Chapter 9 : Just shut up
HARRY
LONDON 16.6
On a arrêté de se parler.
Du jour au lendemain, tout s'est mis au pause. Le temps s'est stoppé. Peut-être que nous allions trop vite. Il nous fallait un équilibre mais la balance avait tranché. C'était soit oui, soit non. Pas les deux. J'étais là pour travailler, elle aussi. C'était ces petits événements impromptus qui créaient nos souvenirs, nos moments.
Une semaine.
Il lui a fallut une seule et unique semaine pour qu'elle m'ait dans la poche. Magicienne, sorcière, ensorceleuse. Peut importe le nom, elle était dotée de pouvoirs. Car elle pouvait, me faire perdre la tête, la notion du temps, et même moi. Je me perdais, dans ses yeux, dans sa voix, dans son corps... Elle était magique. Et un mois plus tard je repense toujours à cette semaine. Paris, Monaco, la capitale Italienne...
Le rouge de ses lèvres cerise et ses cheveux d'un chocolat de velours m'affamait. Je voulais la croquer comme une généreuse part de gâteau.
Mais je n'étais pas amoureux. Je ne me mentais pas à moi-même en pensant ça car je savais suivre mon instinct, mais aussi l'écouter. Je me connaissais, même si je commençais à ne plus me reconnaître à cause de cette obsession qu'était devenue cette femme.
D'ailleurs. Pourquoi est-ce qu'on aime? Il est déjà compliqué de s'aimer soi-même alors pourquoi aimer les autres? Pourquoi s'engager dans une relation quand on sait qu'elle prendra fin un jour?
Toutes ces questions, si pesantes et lourdes de sens, au centre de notre monde, à l'origine de l'univers. Personne ne veut y répondre, personne n'y répondra.
Je fixais le plafond de ma chambre d'hôtel. Allongé sur mon lit. Priant pour qu'elle m'adresse la parole. Qu'elle me regarde. Je voulais qu'elle me regarde, qu'elle me scrute, me détaille. Même de manière inappropriée, sii il le faut. Pour qu'elle pose ses yeux sur moi ne serait-ce qu'une demie seconde.
Je claquai la langue et souris en fermant les yeux tout en cachant mon visage de honte. Je faisais pitié.
Il fallait qu'elle me remarque. Il fallait que même quand Niall l'accompagnait lors de ses sorties ou la raccompagnait dans sa chambre, elle me remarque. Je voulais qu'elle s'intéresse à moi. Parce que tout était de ma faute, depuis cette conversation à l'aéroport, le fossé qui s'était creusé entre nous avait doublé d'ampleur. Il ne restait que moi, et elle à des milliers de kilomètres. J'ai créé cette distance, j'ai posé mes barrières. Je dois réparer mon erreur.
D'un bond je filai m'habiller en essayant d'appeler son autre garde du corps, celui qui la suivait partout tendis que j'étais en retrait suite à sa demande. Parce que je l'avais déçue, en lui rappelant que nous deux, c'était strictement professionnel. Elle le savait, je le savais, mais pour moi rester professionnel c'était me déshumaniser, c'était ne pas donner mon avis, ne pas sympathiser, ne pas rire. C'était être une machine, une protection seulement. Pour elle, c'était... et bien tout et n'importe quoi, je savais ce qu'elle faisait avec Zayn quand les lumières étaient éteintes. On avait pas la même définition du professionnalisme. Mais pour elle, j'allais m'adapter.
Je m'arrêtai devant un miroir et passai ma main dans mes cheveux pour avoir l'air un minimum présentable, ou attirant? En quoi est-ce que ma coiffure allait changer quelque chose? J'essayai un faux sourire devant la glace qui me laissa perplexe, on aurait dit un jeune garçon. Si je pouvais me faire pousser une barbe peut-être que j'aurais l'air plus vieux et sexy.
D'accord. Ne souris surtout pas.
Le téléphone continuait de sonner après de multiples appels. J'espérais juste que Niall n'était pas déjà sorti.
Une fois préparé je franchis la porte et inspectai le couloir. Personne.
Je me dirigeai vers la chambre de Niall les mains dans les poches de mon costard comme si je n'avais pas une vague d'angoisse qui s'écrasait sur moi dans un courant continu. Je toquai à la porte et tombai sur un Niall en sous-vêtement. Son air gêné me fit comprendre qu'il n'était pas seul.
Mon cœur rata un bond.
Qui était-ce?
- J'arrive dans deux secondes Skylar, dit-il en regardant derrière moi.
