Chapitre 32 ⋅ L'éclat du soleil
Atsumu attendait sur un banc en pierre blanche perdu au fin fond du patio, loin derrière les feuillages et les fleurs aux mille couleurs. Quoiqu'avachi sur son siège, il se fondait vraiment dans le paysage : son teint de pêche reflétait celui des camélias qui foisonnaient dans les buissons environnants, la ferveur de son regard se perdait dans la chaleur des lieux, et sa flamboyante tignasse blonde concurrençait encore une fois le soleil au-dessus d'eux. Mahiru retint son souffle en l'apercevant, éblouie, la peau déjà parcourue d'étincelles au souvenir de leur discussion le matin même, avant de revenir bien vite sur tout le fil de ses pensées. Car là, à l'ombre d'un arbre bordant l'allée principale du patio, les mains chargée d'un bento prêt à être partagé, l'adolescente estimait avoir eu son lot d'aveux pour la journée.
Elle était amoureuse de cet abruti de volleyeur, d'accord. Pas besoin de reconnaître qu'elle le trouvait beau en prime.
Et pourtant... Pourtant quelques secondes encore, la reporter hésita à le rejoindre, éternisa un peu ce moment au bord du vide où tout et rien était possible, savoura ce moment où son regard l'absorbait tout entier sans que lui ne l'ait remarquée. Puis, à croire qu'il avait lu dans ses pensées focalisées sur lui, Atsumu tourna la tête dans sa direction. Leurs regards se percutèrent à travers la distance, éclats d'hébétude contre l'arrogance ordinaire qui le caractérisait. Et enfin dans un soupir long comme le bras, Mahiru rejoignit en quelques rapides enjambées celui avec qui elle avait rendez-vous.
— Ah ben quand même ! lança-t-il à son arrivée dans un sourire narquois qui lui courut sur les nerfs. Je commençais à croire que tu m'avais posé un lapin.
— Laisse-moi un peu le temps d'arriver, aussi ? grommela-t-elle en réponse, avant de déposer le bento à ses côtés sur le banc. Ça fait même pas cinq minutes que ça a sonné, en plus.
— Huit minutes, pour être exact. Les marches des escaliers étaient tellement hautes que t'as dû les descendre une à une ?
— La ferme.
Le volleyeur gloussa, de ce rire satisfait qui lui échappait à chaque fois qu'il parvenait à ses fins avec elle – et ça l'énervait de se faire avoir comme une bleue à chacune de ces fois. Pour autant elle ne laissa rien paraître, se contentant d'observer dans un rapide coup d'œil circulaire les alentours pour éviter de se concentrer sur lui. Ainsi put-elle remarquer non sans quelque fébrillité que le coin choisi par Atsumu se tenait un peu à l'écart du reste du patio, loin de l'ombre des arbres et des parterres de fleurs qu'on avait volontairement évité d'exposer à un tel ensoleillement, loin des carrés d'herbe où se bousculaient les autres du lycée, loin du brouhaha incessant des couloirs qui leur parvenait désormais étouffé. Seul un bout de chemin demeurait visible depuis l'endroit où ils se tenaient, et encore, il fallait vraiment s'arrêter et regarder dans leur direction pour les apercevoir. Ils étaient donc presque seuls au monde.
— T'étais obligé de prendre le banc le plus paumé du patio ? ironisa-t-elle, en s'asseyant néanmoins à ses côtés sur ledit banc.
— Nan, mais c'est le seul que j'ai trouvé qui soit pas au milieu des fleurs et de tous les machins avec du pollen. Flemme que tu m'éternues dessus avec tes allergies...
La brunette posa le bento sur l'assise du banc un peu trop brusquement que cela n'exacerbe son amusement déjà bien entamé, avant de tourner un regard blasé vers lui et vers son sourire fier tout à fait horripilant. Au moins aussi horripilant que la sensation de ses jambes flageolantes à l'idée qu'il se soit souvenu de ce détail. Elle s'y raccrocha pour répliquer avec ardeur :
— Pourquoi ? T'as peur de pas réussir ton service encore une fois ?
— Et de retomber sur une folle hystérique qui jette du jus de fruit sur les gens ? Non merci.
— Très drôle ça, fit-elle en roulant des yeux. La folle hystérique est en train de te nourrir, j'te rappelle.
— Et je l'ai déjà nourrie aussi, répondit-il du tac au tac.
— Avec de la nourriture volée.
— Qui t'a vachement arrangée quand t'as découvert que ton crush était en couple.
La réplique fit mouche. Mahiru ouvrit et referma la bouche par trois fois, à la recherche d'une réponse adéquate qui ne venait décidément pas, avant de pincer les lèvres dans une moue boudeuse.
— C'est petit, ça, lui reprocha-t-elle, sans grande conviction toutefois.
