Bonus #3 ⋅ L'anniversaire
On est officiellement le 5 octobre au Japon, ce qui veut dire que c'est l'anniversaire des jumeaux Miya, et en particulier d'Atsumu ! À cette occasion, voilà un petit OS écrit non pas par moi mais par la goatesque Tillays pour mon anniversaire l'année dernière, qui se passe au moment de l'anniv de notre débile préféré <3 Perso, j'ai fondu comme du fromage de raclette à la lecture de cet OS trop adorable, donc il n'y a pas de raison que je sois la seule à en profiter. Encore merci Tiff pour cet incroyable morceau d'AtsuMahi 🫶🏻
⋅
Sur le papier, il n'y avait aucune raison que ce soit compliqué.
Ce devrait même être plutôt facile, en théorie.
Tout était déjà prêt, à côté d'eux, et il ne resterait plus qu'à assembler le tout. Que ce soit les ustensiles nécessaires ou bien les ingrédients tout juste sortis du réfrigérateur, ils avaient été réunis conformément à ce que la recette indiquait.
— Et voilà ! Alors, c'est qui le pro pour casser les œufs ?
Le ton brillant de fierté qui parvint jusqu'à elle ne manqua pas d'interpeller Nomura Mahiru. Un sourcil arqué, elle se tourna pour faire face à Atsumu, et constater qu'il venait de casser son quatrième œuf dans un des récipients qu'elle avait sorti. Elle qui n'avait pas encore commencé à faire quoi que ce soit, si ce n'était jeter un œil à la recette, pouvait affirmer que casser les œufs n'était pas la première étape.
— Qu'est-ce que tu fais ? s'agita-t-elle en vérifiant le contenu du récipient. Il faut d'abord mettre la farine et le sucre !
— Ah bon ? s'étonna sincèrement le volleyeur. Bah donne, je les rajoute.
— Mais non, il fallait les mettre avant ! Regarde, la recette dit « Mélanger la farine et le sucre, puis y creuser un puits pour casser les œufs ».
Le paquet de farine déjà dans les mains, Atsumu s'immobilisa, puis se retourna pour faire face à la jeune fille. Ses yeux se plissèrent, reflet de sa dubitativité, mais la reporter semblait bel et bien sérieuse.
— On s'en fiche, non ? De toute façon, ça sera mélangé, après avoir tout mis.
Mahiru se renfrogna. Sur le fond, il n'avait pas vraiment tort, seulement elle n'était pas prête de se risquer à l'admettre.
— Tu rétorques pas ? Je suis surpris, t'es un peu plus hargneuse d'habitude.
L'intonation taquine qui vibra dans son timbre portait quelque chose qui agaçait Mahiru au plus haut point. Elle avait conscience qu'il cherchait affectueusement à la taquiner et à se moquer d'elle, seulement rester silencieuse afin de paraître mature s'avérait bien difficile.
— Je dois comprendre que t'avais jamais fait de gâteaux ?
— Humpf, bien sûr que si. J'en fais souvent, avec ma mère. C'est juste qu'en suivant bien la recette c'est plus... facile.
Elle avait conscience de perdre en crédibilité à chaque mot, mais continuait de creuser.
— Mais c'est pas grave, reprit-elle. Je comprends que tu fasses tout sans suivre la recette. En fait, je me doutais depuis un petit moment déjà que tu savais pas lire.
Le regard fusillant qu'il lui lança du coin de l'œil gonfla la petite fierté qu'elle nourrissait dans sa répartie. Lorsqu'ils s'étaient mis d'accord, émettant l'idée de réaliser ensemble le gâteau qu'ils mangeraient pour l'anniversaire d'Atsumu, ils n'avaient pas imaginé que le ton commencerait à monter dès les premières minutes de préparation. Ce n'était pas surprenant, après tout c'était comme ça qu'ils fonctionnaient. À force, même s'ils ne se le disaient pas, ils savaient que c'était devenu leur manière de se témoigner de l'affection.
Atsumu considéra le paquet de farine qu'il tenait toujours, sa petite-amie, puis le récipient dans lequel les œufs avaient été cassés. Il y distingua d'ailleurs un petit morceau de coquille qui avait échappé jusque-là à sa vigilance, mais refusa de laisser à Mahiru l'occasion de se moquer une nouvelle fois – alors il le laissa à sa place, en se disant qu'avec un peu de chance ça tomberait dans sa part de gâteau à elle. Un sourire vainqueur sur le bout des lèvres, il plongea la main dans le paquet de farine, avant d'en projeter sur la jeune fille.
Désabusée, les sourcils froncés, Mahiru se tourna avec lenteur pleinement en sa direction, plantée au beau milieu de la cuisine. La farine dessinait des taches blanches dans les boucles de sa chevelure brune, d'un côté seulement, et l'adolescent dut retenir un rire.
— Oh, pardon. J'ai fait tomber un peu de farine, mais t'es tellement petite que j'avais pas pensé que ça te tomberait dessus.
Cette blague redondante sur sa taille était presque devenue une habitude, si bien qu'à force Mahiru ne parvenait même plus à se sentir outrée. Devant son manque de réaction, Atsumu plongea une nouvelle fois sa main dans le sachet, pour lui en envoyer au visage, cette fois. La poudre accrocha principalement son nez et parsema ses joues gonflées. Elle alla même jusqu'à se poser sur ses cils, la forçant à en battre rapidement pour se défaire de la gêne que le poids engendrait.
