comme d'habitude, aboie à tue-tête. C'est avec surprise que je retrouve Railey devant mon portail, à me chercher dans le jardin. Je me plante derrière lui, et l'aboiement de Kali le fait sursauter comme un malade :
- PUTAIN !
Il est sur ses gardes, une main sur son cœur, et me fusille du regard :
- Tu pouvais pas prévenir ?
- Kali était assez bruyante depuis un moment pour que tu te rendes comptes de ma présence.
Il croise les bras alors qu'il fait la moue. Je soupire, le laisse rentrer, et on s'installe sur le canapé après qu'il ait retiré son manteau, son pull et ses chaussures. J'attends qu'il parle. Il est presque vingt heures, et je reste persuadé qu'habituellement, il serait resté chez Julie.
- Je ne peux pas.
Je reste impassible, et j'attends patiemment.
- Je n'y arrive pas.
Hein ?Je ne suis pas très curieux, mais la façon dont il aborde les choses est toujours aussi intrigante. Et il n'a pas son bras autour de ses épaules, ayant instauré une proximité de plus d'un mètre.Et ses bras me manquent. Cependant, je reste éloigné. Je le vois serrer les poings qu'il pose sur son front :
- J'ai tout essayé, elle était putain de bonne mec. Et c'est pas une histoire de sexe, parce que j'suis sorti avec un gars y'a trois semaines. Et lui aussi il était super bien taillé putain.
Je ne comprends rien. Il ne m'avait pas dit qu'il n'avait jamais rien fait d'autres que des fellations avec des gars ? Et puis même, ce genre de conversation me gêne. Si lui en parle sans aucune pudeur, ce n'est pas mon cas. Cependant, je ne change pas d'expression.
- Je n'ai pas couché avec lui, mais j'te jure putain on a quand même fait des trucs que la morale réprouverait. Et Julie merde, son cul mec.
Il passe une main sur son visage et il jure. Quand il lève son regard vers moi, je constate que ses yeux brillent. J'ai l'impression que sa voix est à deux doigts de se briser, mais qu'il la maintient en bonne forme.
- J'suis tellement frustré Alex.
Pour une fois qu'il a l'air sérieux, je me concentre sur ce qu'il dit :
- Je jouis. Mais je ne me sens tellement pas bien. J'arrive à être excité, mais l'acte me fait chier. C'est quoi mon putain de problème ?
Cette fois, pour la première fois depuis quatre mois, je craque. Il a l'air si désemparé que je me rapproche et m'assoie sur ses cuisses à califourchon. Ce n'est pas un cheval, mais j'essaye de l'imaginer en tant que tel. J'effleure son épaule de mes doigts, et il frémit. Je fais de lents cercles, puis je descends ma main le long de son bras nu, et le temps passe sans que je m'en aperçoive. Mon ventre gargouille alors que Railey s'est endormi, la tête contre l'accoudoir du canapé, les jambes allongées. Je fais la bouffe et médite sur ses paroles. A quoi ça lui sert de me dire qu'il n'aime plus baiser ? En pleine réflexion, je sursaute quand des bras que je commence à connaître se faufilent sur mes côtes.
- Railey.
Je veux juste qu'il s'en aille. Je veux juste qu'il me lâche. Je ne veux pas qu'il entende mon cœur qui tambourine dans ma poitrine, ni mes oreilles qui bourdonnent. Il pose son menton sur mon épaule, et colle son torse à mon dos. Je finis par demander, excédé :
- T'étais pas entrain de dormir ?
- Pas vraiment en fait.
- T'es exaspérant.
A table, je pensais qu'après ça, il y aurait un silence de mort. Je me trompais lourdement. Il passe le repas entier à se foutre de ma gueule, et j'ai l'impression de retourner quatre mois en arrière.
- Alexandra, tu me stresses à mettre le pain tout le temps dans le bon sens.
Je ne réponds pas,sachant qu'il sait très bien pourquoi je fais ça, et il finit par s'exclamer, arrivé au dessert :
- Ah ouais ! Genre t'as carrément acheté une putain de tarte aux pommes ! Y'avait plus rien dans ton frigo hier.
- Bah si. Il restait juste ça. Les bonnes tartes ont plus de caractères.
Il explose de rire,et réplique :
- C'est clair, en général j'les trouve un peu impulsives, mais là elles étaient vraiment généreuses ! Bien qu'un peu têtues !
Ce gars me désespère.
Vers vingt-trois heures, je le fous à la porte. Mais quelque chose me revient en mémoire, et depuis le temps que je voulais lui dire, je pense que c'est le bon moment. Je sais pas, je le sens au fond de moi. Je le sens dans mon cœur qui cogne, dans mon sang qui afflue. Je le dis assez fort pour qu'il m'entende :
- Tu n'es pas rien Railey.
Ayant parcouru quelques mètres, les mains dans les poches, le manteau sur les épaules, il rebrousse chemin et se plante devant moi, les yeux légèrement écarquillés :
- Hein ?
Je le fixe droit dans les yeux, et j'y arrive avec une facilité déconcertante :
- La dernière fois. J'ai menti. Tu n'es pas rien.
Il bloque un moment sur mes mots, puis finit par rouvrir le portail et me surplombe légèrement de ses quelques centimètres en plus -hum, cette tournure de phrase est gênante- puis lève sa main et la pose sur ma joue. Il la caresse, et je trouve dans ce geste tant de douceur que j'ai un instant un doute sur le propriétaire de cette main qui me frôle. Il pose son front contre le mien, les yeux fermés, et je me sens obligé de superposer ma main à la sienne, entrecroisant nos doigts. Cette proximité inhabituelle me cause presque un arrêt cardiaque. Nos souffles se mêlent, et aucun de nous ne parle pendant de longues minutes, jusqu'à ce que Railey n'ouvre la bouche :
- Je peux rester dormir ?
Ce n'est ni le geste, ni la voix avec laquelle il m'a dit ça qui m'a fait céder sur le champ.
C'est uniquement le fait qu'il m'ait demandé.
* * *
Bon. Ben voilà. C'était un chapitre mignon non ? 8D
Comment trouvez-vous le rapprochement physique ? :3 Avez-vous aimez le petit moment avec Salvaje ? :D
Je crois que vous allez aimer le prochain chapitre :'D
Et Tess, c'est pas un peu perturbant ? Il y a un énorme indice dans ce chapitre... J'espère que vous l'avez trouvé. Hâte d'entendre vos suggestions. :DD
A la semaine prochaine !
Bisouuuus ♡
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