— Ha, comme toi du coup ? sourit Atsumu en retour, visiblement galvanisé par le dessus qu'il avait dans la conversation, et elle plissa les paupières en retour.
— J'espère que t'aimes le gravier, parce que c'est tout ce que t'auras à manger si tu continues.
Un nouveau rire lui échappa, léger comme la caresse du vent dans les arbres, et la reporter mentirait en disant que son cœur ne réagissait pas un peu à ce son. Elle prit une grande inspiration pour s'en défaire, et choisit de dévier la conversation sur la raison pour laquelle ils s'étaient retrouvés ce midi-là, à savoir le repas. Et tout en dénouant le furoshiki qui emballait le bento, elle s'enquit d'une voix se voulant détachée :
— T'as pu trouver des baguettes du coup ?
— Yep, acquiesça-t-il en brandissant non sans fierté un set de couverts en bambou, qu'il agita sous son nez et la fit grogner de protestation. 'Samu devrait vraiment changer son code de cadenas, c'est pas très malin d'utiliser sa date de naissance alors que je la connais aussi.
Mahiru fronça les sourcils à la mention de ce détail qui pourtant ne la surprenait qu'à moitié, et détourna un instant les yeux de son nœud pour le contempler avec scepticisme.
— Surtout que vous avez la même, ajouta-t-elle laconiquement, et il cligna des yeux comme s'il venait de se rappeler ce détail.
— Ouais en plus. Il est doublement con, du coup, en conclut-il dans un haussement d'épaules qui la fit rouler des yeux.
— C'est ton frère, en même temps, il traînait un boulet depuis la naissance.
— Hé ! J'ai une meilleure moyenne générale que toi, je te signale !
— D'un demi-point, déjà ! Et puis moi au moins, j'oublie pas que je suis née le même jour que mon jumeau !
— En même temps, tu sais pas ce que c'est, vu que t'as pas de...
Atsumu ne finit jamais sa phrase. Le mot final ne franchit jamais ses lèvres, ne s'envola jamais dans les airs et, curieusement, ne lui brisa jamais le cœur. Car il l'avait retenu à la dernière seconde, les yeux écarquillés par la surprise qui l'avait saisi en comprenant tout le poids que pouvaient avoir ses mots. Et quand bien même le dernier d'entre eux n'avait pas été prononcé, il planait quand même sur la conversation, comme l'ombre d'un nuage de pluie qui sans se déverser sur eux refroidissait considérablement l'atmosphère.
— J'ai rien dit, pardon, oublie ça.
Un soupir ponctua les mots articulés avec précipitation dans une manière un peu désespérée d'annuler les précédents, en opposition totale à la posture du volleyeur. Il ne la regardait pas, l'attention délibérément dirigée sur le sol devant eux et le visage fermé. Cette simple réaction frappa Mahiru, qui arqua un sourcil dans la confusion ; venait-il vraiment de dire ce qu'il avait dit, ou bien avait-elle rêvé ? Et pourquoi un frisson avait dansé sur sa nuque à l'idée que non, tout était bien réel ? Leurs regards se frôlèrent lorsqu'Atsumu lui jeta un regard en coin, et le déclic se fit. Elle se racla la gorge :
— C'est... c'est rien, t'en fais pas.
Et c'était vrai. Aussi étonnant fût-ce, l'adolescente ne lui en voulait pas. Pour sûr, ça l'avait un brin perturbée, et s'il avait été au bout de sa phrase, sans doute aurait-elle pu s'effondrer ou s'emporter – en somme, une réaction bien plus extrême que la simple hébétude avec laquelle elle le contemplait là. Car le simple fait qu'il se soit tu juste à temps pour ensuite bredouiller des excuses à toute hâte la réduisait au silence. Ce devait être pour cette raison que le reste de ses pensées ne tarda pas à suivre sur ses lèvres, dans un aveu qu'il lui fallut répéter trois fois dans sa tête avant d'oser le dire d'une toute petite voix :
— J'crois que c'est la première fois. Que tu t'excuses auprès de moi, je veux dire.
— Hum, grogna-t-il dans un haussement d'épaules qui lui arracha un sourire intrigué malgré elle. Ben t'y habitues pas, c'était que pour cette fois.
— Pourtant y'a d'autres fois où t'avais bien plus de raison de le faire, tu sais ? argua-t-elle en penchant la tête, même sans croire entièrement à ce qu'elle disait.
— J'ai fait que me défendre les fois d'avant. C'est juste que là... c'est pas cool, c'est tout.
Et ce, toujours sans lui adresser un regard. Mahiru ne sut pas si elle devait s'étonner ou non de ce retrait soudain après ses excuses d'un peu plus tôt – sans nul doute sincères mais guère très assumées – car c'était si fidèle à lui-même et pourtant ça ne lui ressemblait pas non plus. Un tout autre Atsumu, à vrai dire, était assis près d'elle ; un Atsumu inconnu sans être trop étranger qui ne lui évoquait aucune animosité pour une fois. Seule une fébrilité inouïe qui lui picotait le bout des doigts et un sourire lui retroussant le coin des lèvres. Un sourire taquin.