Mon sang ne fit qu'un tour dans mon corps et je sentis ma respiration s'alourdir. Il était entrain de se taper-
- Harry? j'entendis dans mon dos.
Je me retournai et croisai le regard de Skylar.
Oh.
Mon regard retourna sur Niall qui était un peu gêné, il était avec une autre femme. Mais pas Skylar dieu merci.
Heureusement pour lui.
- Hey, dis-je pris au dépourvu.
- Tu es occupé ce soir? dit-elle en regardant Niall en tordant ses lèvres pulpeuses.
- Un peu oui... mais je peux me préparer. Si tu me donnes dix-
- Harry m'accompagnera, trancha t'elle sans même me demander.
Euh? Bien-sûr.
- Passe une bonne soirée. Niall, finit-elle avec un léger sourire qui le fit sûrement fondre de l'intérieur.
La manière dont elle avait prononcé son prénom me mettait hors de moi. C'était sexy. Moi aussi je veux qu'on dise mon prénom comme ça.
- Harry tu viens? Ou tu vas me laisser y aller seule? la jolie ajouta en se déplaçant dans le couloir.
- J'arrive tout de suite, dis-je avant de saluer mon co-équipier.
Je la suivis jusqu'à l'ascenseur et une fois à l'intérieur un silence nous embrassa. C'était l'occasion pour moi de la regarder, ce soir ses cheveux bruns étaient bouclés, elle portait une robe rouge foncé qui scintillait sous les faisceaux lumineux et des chaussures à talons qui la grandissait. Je n'osais pas regarder son visage même si ses yeux m'appelaient. Lorsque je levai la tête je croisai le regard le plus charmant jamais connu, encadré de longs cils harmonieux, sa bouche était toujours rouge, une couleur brûlante de sensualité et pleine de sous-entendus. Elle était un ensemble un peu trop parfait à mon goût.
- Qu'est-ce que tu fout? dit-elle simplement.
J'ai parlé trop vite. Même si son franc parler et son arrogance n'était pas un défaut pour moi.
- Rien, on ne s'est pas vraiment vus depuis un bout de temps. Je voulais juste... me rappeler de toi, dis-je gêné.
Oh super Harry, belle excuse!
- Tu n'as pas besoin de me regarder comme ça pour faire ton travail. C'est pas très professionnel tu sais.
Aïe. On est repartis sur ça.
- Je suis désolé, fis-je ne sachant pas où me placer.
- Ne t'excuse pas pour ça, dit-elle tristement en appuyant sa tête sur le miroir derrière elle. J'en ai juste assez que des hommes me regardent à longueur de journée. Mais je sais que tu le faisait respectueusement. Tu es excusé.
- Je suis désolé pour ça aussi, ça ne doit pas être évident au quotidien.
- On vit avec, c'est dur d'être une femme. Mais quand on y pense bien, le monde tourne autour des femmes. Sans nous, tout s'écroulerait. On a du pouvoir, on ne nous laisse juste pas l'utiliser.
Je souris à sa phrase, elle avait relevé un point important.
L'ascenseur arriva au sous-sol et je sortis les clés de la Mercedes de ma poche. Je ne savais même pas où nous allions. Skylar prit les clés de mes mains et fit tourner le trousseau autour de son doigt manucuré tout en marchant vers le véhicule de luxe.
- C'est moi qui conduit, dit-elle en déverrouillant l'engin à la carrosserie brillante.
- On va où? dis-je en m'installant à côté d'elle sur le siège passager tendis qu'elle se mettait derrière le volant avant de claquer la portière violemment.
Sexy.
- Tu verras.
- C'est loin?
- Je ne vais pas te tuer.
- Et pourtant il y a des rumeurs comme quoi-
- Ne remue pas le couteau dans la plaie, je n'ai tué personne, trancha t-elle comprenant que je faisais référence au meurtre de son frère il y a deux ans.
Elle alluma le moteur et mit de la musique avant de démarrer.
- Mais je ne comprends pas, Liam est introuvable alors que tu était avec lui lors des faits. Tu vas me dire qu'il a été kidnappé? Et Angelo? Vous l'avez trouvé par hasard sur la plage? Pourquoi est-ce qu'on voudrait tuer ton frère? Et enlever ton mari?
- Ex mari, corrigea t-elle en prenant un rond point.
- Je sais que tu sais où il est, dis-je sûr de moi.
- Tu as des pouvoirs magiques?
- Non, mais j'ai du flair.
