Chapitre 45 ⋅ Au sommet du monde

Les portes du funiculaire s'ouvrirent dans un bruissement qui secoua le silence du soir. Mahiru hésita une seconde sur le quai, se dandinant de gauche à droite au rythme des vacillements de sa volonté, plus tout à fait sûre de savoir si c'était une bonne chose ou non d'être là. La réflexion était idiote, au fond, puisqu'après avoir marché pendant près d'une demi-heure pour rejoindre cet endroit si particulier, ce serait dommage de faire demi-tour à quelques pas du sommet. Pourtant ce fut plus fort qu'elle d'y repenser un peu, de remettre en cause les messages d'Atsumu et sa demande de la voir, de questionner la façon dont son père et Kinako l'avaient poussée à accepter le rendez-vous. Et tous ces points d'interrogation se démultiplièrent aussitôt que son regard olive accrocha la silhouette élancée du volleyeur au bout du quai.

— T'es arrivée vite.

Comme il n'y avait qu'eux deux dans la station de funiculaire, sa voix traversa l'écho jusqu'à vibrer contre ses tympans – et la reporter mentirait en disant que c'était désagréable, à faire pétiller ses joues de rose. Et si elle détesta encore une fois l'effet qu'il avait sur elle, au moins autant qu'elle l'apprécia, Mahiru se décida à le rejoindre à pas comptés.

— J'peux te retourner la remarque, répliqua-t-elle, non sans maudire le tremblement de sa voix. T'es là depuis combien de temps ?

Un sourire amusé frémit au coin de ses lèvres, à rendre ses jambes encore plus cotoneuses qu'elles ne l'étaient déjà, mais il ne répondit pas. À la place, l'aîné des Miya désigna la porte du funiculaire pour l'inviter à y entrer avant que les portes ne se referment sous leur nez, et elle s'exécuta en silence tandis que lui fermait la marche. Ce fut presque naturel, même, pour les deux adolescents de prendre place côte à côte sur deux sièges vides qui n'attendaient que d'être occupés.

Ils ne se dirent rien pendant un long instant, enveloppés dans le silence de l'autre et dévorés par des pensées qui se bousculaient sur leurs lèvres comme des détenus contre la herse d'une prison. Même le départ du funiculaire, cahoteux sur ses rails en dépit du nombre limité de voyageurs à son bord, n'eut pas raison de leur mutisme. Quelque part, c'était peut-être mieux pour la brunette, qui criait intérieurement à chaque secousse où le bras brûlant d'Atsumu s'écrasait contre le sien. Cependant, elle ne savait pas trop comment aborder la discussion avec lui, et un peu fièrement sans doute, elle se disait que comme c'était lui qui l'avait contacté, c'était à lui de faire le premier pas. Ce qu'il finit par faire, bien sûr, à mi-chemin vers le sommet, non sans s'être éclairci la gorge avec embarras auparavant :

— J'imagine que c'est là que je dois te présenter mes excuses.

Mahiru leva les yeux de ses genoux pour contempler son camarade de classe avec hébétude. Il avait déjà l'attention centrée sur sa personne, dans l'attente – peut-être un peu appréhensive – de sa réaction, à faire trembler ses nerfs de nervosité. Or là où elle s'attendait à une suite, le cœur déjà en chamade à l'idée qu'il cherche à se faire pardonner, lui n'alla pas plus loin. Et un soupir mi agacé, mi troublé dépassa ses lèvres :

— Je sais pas ce qui m'énerve le plus entre ta façon pourrie de t'excuser et le fait que tu sois déjà pardonné.

Il gloussa, de ce rire idiot qui n'appartenait qu'à lui et donnait à chaque fois le tourni à la reporter. Pas autant, cependant, que cet aveu criant de vérité :

— Je savais que j'étais pardonné au moment où t'as accepté l'invitation, tu sais.

— Humpf, rêve pas non plus, nia-t-elle aussitôt, et son sourire s'aggrandit à cette remarque.

— Menteuse.

— La ferme.

Le noisette de ses yeux se densifia en se posant sur la moue boudeuse qui naissait sur le bout de ses lèvres, si bien que Mahiru tourna la tête de l'autre côté pour ne pas se laisser troubler davantage. Il eut un rire silencieux, définitivement amusé par sa réaction, mais s'empressa de rattraper au vol son attention tout juste détournée de lui.