— Oh, mais tu ressentirais de l'empathie pour moi ? comprit-elle alors, guère désireuse de laisser passer cette occasion d'enfin pouvoir inverser les rôles entre eux. Waouh, je te cache pas que ça, c'est inouï !
— Roh, ça va, la ferme.
La reporter sentit son sourire s'aggrandir, ce qui n'échappa bien évidemment pas à l'œil de lynx de son interlocuteur, même détourné d'elle, mais il poursuivit quand même, d'une voix anormalement songeuse :
— 'Samu est un gros bouffon. Et il est toujours en train de me prendre la tête. Mais je sais pas... j'arrive pas à imaginer ma vie sans qu'il soit là, quelque part, à critiquer ce que je fais. Quelque part, moi non plus je sais pas ce que ça fait d'être dans ta peau, de pas avoir de...
Une nouvelle fois il ne prononça pas le mot, au grand dam de son cœur qui rata un battement.
— Enfin bref, conclut-il pour se défaire de cette gêne de plus en plus persistante. C'est pour ça que c'est pas cool de te tacler là-dessus.
Mahiru resta bouche bée de cette tirade que jamais elle n'aurait soupçonnée chez son voisin de classe. Enfin, peut-être que son cœur l'aurait soupçonné, indéniablement troublé depuis ce maudit taiyaki au coin d'une table, mais le reste de son corps, oh ça non. À aucun moment n'aurait-il pu anticiper ce moment où sa nuque picoterait au fil des aveux du volleyeur, où ses cordes vocales l'abandonneraient à ses excuses, où son visage s'enflammerait tout seul à ce regard en coin qu'il lui décocha. Il s'écoula une longue minute, perdue dans le chant des mésanges non loin d'eux, avant que la demoiselle ne parvienne à se ressaisir et ne rompe son vœu de silence.
— En fait, murmura-t-elle en déglutissant. T'es vachement plus gentil que ce que tu laisses paraître, comme garçon. T'es juste... extrêmement nul avec les mots.
— Hum. T'es pas un modèle de douceur non plus, hein.
Là. L'atmosphère dense qui avait ralentit le temps autour d'eux retomba brutalement à cette réplique pourtant guère mordante, et ce qui devait être un soupir devint un rire à mi-chemin des lèvres de Mahiru. Elle n'aurait pas pu s'expliquer pourquoi – peut-être parce qu'elle s'était laissé surprendre alors que les piques d'Atsumu faisaient partie intégrante de son quotidien désormais – mais ce rire disparut bien vite quand lui revinrent d'autres pensées plus nostalgiques.
— Ouais, je sais, reconnut-elle à demi-mot, et cette fois ce fut son tour de ne pas le regarder. Ça doit être pour ça que Kinako en a marre de moi et veut plus me parler.
Ça avait été dit davantage factuellement que sur le ton de la tristesse. Parce qu'il fallait que ça sorte. Parce que cette discussion en appelait une autre, qui revenait continuellement. Parce qu'il était sans doute le seul en dehors de sa mère à connaître la situation, à la connaître – et donc à savoir combien la reporter était un véritable calvaire à vivre.
Atsumu haussa toutefois les épaules pour signifier son scepticisme.
— Ça pourrait être pire. Tu pourrais être la journaliste la plus relou de l'univers... ah, on me dit dans l'oreillette que c'est déjà le cas.
Battement de cils, et à l'instant d'après son regard noisette avait coulissé dans sa direction, dans l'expectative, tandis qu'un sourire terriblement effronté fleurissait au coin de ses lèvres. Un sourire qui aurait donné envie à Mahiru de le gifler, pas si longtemps auparavant. Là, seulement, il lui semblait tellement plus simple, plus naturel, de s'abandonner au petit rire nerveux qui lui dévorait les lèvres. Il ne la complimentait pas, ne lui disait pas l'adorer, ne faisait au fond qu'ajouter une couche à toutes les insultes proférées depuis qu'ils se connaissaient, mais peut-être que c'était tout ce dont elle avait besoin, au final : quelques insultes autour d'un bento partagé.
Bento qui attendait toujours d'être dégusté, d'ailleurs.
Cette simple pensée remit en mouvement son corps tétanisé par l'hébétude, et l'adolescente entreprit, non sans quelque fébrilité, d'ouvrir la boîte à repas afin de commencer à manger. Ce faisant, elle jeta un coup d'œil furtif à Atsumu, dont le regard s'était détourné d'elle pour se perdre dans la distance, et si elle ne se posa pas plus de question que ça au début, la brunette s'étonna de le voir rester immobile quand elle ouvrit le bento. Même l'odeur de riz mariné et de thon cru circulant dans l'air ne parvint pas à détourner son attention de ce point indéfinissable qui le captivait au moins autant qu'une proie obnubile son prédateur.
