Chapter 11 : Sweet sinners don't kiss
(HELLO! La dernière fois j'ai sorti deux chapitres en même temps, n'oubliez pas de lire les chapitres 9 et 10 avant de vous attaquer à celui-ci, avec toutes les notifications on peut facilement se perdre 😜 Bonne lecture).
SKYLAR
Rouge, rouge, rouge. VITE.
Je fouillais activement dans ma trousse à maquillage à la recherche de vernis rouge. Les petits flacons s'entrechoquaient bruyamment dans cette coriace tornade, pourquoi autant de couleurs!
- Yes! chuchotai-je en trouvant la bouteille rouge.
J'étais assise sur le sol de ma salle de bain, seule dans ma chambre d'hôtel. J'avais perdu la notion du temps et je n'avais pas toute ma tête ce soir. Ou ce matin. Je portais encore ma robe de la veille, la fatigue pesait sur mes paupières meurtries.
Frottant énergiquement mes ongles avec un coton imbibé de dissolvant, j'enlevais mon vernis noir les yeux fixés sur la couleur sombre qui disparaissait.
Du coton.
J'eus un flash-back.
Harry pansait soigneusement ma blessure, alors que j'étais assise sur le comptoir de la salle de bain aux néons. Son visage si près de mon cou... Mon corps prit dans ce terrible combat interne.
Ma respiration se coupa, mes mains se mirent à trembler face à ce souvenir. C'était il y a moins d'une heure, c'était si frais, si récent. Je soufflais en fermant les yeux, je pouvais entendre mon cœur battre dans mes oreilles, j'en avais mal au crâne.
Quand je rouvris les yeux je constatai que j'avais lâché la bouteille de dissolvant et qu'elle s'était déversée sur le carrelage de marbre. Ce petit détail fit briller mes yeux. Car j'étais à bout.
Je chantonnais que tout allait bien pour me rassurer et vins éponger mon incident. Puis je me rassis au sol et fis comme si de rien était, je pris le vernis rouge et appliquai la couleur sur mes ongles ternis, malgré mes mains tremblotantes. J'en mettais partout, chuchotant que ce n'était rien et que j'allais pouvoir nettoyer les débordements.
Ce n'était que du vernis, mais moi je vivais en images et métaphores.
Rouge, la couleur du pouvoir, de la passion, de la violence, de la sensualité.
Je voulais avoir le contrôle. Mais ce soir, ou ce matin, je l'avais perdu. Je devais le retrouver au plus vite. Harry était un obstacle, je le savais depuis la seconde où je l'ai vu dans le couloir où se se tenait mon premier concert à Paris. La capitale de l'amour, génial...
Comme je me le répétais souvent, j'aimais le détester. Je trouvais plaisir et satisfaction dans nos prises de tête, nos discussions enflammées. J'aimais être avec lui, mais contre lui. Peut-être que c'était un mécanisme de défense, me montrer froide et inaccessible pour me protéger. Le brusquer, le prendre de haut. Apprécier un moment désagréable, pour tromper mon esprit.
Je n'avais pas l'habitude de beaucoup communiquer, étant enfant je passais mon temps à raconter mes journées de manières détaillée, parler, au plus grand malheur de mon entourage. Et c'est à partir de ce désintérêt qu'on portait à ce que je disais qu'est né cette grande solitude, ce mépris, ce long silence. J'étais devenue muette, timide. Puis j'ai rencontré ma meilleure amie Hazel, je me suis ouverte aux autres, j'ai changé, j'ai pris confiance. Ensuite je suis devenue "connue", les choses se sont enchaînées et on m'a formatée de manière à ce que je devienne la jeune, parfaite et innocente chanteuse californienne qui faisait battre les cœurs de ses fans.
J'avais changé, j'avais fait profil bas pour plaire aux autres, car montrer que l'on se faisait trop confiance était vu comme quelque chose de mal. Je devais me montrer douce et raffinée, "féminine", ce mot qui voulait tout et rien dire à la fois. Ce n'était pas moi.
Puis boom, l'affaire de mon ex-mari a éclaté. Et de là, j'ai perdu mes couleurs, ma "gloire". Je suis devenue ce que je suis maintenant. Entre autre, la méchante et vilaine Skylar... qui mange les hommes pendant la nuit. Enfin d'après les médias quoi.
A vrai dire, j'étais à l'aise avec mon image actuelle. La haine se vendait bien, plus on me détestait plus je m'enrichissais. Surtout dans l'industrie dans laquelle j'étais plongée. Continuez de parler de moi pendant que je me fais les poches.
HARRY
Je n'arrivais pas à dormir.
J'avais fait une très grosse erreur que je regrettais déjà. A quoi bon faire quelque chose de mal, court et éphémère alors que le résultat est systématiquement le même: ce sentiment de culpabilité.