— J'suis désolé, lâcha-t-il à brûle-pourpoint, et si le silence tournoya autour d'eux quand son regard olive revint plonger dans le sien, elle ne cacha pas son scepticisme.

— Tu l'es vraiment ?

Il mit quelques secondes à répondre, à croire que si son souffle s'était bloqué dans sa gorge, avant de s'échapper de ses lèvres dans un soupir.

— Ouais, j'le suis. Ce que j'ai dit ce matin...

Atsumu s'interrompit, comme la reporter avait baissé les yeux à la mention de ces maudits mots prononcés le matin même par le volleyeur avant le début des cours, ces mêmes mots qui avaient brisé tous ses espoirs autant qu'ils les avaient amenés à se retrouver ici, côte à côte dans un funiculaire. Oh, comme le hasard pouvait se montrer cruel, quand il le voulait. Et c'est d'une voix moins confiante, la hargne plus retenue, que son interlocuteur poursuivit :

— Je sais pas ce que t'as entendu, exactement. Ça se trouve, c'est même pas ça, mais... j'imagine que c'est pour ça que tu...

Mahiru le fit une nouvelle fois taire d'un hochement de la tête, confirmant dans le même temps sa supposition. Elle le regretta aussitôt, à se mordre les lèvres en lieu et place des doigts pour cette réponse venue tout naturellement, alors même que ça voulait tout dire. Et même s'il avait fini par lui envoyer un message, même s'il cherchait pour l'heure à s'excuser auprès d'elle, le volleyeur avait été parfaitement clair sur sa vision de leur potentiel couple. C'est pour ça que, même si ça la surprit, la reporter peina à le croire quand il poursuivit d'une voix prudente :

— C'est pas totalement vrai.

— Mais c'est pas totalement faux non plus, c'est ça ? traduisit-elle en coulissant un regard furtif dans sa direction, puisque c'était définitivement trop difficile de le soutenir pendant plusieurs secondes.

— Ben... hésita-t-il dans un haussement d'épaules incertain, c'est vrai qu'on n'a pas grand-chose en commun...

La pression de ses dents sur ses lèvres se resserra subtilement à cette réponse, et une pointe de tristesse commença à nouer la gorge de Mahiru. Si ça n'avait pas été pour le funiculaire en pleine ascension vers le sommet du Mont Maya, son terminus, elle serait probablement descendue de la rame pour abréger la conversation et les cruelles vérités qui en découlaient. Il avait raison. Ça l'énervait de l'admettre, ça brisait une fois de plus son cœur déjà bien meutri de l'accepter, mais il avait raison. Atsumu et elle n'avaient rien en commun, tout bien considéré.

Il était un taré du volley-ball, inconditionnel du gymnase où il emménagerait sans hésiter s'il le pouvait. Elle, de son côté, n'avait rien de sportif et déplorait chaque jour la rondeur de ses formes pourtant guère remarquables. Il prospérait à la lumière des uns, fort de son aura de leader, là où elle florissait dans son coin à l'ombre des autres. Il compensait ses maladresses sociales par de belles actions, quand elle n'avait que ses mots pour se défendre. Il s'ancrait dans la réalité et elle se perdait dans l'idéal de ses pensées. Ils étaient le roi et la reine de deux royaumes que tout opposait – tout pour peu, tellemeny peu, en contrepartie.

— Le peu qu'on a en commun, par contre, je l'aime bien, lâcha-t-il cependant dans une déroutante justesse avec le fil ses pensées.

— A-ah, vraiment ? se surprit-elle à bégayer, et il se redressa contre le dossier de leur siège.

— Ouais, je sais pas, t'es marrante. Et puis quelque part, j'crois que... enfin, je suis pas sûr mais je...

Il s'interrompit, à court de mots pour exprimer le fond de sa pensée. De toute évidence le volleyeur n'avait jamais été confronté à cette situation. Mahiru ne pouvait pas lui en vouloir, au moins aussi submergée que lui par le sujet de la discussion – quand bien même elle restait suspendue à ses lèvres qui se pinçaient dans une moue songeuse au fil de sa réflexion, dans l'attente de la suite. Et elle ne vint jamais, cette suite, devancée par une série de cahots qui secouaient tout à coup la rame de funiculaire.

— Ah, on est arrivés, constata-t-il avant de sauter sur ses pieds pour s'approcher des portes grandes ouvertes, et il se retourna vers son interlocutrice au bout de quelques pas. Tu viens ?