- Les chiens aussi ont du flair. Et crois-moi; ils n'en savent pas plus que toi.
- Tu n'aimes pas que je parle de ça. Je peux arrêter si tu veux.
- Je t'ai déjà dit que tu étais bavard?
Je me mis à rougir.
- Sûrement. Je peux arrêter de parler si ça te dérange.
- Oui, fais ça. Ça te fera du bien.
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Tout compte fait, je m'étais trompé. Il s'agissait bien d'une soirée, mais pas comme les autres. J'avais à moitié raison, mais pas complètement. C'était une sorte de gala de charité ou une vente aux enchères, avec beaucoup d'argent en jeu. Cela se passait dans une immense salle d'un hôtel de luxe, il y avait une cinquantaine de tables rondes éparpillées dans l'espace, avec des fleurs, des assiettes, des couverts d'argent, des chaises hautaines et des verres de champagne raffinés. Tout ça bercé par un groupe de jazz. Il y avait des projecteurs dans les tons violets, rose. Les portes monnaie sur pattes étaient de sortie ce soir.
Mais je n'étais pas à ma place.
J'étais en Angleterre, dans mon pays d'origine. Mais je me sentais comme un étranger.
Je regardais le monde autour de moi, est-ce que je me fondais dans la masse? Est-ce qu'il y avait écrit sur mon front que je n'étais pas comme eux?
Je sentis une main sur mon épaule. Quand je levais la tête je vis un grand sourire rose au milieu d'un visage inconnu.
- Vous voulez danser? dit la jeune femme en m'attrapant la main.
Oh.
- Vas-y, fit Skylar les yeux vissés à son téléphone alors qu'elle était assise à table à côté de moi.
- Euh, je suis désolé. Je travaille, dis-je d'un air gêné.
Le visage de la blonde souriante retomba, elle avait l'air déçue de mon statut. Elle s'en alla.
- Pourquoi tu n'as pas accepté? T'es con? se moqua la chanteuse en rangeant son téléphone.
- Comme je l'ai dit, je travaille.
Elle pencha la tête puis appuya ses coudes sur la table pour venir soutenir sa mâchoire dans ses mains. Je déglutis.
- D'accord monsieur le travailleur professionnel, sourit-elle.
Elle commençait à être de plus en plus souriante, j'aimais ça.
- Parle-moi de toi, elle ajouta intéressée.
Oh non. Pas ça.
- J-je... tu sais je n'ai pas grand chose à raconter.
Oh que si, mais si tu sais ce que tu ne devrais pas savoir, je suis mort.
- C'est trop personnel? Ou pas assez professionnel? dit-elle d'un air mesquin.
- Tu ne vas jamais me lâcher avec ça hein?
- Jamais. Mais tu sais que vu que c'est moi qui gère ton emploi du temps et que là maintenant je ne suis pas entrain de travailler, je peux considérer cet instant présent comme un moment de pure détente. Et par conséquent, je déclare que là maintenant; tu n'as pas besoin de travailler.
Je n'avais jamais vu les choses comme ça. Mais elle marquait un point.
- Donc je suis en pause?
- Totalement, jusqu'à demain.
- Et donc je suis là pour...?
- Passer du bon temps.
Ah.
- On s'amusera après, là maintenant c'est juste un échauffement.
J'étais confus, et à peine perturbé par sa phrase.
- D'accord, je répondis incertain.
SKYLAR
Il fallait que je le décode. Jusqu'ici il était ordinaire comme tout, simple comme jamais. Mais il fallait que je le comprenne. Son comportement, ses intentions. Il était truffé de secrets. Peut-être que je me méfiais trop des autres, que j'avais peur qu'on me mette un coup de poignard dans le dos. Mais le monde était si cruel, une chose bien t'arrive, super. Mais est-ce un cadeau empoisonné? Est-ce qu'on va te le reprendre?
Harry n'était pas quelque chose de bien pour moi. Il me faisait sentir légère, comme si il n'y avait aucun problème. Je n'étais pas comme ça. On était trop différents.
Les contraires s'assemblent.
Bullshit.
- Skylar? fit Harry ce qui me sortit de mes rêveries.
- Oui?
- Je veux bien te parler de moi, je ne sais pas pourquoi j'ai voulu mettre cette barrière entre nous. C'était maladroit, dit-il désolé.
On aurait dit qu'il avait répété sa phrase de nombreuses fois avant de finalement me la dire, il avait donc réfléchi. Il y avait repensé. Il s'est remis en question.