Mais pour une fois dans ma simple et ennuyeuse vie, j'avais l'impression d'être réellement vivant. J'étais comme une machine, à laquelle on lui aurait donné des piles pour la toute première fois. Physiquement j'ai toujours été là, mais je n'avais jamais été animé d'une telle passion. J'étais immobile, bloqué dans cette routine continuelle. C'était comme si je venais de faire quelque chose que je voulais vraiment faire, sans contrainte. Juste la liberté de mes actes.
Mais chaque acte, a sa conséquence. La conséquence de l'acte que Skylar et moi avions commis allait être inéluctablement considérable. J'avais perdu une partie de moi, en m'éveillant pour la première fois. Ce n'est pas parce qu'on a la liberté de faire que nous devons faire, c'est pour ça que je me suis toujours imposé des limites. Mais j'avais dépassé leurs frontières. Mes barrières étaient irréparables, j'avais commis un pêché.
J'ai été touché par cette sensuelle déesse de la séduction. C'était presque une fierté pour moi d'avoir été manipulé par elle. Après tout, c'était une des plus ravissantes femmes du monde. Et pendant l'intégralité de ce moment exquis, je n'ai pas pensé à ma femme ne serait-ce qu'une seconde. Parce que la seule femme qui comptait à ce moment là, était celle qui se trouvait en face de moi.
Harry, Harry, Harry... qui t'as mordu?
Même déçu de ma défaite, j'avais ce sourire de victoire encré sur mes lèvres.
J'aimais bien Skylar. Elle n'avait peur de rien.
Mon téléphone émit un son vif qui me sortit de mes pensées affluantes, je le déverrouillai et découvris un message de Skylar, elle m'avait envoyé un article de presse People au titre scandaleux. C'était rapide décidément. Il affichait fièrement deux photos de nous entrain de sortir du bâtiment où s'était tenue la fête au tournant inattendu. Est-ce que ça se voyait autant qu'on venait de s'embrasser mutuellement? Pas sur la bouche bien-sûr, elle n'était pas intéressée par moi, je n'étais qu'un insignifiant pion pour elle. J'aimais ça, elle avait aussi ses limites. Je comprenais sa vision des choses, un vrai baiser sur la bouche avait bien trop de sens à son goût. Mais quand j'y pensais, je voulais bien le connaître, son goût.
Damn Harry.
Elle m'envoya ensuite un autre message.
"Ne dis rien, garde ça pour toi Harry".
Je lui répondis immédiatement.
"Bien-sûr, ça reste entre nous. Bonne nuit Skylar".
Elle vit le message mais ne répondit rien, alors je verrouillai mon téléphone en essayant de ne pas repenser aux événements passés. Sa bouche expérimentée me hantait toujours comme dans le plus beau des cauchemars, ou des rêves...
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Cette nuit était de courte durée vu que je fus réveillé quelques heures plus tard par mon téléphone. Pour une fois je décidai de traîner un peu au lit et de rester allongé sans rien faire, juste fixer le plafond et me libérer l'esprit. Je soupirai longuement pour faire redescendre la pression que je ressentais sur ma poitrine, l'angoisse qui me prenait à la gorge. Les prochaines heures allaient être rudes et la chose que j'attendais le plus était le moment où j'allais retrouver mon lit ce soir après le concert.
Je pris une douche rapide et m'habillai d'un simple jean et d'un t-shirt pour une fois, je savais que Skylar n'allait pas me laisser l'accompagner pour ses sorties aujourd'hui, mais je devais rester à disposition si besoin. De plus que j'avais une réunion avec Zayn... Qu'est-ce que je détestais ces réunions, j'avais l'impression de trahir Skylar en parlant d'elle sur son dos.
J'avalai mon petit déjeuner en un temps record, me brossai les dents puis je décidai de me raser aujourd'hui même si je n'étais pas spécialement barbu, je préférais avoir le visage dégagé. Mais pile à ce moment là, les joues couvertes de mousse à raser, quelqu'un se mit à toquer à la porte. Quel timing!
J'ouvris la porte sur Skylar qui fut surprise. Et moi aussi d'ailleurs. Comment bien commencer la matinée...
- Oh Hey Santa Claus! (Oh salut Père Noël!), dit-elle en haussant les sourcils.
- Skylar... dis-je le rasoir à la main en tenant l'encadrement de la porte.
- Je peux te parler? fit-elle en me cherchant du regard.
- Bien-sûr, entre.
Je la fis entrer dans ma chambre d'hôtel puis regardai dans le couloir pour vérifier que personne ne nous ai vus. Puis je fermai la porte derrière nous avant de finir de me raser dans la salle de bain et de me nettoyer le visage. Je revins dans la chambre en m'essuyant avec une serviette, elle me fixait intensément d'un air captivé.
- Harry on a déconné, affirma t-elle en jouant avec ses mains.
- C'est pas à moi qu'il faut le dire hein, dis-je en haussant les sourcils furtivement tout en regardant autre part.
- Personne n'est au courant, c'est le principal. Cela veut donc dire-
- ... Que ça reste entre nous, je finis sa phrase.