— Ah, euh... oui, fit-elle en bondissant elle aussi de son siège pour le rejoindre, quoique maladroitement en raison de son hébétude.

— Ça va aller, je dois pas te porter jusqu'au sommet cette fois ?

Si elle roula des yeux à sa taquinerie, un petit rire sur le bout de lèvres comme lui revenait le souvenir troublant de cette soirée où Atsumu l'avait transportée sur son dos pour soulager la douleur de ses pieds, la reporter ne répondit pas. D'une parce qu'elle aurait probablement bégayé, de deux parce que son esprit était encore dans l'expectative de ses aveux incomplets. Qu'allait donc lui dire le volleyeur avant d'être coupé dans son élan par les portes de la rame ? Quel pseudo compliment si digne de lui allait franchir la barrière de ses lèvres – si tant est que ce fût bien des compliments ? Elle ne le saurait probablement jamais.

— C'est bientôt ton match, non ? s'enquit-elle alors dans une manière de s'occuper l'esprit avec autre chose.

— Ouaip, vendredi, répondit le blondin en prenant la tête de leur petit duo. Match de qualification pour le tournoi national.

— Ça va, t'es pas trop stressé ?

Il haussa les épaules avec nonchalance. Bien sûr, une lueur hésitante passa furtivement dans ses yeux, mais elle disparut bien vite sous l'espièglerie habituelle qui le caractérisait sitôt que ses iris se posaient sur sa petite silhouette.

— Tranquille. Tant que j'ai pas une folle hystérique pour éternuer au moment de mes services, ça va, railla-t-il, et l'autre arqua un sourcil nullement impressionné.

— D'accord, je viendrai pas dans ce cas.

Le silence lui répondit, brisé par ses pas sur le chemin en terre battue quand elle le dépassa en deux rapides enjambées pour avancer au devant de lui. Il ne mit qu'une seconde à réagir, la rattrapant sans difficulté :

— Tu viendras quand même, hein ? J'veux que t'écrives un giga article sur mes talents de capitaine, l'avertit-il d'un ton qui exigeait plus qu'il ne réclamait.

— J'peux demander à Tatsuya ou Kinako d'y aller à ma place, suggéra-t-elle alors dans un sourire innocent, et il fit la moue, guère convaincu.

— Nan, c'est moins drôle si c'est pas toi qui es obligée de lister toutes mes qualités.

— Ah ouais, tu veux me faire chercher une aiguille dans une botte de foin, donc.

Un rire suffisant secoua ses épaules à la réplique balancée tout naturellement, sans qu'Atsumu ne cherche à surenchérir. Pire, même, il daigna s'arrêter pour la laisser prendre les devants sur l'étroite montée d'escaliers en pierre qui s'envolaient vers le sommet dont ils étaient tout proches. La brunette n'eut le temps de gravir que la première marche, cependant, retenue en arrière par une idée germant tout juste dans son esprit, osée, si audacieuse qu'il lui fallut quatre marches de plus avant de se décider à jeter un regard au volleyeur par-dessus son épaule.

— J'vais te préparer un bento pour le match, si tu veux, lui indiqua-t-elle, et la surprise balaya les traits de ce dernier.

— Un bento ?

— Ouais, tu sais, la boîte dans laquelle on fait miam-miam.

— La ferme, rétorqua-t-il aussi sec, malgré l'éclat amusé de ses yeux qui lui donna la confiance de poursuivre.

— Ah, j'imagine que t'en veux pas, du coup ?

Elle monta une marche de plus, à le dépasser de près d'une tête. Peut-être que maintenant elle comprenait pourquoi il s'amusait toujours à la dépasser dans les escaliers au lycée. C'était puéril, mais terriblement jouissif de réussir à dépasser l'autre en taille. Ça donnait l'impression d'être au sommet du monde, aussi haut que les dieux qui toisent les pauvres mortels au-dessous d'eux, plus puissant encore que le lion sur son rocher, définitivement hors d'atteinte.

C'est sans doute pour cette raison que Mahiru ressentit le besoin de sautiller sur la marche suivante et de se hisser encore plus haut, encore plus près du soleil couchant.

Et c'est sans doute pour cette raison que la main chaude d'Atsumu finit par se refermer sur son poignet pour la retenir en arrière.