- Vas-y, dis-moi tout, dis-je contente qu'il s'ouvre finalement à moi.
- Je m'appelle Harry et comme tu peux l'entendre, je suis anglais. Je suis né à Londres mais j'ai vécu toute ma vie à Leeds. J'ai vingt-cinq ans... Euh, voilà.
- C'est tout? J'aurais dû prendre des notes là, trop d'informations d'un coup.
Je lui souris en secouant la tête.
- A ton tour, il essaya.
J'étais prise au dépourvu mais j'avais confiance en moi. Ne dis pas ce que tu ne veux pas que les autres sachent.
- Je m'appelle Skylar, je suis américaine et italienne, tu as sûrement entendu le petit accent qui ressort de temps en temps. J'ai le même âge que toi. Je vis à Los Angeles mais je suis née à Santa Rosa... Je... j'aime jouer de la guitare électrique, chanter... et j'aime faire la fête. Voilà. Sinon pour le reste tu peux regarder sur Wikipedia.
Il se mit à rire.
- Wow, je ne t'ai jamais autant entendue parler, attend je crois qu'il y a plus de deux verbes dans ta phrase, non?
- Je ne parle qu'aux gens qui le méritent, dis-je simplement.
- Donc... je le mérite? dit-il avec espoir.
- Pas toujours.
- Mais aujourd'hui oui? Donc tu m'apprécie? Attends est-ce que ça veut dire que tu n'es plus fâchée contre moi?
- Je n'ai jamais été fâchée contre toi, tu voulais de la distance, tu l'as eue, dis-je un peu trop sèchement à son goût puisqu'il regarda ailleurs comme pour cacher sa contrariété.
Un homme se leva et cogna son verre à de multiples reprises avec sa fourchette pour exiger le silence, l'agitation prit fin immédiatement pour laisser place à un flottement d'anticipation.
- Mesdames et messieurs, les enchères vont commencer! cria l'homme dans un micro.
La salle se mit à applaudir, mais pas moi. Je me redressai sur ma chaise et croisai les jambes avant de boire une gorgée de champagne. Harry me lança un sourire amusé.
La partie commence.
- Nous avons tout d'abord, un tableau de l'artiste Banksy. Qui veut ouvrir les enchères?
Un homme au fond de la salle cria un nombre à déjà deux zéro. Il se fit rapidement rattraper par une femme qui ajouta un troisième zéro. Ça montait vite, mais je savais ce que je voulais. Les intervenants se firent de plus en plus nombreux jusqu'à s'arrêter à dix-mille livres. Ça fait un paquet d'argent pour un drap et de la sauce colorée.
Les enchères continuèrent pendant toute la soirée, je voyais les gens s'appauvrir de plus en plus, vidant leurs poches dans des choses superficielles. J'espérais juste que cet argent allait être entre de bonnes mains. Pour ma part, je savais ce que je voulais et j'attendais patiemment qu'elle arrive. L'idée était d'acheter quelque chose de cher, joli, puis de m'en débarrasser. Après tout, l'argent allait à une association.
- Et pour clôturer cette soirée, nous avons un objet très spécial aujourd'hui qui devrait être dans un musée. Mesdames et messieurs, le diadème de diamants précieux! fit le présentateur d'un air théâtral en soulevant une nappe rouge d'un couvercle protégeant la perle rare.
Mes yeux se mirent à briller devant une telle beauté, c'est ce que je voulais.
- Skylar, tu ne vas pas faire ça quand même? dit Harry alarmé.
- Pourquoi pas? dis-je en me tournant vers lui.
Il secoua la tête les yeux grands ouverts.
- Qui veut ouvrir les enchères?
Une ribambelle de collectionneurs se mirent à crier des nombres assourdissants, cela partait dans tous les côtés, mais je restais muette, comme si cela ne m'importait pas.
J'étais stratège.
Hey guys!! J'espère que vous allez bien! Désolée pour tout ce retard j'ai eu deux semaines de folie. Bientôt la rentrée... 💀 Sinon c'est la première partie de la double update et quand je vous dis que le chapitre 10 est SPICY, je déconne pas du tout 😏 à toute <3
AUSSI J'AI REGARDÉ LES ÉTERNELS HIER EN VO AU CINÉ ET HARRY ÉTAIT MAGNIFIQUE OMG HSDGFDSUDSHFD 😱🥵
Sinon merci beaucoup de me lire ❤️🥺
Byee
Take care and stay safe ❤️🍀
-Sarraxxx
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