- Oui, en effet. Mais il y a un problème... pourquoi est-ce qu'on a fait ça?
Je n'aimais pas la tournure que prenait cette discussion.
- Parce que tu avais bu. Et que tu voulais essayer tes expériences stupides avec moi.
- Mes expériences stupides tu dis? Donc j'étais seule dans tout ça? C'est toi qui a commencé! elle s'énerva en se levant d'un bon du fauteuil sur lequel elle était assise.
- Tu m'as poussé à bout! répliquai-je.
- Je ne pensais pas que tu allais vraiment le faire!
- Et alors!
- Tu m'agaces.
- Toi aussi.
- Je ne peux pas te faire confiance.
- Bien, tu as fini maintenant? dis-je en la stoppant dans son élan de haine et de surpuissance.
- J'ai bien fini même, fais gaffe à ce que tu dis la prochaine fois. Sinon tu vas m'entendre parler, elle essaya de m'intimider en rapprochant son visage du mien.
- Je n'ai pas peur de toi, chuchotai-je en copiant son arrogance.
- Tu devrais.
- Ça ira merci.
- Tu vois hier je pensais que je commençais à t'apprécier, mais je suis trompée. Tu me déçois.
- A quel moment est-ce que tu as commencé à m'apprécier? Quand tu m'embrassais ou quand-
Elle leva sa main prête à me donner une claque mais j'interpellai son bras avant qu'elle ne vienne frapper ma joue. Quelle agressivité dès le matin.
- Raté, dis-je devant son regard noir de haine.
- Harry je t'emmerde! elle hurla en s'éloignant.
- Tu n'avais pas besoin d'être aussi violente, on peut parler comme des adultes sans avoir besoin de venir se frapper.
- Je n'aime pas qu'on se foute de ma gueule.
Je vins m'assoir sur le lit sans répliquer pour faire redescendre la tension entre nous. Je faisais ça avec mes enfants, ça marchait plutôt bien.
- Skylar est-ce que-
- Ne commence pas Harry, elle aboya.
- Non non, écoute-moi. Je ne vais pas te faire la morale ou me te moquer de toi, d'accord? Assieds-toi juste, dis-je calmement en tapotant la place à côté de moi.
Elle sembla prise au dépourvu et ses lèvres se détachèrent.
- Je vais m'assoir parterre, merci, dit-elle en s'exécutant.
Elle veut bien s'assoir, c'est un bon début.
- Je vais m'assoir avec toi alors, dis-je pendant qu'elle avait ses yeux baissés sur ses bottes en cuir, triturant ses lacet.
- J'ai besoin d'espace personnel.
- D'accord, dis-je en m'asseyant à au moins deux mètres d'elle.
Ses petites mains tremblaient, je me sentais mal à sa place.
- Qu'est-ce que tu veux? fit-elle finalement en levant les yeux vers moi.
- Skylar est-ce que tu as besoin d'aide? dis-je sincèrement.
Elle se pétrifia pendant quelques secondes, comme si sa réaction était en retard. Ou peut-être qu'elle allait exploser. Ce qui me semblait assez probable.
Shit.
- Are you fucking kidding me! (Mais tu te fout de ma gueule!) cria t-elle en se levant d'un coup.
Je me levai à mon tour, pris au dépourvu.
- Non attends, ce n'était pas méchant, dis-je en essayant de la rattraper alors qu'elle se dirigeait vers la porte.
- J'en ai rien à foutre!
- Laisse-moi t'expliquer. Je suis désolé pour ce que j'ai dit, c'était maladroit.
Elle ouvrit la porte et se tourna vers moi une dernière fois.
- Harry. N'oublie jamais que nous ne sommes pas amis, elle articula de façon tranchante.
Puis elle disparut, en claquant la porte.
Oh oh oh oh oh. J'avais merdé, pour de bon, pensai-je la main sur le front.
Là, elle me déteste vraiment.
Heyyy guys! Nouveau chapitre, j'espère qu'il vous aura plu. Bon il est pas ouf mais cette transition était nécessaire pour la suite de l'histoire. Sinon c'est le troisième gros chapitre de la semaine, j'ai rempli mon contrat pour les vacances lol 😂 Maintenant laissez-moi faire mes devoirs 🤣 (presque 4 heures pour ce chapitre💀)
BTW, je me suis improvisée un petit shooting photo pendant ces vacances en piquant l'outfit de Harry aux Grammy's et je trouvais qu'on ressentait les vibes de Skylar dedans lol 😜 Ouais je sais, des fois c'est moi la superstar 😂🤪
(Ça m'a fait penser à Skylar avec ses petites Dr Martens qu'elle ne quitte jamais 😂 j'avoue j'ai un peu une obsession pour cette marque et je fais une collection 😅)
Merci de me lire ❤️ love uuuu
Take care and stay safe ❤️🍀
-Sarraxxx
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