La reporter tressailit au contact soudain de sa peau contre la sienne, et son corps réagit plus vite qu'elle, pivotant presque naturellement pour lui faire face. Leurs regards se percutèrent, à la même hauteur pour une fois, comme il avait bien vite rattrapé son avance dans le gravissement des escaliers – et c'était d'ailleurs frustrant de savoir que même avec une marche pour l'aider, elle restait plus petite que lui de quelques centimètres. Pourtant il n'avait pas l'air d'humeur à la taquiner sur sa taille, pour l'heure, le visage empreint d'un sérieux inhabituel qu'il lui fut difficile que c'était bien Miya Atsumu qui se tenait devant elle, quand ce dernier articula d'une voix hésitante :

— Si. Si, ça me ferait carrément plaisir pour le bento.

Mahiru acquiesça lentement, hébétée, et c'est tout ce qu'elle parvint à faire. Ses doigts ne l'avaient toujours pas lâchée, semblables à des menottes dont la brunette n'était pas tout à fait sûre de vouloir se défaire. Quand bien même sa chaleur corporelle l'étourdissait. Quand bien même son pauvre cœur partait dans une danse folle. Quand bien même la force de son regard noisette perdu sur son visage depuis un long moment déjà menaçait de la faire s'effondrer comme un château de cartes. Elle prit une grande inspiration tremblotante, prête à lui demander s'il attendait le dégel pour la lâcher, avant de se faire couper l'herbe sous le pied par Atsumu lui-même – et par ses mots qui tombèrent comme une bombe sur la conversation.

— Je peux t'embrasser ?

Et c'en était une belle, de bombe. Une bombe au souffle dévastateur, qui faillit bien avoir raison de son pauvre cœur par sa soudaineté et macula de rougeurs paniquées la surface de ses pommettes parcourues de frissons. Elle ouvrit la bouche et la referma par intermittence sans réussir à produire le moindre son, l'intégralité de son vocabulaire ayant abandonné le navire en plein naufrage qu'était devenu son cerveau à cette demande pour le moins inattendue. Et trop submergée par l'avalanche d'émotions qui lui tombaient dessus – de la surprise teintée de gêne, du soulagement, un chouïa de joie, de l'impatience et de la peur étroitement mêlées, aussi – Mahiru hocha de nouveau la tête pour toute réponse.

C'était différent de tout ce que la reporter aurait pu imaginer. Car là où son esprit s'était représenté un Atsumu audacieux et impatient, trop fier pour montrer la plus petite de ses hésitations, à l'attraper par la taille sans ménagement afin de l'étouffer sous l'assaut de ses lèvres, lui ne tarda pas à renverser tous ses aprioris comme à chaque fois.

Il fit un pas en avant, un pas minuscule, retenu par une incertitude évidente, mais quand même suffisant pour que leurs souffles se mêlent dans l'infime espace séparant leurs visages. La brunette poussa un soupir supposé exhaler toutes ses émotions, sans succès. Ça aurait été impossible, de toute manière, avec la tournure que prenait leur discussion. Sous ses yeux baissés, les doigts du volleyeurs abandonnèrent leur étreinte autour de son poignet pour remonter le long de son bras dans une caresse aussi légère que renversante, jusqu'à venir épouser la courbe de son cou. Elle tressaillit, battant des cils nerveusement au contact chaud de sa paume contre sa peau, avant d'enfin oser lever les yeux vers les siens. Une seconde s'écoula, alors, lourde de toute la tension qu'ils avaient accumulée au cours des dernières semaines. Tous les non-dits et les sentiments se hurlèrent dans ce bref contact visuel que leurs paupières à demi closes éclipsaient déjà. Et là, au sommet du monde où plus rien ne pouvait les atteindre, les lèvres d'Atsumu s'écrasèrent sur les siennes.

Le heurt de leurs peaux eut l'effet d'une étincelle sur un feu d'artifice qui attendait d'être lancé depuis une éternité. Tout s'embrasa et détonna d'emblée, explosion de couleurs à la surface de leurs peaux, pour mieux se répercuter en écho irréguliers dans le reste de leur corps. Ils reculèrent un bref instant, intimidés par la brûlure sauvage du feu. Puis les picotements s'estompèrent bien vite à la fraîcheur du soir, et il ne suffit que d'un regard avide pour que leurs lèvres se scellent à nouveau dans un éclat de flammes. L'incendie repartit de plus belle, attisé par le naturel troublant avec lequel Atsumu attira Mahiru contre lui au fil des baisers, et par l'assentiment total de cette dernière qui s'en remettait à lui sans l'ombre d'une hésitation. À se brûler les ailes dans la passion qui les dévorait. À perdre l'esprit dans l'ivresse des flambes. À se laisser consumer jusqu'au dernier battement de son cœur.