— Atsumu ! s'indigna la jeune fille. Si tu pouvais la « faire tomber » dans les œufs ça éviterait qu'on ait à tout devoir nettoyer !
— C'est pas ma faute si je suis maladroit.
— Je préfère pas imaginer cette maladresse si j'éternuais pendant que tu cuisines. On a déjà vu comment ça finissait...
Ce fut au tour d'Atsumu de se renfrogner, piqué à vif dans son égo. Il s'apprêtait à plonger une nouvelle fois une main dans le paquet farine, mais se le fit arracher de justesse par Mahiru.
— Il va plus en rester pour le gâteau, lâcha-t-elle d'un regard entendu. Et si on se dépêche pas, on n'aura pas le temps de tout nettoyer avant que mes parents rentrent.
Il lui sembla qu'Atsumu marmonnait quelque chose qui ressemblait à « rabat-joie », mais elle n'y prêta pas attention. Elle lui rendit le paquet après s'être assurée que le contenu finirait dans le même récipient que les œufs et non dans ses cheveux, puis s'attela à faire fondre le chocolat et le beurre, conformément à ce que la recette qu'elle suivait indiquait. Le gâteau fut finalement enfourné sans qu'aucune autre chamaillerie n'éclate – miracle !
— Il faut faire le glaçage, maintenant, expliqua Mahiru en faisant défiler sur son téléphone la recette. Alors... Le chocolat, le sucre glace... Tiens, passe-moi le beurre à côté de toi.
Aucune réponse ne lui parvint. Adossé au plan de travail, les coudes posés sur celui-ci, Atsumu observait avec une intensité inébranlable la jeune fille. Immobile, presque aussi concentré dans cette tâche qu'elle-même ne l'était dans son gâteau, il laissa l'esquisse d'un rare sourire attendri étirer son visage.
— Atsumu ? Tu peux me passer le beurre ?
— T'étais aussi investie, quand tu m'as préparé un bento, y'a quelques mois ?
Mahiru se raidit. Ses pommettes s'enflammèrent bien malgré elle au souvenir de cette soirée passée à cuisiner un bento pour le volleyeur... Bento qu'elle ne lui avait finalement jamais apporté. Mais cela ne les avait pas empêchés de partager un repas, dans le patio du lycée.
Ce souvenir portait à lui seul les réminiscences des débuts de leur relation. Mais plus que tout, et il en fit battre son cœur plus vite de nouveau, il portait en son sein la révélation. Le coup de massue.
Car c'était ce jour-là qu'elle avait pris conscience des sentiments qu'elle nourrissait à l'égard du passeur. Et il n'y avait plus eu de retour en arrière possible.
— Non, je l'avais préparé rapidement. J'avais des trucs importants à faire après, de toute façon.
En réalité, elle y avait passé la soirée, à essayer de faire en sorte que tout soit parfait. Elle n'avait rien eu de plus important à faire. Mais même maintenant, il n'avait pas besoin de le savoir.
— Menteuse, se renfrogna le volleyeur.
— Je mens p...
Il se pencha en sa direction, bloquant dans sa gorge la fin de sa phrase, pour poser ses lèvres sur le bout du nez de la reporter. L'incompréhension et la surprise peignèrent son visage déjà rougi, et elle battit des paupières à répétition. Il laissa une moue victorieuse dessiner ses traits, fier de ce qu'il venait de provoquer chez elle, mais déchanta rapidement :
— C'était quoi, ça ? questionna-t-elle avec un sérieux presque offensant.
Devant sa réaction, lui qui peinait bien souvent à exprimer son affection et se révélait plus souvent maladroit et bourru qu'autre chose, il sentit un léger rouge de honte lui picoter les joues.
— Quoi ?
Mahiru resta silencieuse, son téléphone toujours dans les mains, mais verrouillé. Devant son absence de réponse, Atsumu se sentit obligé de reprendre :
— Il te restait de la farine sur le nez. C'était censé être... tu vois quoi. Tu gâches tout avec ta réaction !
À ces mots, l'éclat d'un rire lui parvint. Il perça l'espace restreint de la cuisine, pour venir vibrer à ses tympans. C'était le moment où il se permettait généralement un commentaire désagréable, qui contenait souvent les mots « rire » et « baleine » ; mais pas cette fois. Elle pouvait bien se moquer. La teinte rougie qui parsemait ses joues, son regard aussi brillant que l'émeraude et la douceur de sa voix, à travers les paroles qu'elle tentait de prononcer, indissociables de son rire, témoignaient de tous les sentiments qu'elle ressentait, en écho aux siens.
Sa chevelure contenait toujours de la farine qu'elle n'avait pas frottée, lorsqu'il passa ses larges mains au travers, sous ses oreilles, pour lui maintenir le visage. Les traits crispés par une gêne provoquée tant par son propre geste que par la réaction de sa petite-amie, il resta immobile de longues secondes. Ce fut Mahiru elle-même qui s'avança pour déposer sur ses lèvres un baiser, aussi abrupt que doux.
Non seulement le gâteau était trop cuit, mais en plus il n'eut jamais de glaçage.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top