— Qu'est-ce que tu regardes comme ça, depuis...
La question avait été formulée plus dans une volonté de faire la conversation que par réelle curiosité. Toutefois la reporter ne put jamais la terminer : la fin fut remplacée en un couinement de surprise qui franchit ses lèvres lorsque le volleyeur fondit sur elle sans crier gare, et la fit basculer du banc avec lui. Ils heurtèrent ensemble le sol terreux dans un bruit sourd, qui provoqua l'envol de quelques oiseaux perchés sur l'arbre le plus proche.
— Mais enfin, Atsumu, qu'est-ce que tu fais ? pesta l'adolescente, les nerfs fouettés de colère à l'égard du blond.
Par chance, elle ne s'était pas fait mal en tombant ; seule la surprise de son geste suivi inévitablement du choc avec le sol lui avaient coupé le souffle. Et peut-être qu'il était encore coupé, ce souffle, bloqué par la proximité soudaine avec le visage d'Atsumu juste au-dessus du sien. Son souffle lui balayait la joue, quelques mèches de ses cheveux dorés lui chatouillaient la tempe, et la chaleur de son corps enveloppait le sien sans même le surplomber. Ils étaient proches. Beaucoup trop pour que le cœur de Mahiru ne s'affole pas au fond de sa poitrine, pour que son visage ne s'enflamme pas face au sien, pour que les mots ne trébuchent pas sur ses lèvres au moment où elle reprit la parole :
— Je... Atsumu, bouge de là, bon sang ! T'es vraiment...
— Chut, l'interrompit-il en posant la main sur sa bouche pour l'empêcher d'en dire plus.
La brunette sentit un agacement profond lui courir sur les nerfs à cette injonction, tout d'abord parce que c'était la deuxième fois en l'espace d'une minute qu'il lui coupait la parole, mais aussi et surtout parce qu'à l'exception de sa paume sur son visage, il ne lui accordait aucune attention en lui parlant. Le blond avait le visage entièrement tourné vers la droite – vers sa gauche donc – en direction de ce point qui l'avait tant perturbé à l'instant. Elle secoua la tête pour se défaire de sa main sur ses lèvres, et il ne résista même pas.
— Vraiment, j'espère que tu t'es lavé les mains avant de faire ça, parce que c'est...
Le temps s'arrêta, en suspens, et sa phrase aussi. Et pour une fois, Atsumu n'y était pour rien. Là, elle comprit. Pourquoi le volleyeur s'était comporté bizarrement au cours des derniers jours. Pourquoi il s'était montré plus attentionné. Pourquoi il s'était soudain intéressé, sans même en être réellement, à ses histoires avec Kinako. Pourquoi Kinako elle-même s'était éloignée d'elle. Tout lui semblait plus clair, tout à coup. Car sa meilleure amie se trouvait là, sur ce morceau de chemin dépourvu de buissons que la reporter avait repéré en arrivant dans le patio, inconsciente des deux regards qui les dévisageaient sans vergogne, elle et la silhouette à ses côtés. Silhouette que Mahiru avait trop longtemps observée en catimini les deux années auparavant pour ne pas la reconnaître.
Murao.
Kinako se baladait main dans la main dans le patio avec Murao.
⋅
Bon. J'ai accumulé pas mal de retard ici, ça fait ± un mois que j'ai publié le dernier chap, je suis la pire, je m'en veux vraiment pour ça. J'ai juste beaucoup d'idées et très peu de temps pour les concrétiser (surtout ce mois-ci pour le coup), du coup c'est compliquay comme on dit. Je vais essayer d'écrire le prochain chap au plus vite, ça pourra être la semaine prochaine comme dans quatre semaines, je suis incapable de vous le dire à l'heure actuelle. Du coup, stay tuned!
Pour revenir au chapitre, eh bien, il se passe à la fois pas grand-chose et beaucoup de choses. Surtout dans la tête de Mahiru en fait 🤭 Et puis les réactions d'Atsumu montrent qu'il change inconsciemment vis-à-vis d'elle aussi 👀 quant à la scène finale, bon j'vous cache pas qu'à la base c'était censé être une sorte de « câlin » pour éviter à Mahiru de voir les deux loulous, mais j'ai pas compris comment c'est passé à ça... Ah la tendresse légendaire d'Atsumu ~ J'espère que ça vous a plu quand même, et si c'est le cas, n'hésitez pas à voter et à commenter !
Sur ce je vous laisse, et on se retrouve dans la prochaine partie. Encore merci de lire cette histoire 🫶🏻
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