Il leur fallut un moment pour se séparer, après ça. Leurs lèvres repartaient à l'assaut l'une de l'autre à peine éloignées, leurs mains se crispaient un peu plus sur le tissu sitôt qu'un des deux reculait, et de manière générale, leurs corps se complaisaient un peu trop dans leur chaleur commune pour que le volleyeur ou la reporter ait envie de s'en défaire. Pourtant, ils y parvinrent, après ce qui ne leur avait paru être qu'une petite minute, ils réussirent à revenir sur terre. Là, seulement, les deux adolescents prirent conscience de la sombreur qui s'étirait lentement au-dessus d'eux.

— On a raté le coucher du soleil, articula lentement Atsumu, la voix rauque d'un trouble plus qu'évident.

— Ça a duré si longtemps que ça ? couina-t-elle en retour, et il baissa les yeux dans un gloussement.

— Il semblerait, ouais.

Mahiru s'humecta les lèvres, savourant dans ce geste les restes du baiser – son tout premier – qu'ils venaient d'échanger. Ses joues s'empourprèrent encore plus que ce n'était déjà le cas à cette idée qui faisait encore trembler ses jambes de nervosité. Elle zieuta sur le visage de son partenaire, dont le regard noisette semblait lui aussi perdu dans sa direction. Une seconde s'écoula alors, à se contempler en chien de faïence, si bien qu'un fol instant la reporter songea à se pencher de nouveau en avant pour répéter cette expérience inédite. Pourtant, la sagesse la rattrapa bien vite, et elle fit la moue.

— Ça sert plus à rien qu'on aille au sommet, du coup, bougonna-t-elle alors, en référence au crépuscule manqué, et le volleyeur acquiesça.

— C'est clair. La vue de nuit est cool, oui, mais c'est tout ce qu'il y a à faire là-haut.

Elle ne le contredit pas, les lèvres plissées par la réflexion. À l'horizon, quelques étoiles commençaient à scintiller, signe que la nuit s'installait au-dessus de Kobe. Du monde ne tarderait pas à arriver pour admirer la vue depuis le Mont Maya, comme c'était une fois le soleil couché que ce point devenait particulièrement beau et donc touristique. Quelques personnes sortaient déjà de la station de funiculaire en bas de la montée d'escaliers où ils se tenaient. À ce constat, la brunette se décala pour instaurer une distance un peu plus décente entre Atsumu et elle.

— Qu'est-ce que tu fais ? s'étonna-t-il aussitôt.

— Y'a des gens, répondit-elle en désignant les nouveaux arrivants en contrebas, auxquels il accorda un vague regard.

— Ah ouais, faudra qu'on bouge.

— Hum, ce serait mieux. Mais...

Mais j'ai pas envie que la soirée s'arrête là.

Les mots se bousculèrent sur ses lèvres sans les dépasser pour autant. Mahiru se mordit la joue à l'idée d'autant hésiter, pour autant ça ne lui donna pas le courage de les prononcer à voix haute devant le volleyeur. Même après l'avoir embrassé – à moins que ce ne soit lui qui l'ait embrassée ? Elle ne savait pas trop. Son attention restait sur lui, cependant, dans l'attente de la suite. Ils se séparèrent un instant sur le chemin, le temps de laisser passer une farandole de petits vieux qui escaladaient les marches avec difficulté. Et après les avoir regarder passer distraitement, Atsumu tourna les yeux vers elle, un petit sourire au coin des lèvres :

— Y'a une pâtisserie pas loin. Ça te dit d'aller manger un taiyaki ?

Ça y est ils ont enfin franchi le pas 💘

J'ai pas trop le temps de m'étaler pour ce soir. Je voulais juste vous remercier pour vos nombreux messages pour mon anniversaire, c'est super adorable, vraiment !! Petite mention aussi de la chanson « Rétine » d'Amir, que j'ai découverte très récemment (je sais, je vis dans une grotte) et qui m'a beaucoup aidée à écrire ce premier baiser. Et puis bref, j'espère que ce chapitre vous a plu, et si c'est le cas, n'oubliez pas de voter voire de commenter ! Encore merci de lire cette fanfic 💓

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