7. Balade

[PV d'Akeno]
Il ouvra les yeux, me vit mais ne fit rien. Sa langue saignait, il crachait le sang qui s'écoulait. N'était-il pas sensé aimer ce liquide rougeâtre ?
Il s'assit et tenta de se soigner. Une faible lumière sortit de ses mains, d'une clarté douce et rassurante.
- Akeno, tu pourrais m'aider au lieu de rester planté là à rien faire?
- ... Oui, bien sûr.
J'allai de ce pas aller chercher... Que pouvais-je prendre? On ne soigne pas une langue.
- Arc, comment voudrais-tu que je te guérisse?
- Hmmpf...
Il tentait toujours là à s'occuper avec sa magie. Mais il n'y arrivait pas.
Je lui apportai juste un bout de tissu en guise de pansement.
- Merci.
Le silence s'interposa, deux longues minutes se passèrent avant que nos regards se croisent à nouveau.
- Tu fous quoi dans ma chambre dude ?
Je fus encore une fois choqué par sa manière de parler, même s'il paraissait que les "jeunes" d'aujourd'hui parlaient en ce langage si familier.
- ... Je vous prie de reformuler votre phrase avec un peu plus de politesse.
Il grogna et continua:
- Dis moi pourquoi t'es venu ici.
Cela m'ennuyait beaucoup qu'il me rabaissait à son niveau, mais je pensais que je devrais m'y habituer si je voulais en connaître plus sur ce dragon.
- Je voulais vérifier si tout allait bien.
- Je pense pas que ça soit normal de le faire à 4h du matin.
- Je pensais que tout le monde serait endormi.

Un reflet étrange passa dans ses yeux quand il releva la tête, ses yeux mauves me fixaient encore, je ne tentais pas de fuir.
- Il y a bien une raison pour que tu soies venu aussi près de moi...
Je ne répondis pas, marchai jusqu'à la porte et prononçai d'une voix presque inaudible:
- Vous me rappelez quelqu'un... Desescard.
Et je refermai la porte.

[PV d'Arc]
Akeno ne s'était pas gêné d'entrer dans ma chambre à une heure pareille. Son comportement était étrangement singulier malgré les apparences. Il était réellement curieux à mon sujet.
Il m'avait déjà posé de nombreuses questions inutiles sur ma vie et mon quotidien. Même si ces questions n'étaient juste pas normales.
Mon esprit, encore crevé et trop flemmard pour penser un peu plus à une heure aussi fraîche, retomba aussitôt dans le sommeil.
Je me réveillai à 11 heures.

Le petit déjeuner était prêt quand je suis descendu de l'étage. La salle à manger était conviviale et éclairée par la lumière du soleil grâce aux grandes fenêtres donnant sur le jardin. Celui-ci était d'une couleur vive, regorgeante de vie, colorée par de nombreuses fleurs reflétant un paradis utopique.
Akeno était debout à l'autre bout de la pièce, il venait d'entrer lui aussi. Miranda mangeait une salade de fruits et Akari était absent. Il était sûrement déjà rentré chez lui.
- Bonjour Desescard.
Tout était calme, ou du moins il le semblait jusqu'à que le faux tigre débarque dans la salle:
- ARC!! Viens m'aider!
Je lui montrai une mine curieuse et il ressortit aussitôt. Je le suivis.

Il m'amena dans un lieu éclairé, blanc et majestueux que je connaissais pas, où je trouvai mon amie Aria, évanouie sur le sol. Cela faisait quelques jours que je ne l'avais pas vue.
- Elle est juste évanouie, Akari, pas de quoi s'inquié...
- Mais...
Je vis une sorte d'aura noire apparaître une petite seconde sur le corps avant de se dissiper. Signe que le mal était en elle.
- Tiens elle est demonia...
- Chut, ne dis pas ce mot ici!
Je reconnaissais ces marques sur son visage; deux cicatrices profondément fendues dans la fourrure de la chatte blanche, celles marquant l'incarnation d'un dieu dans un corps "pur".
Je chuchotai:
- Mina, c'est elle.
Ce dieu qui s'était fusionné au corps d'Aria n'était autre que Mina, la déesse de la guerre. Elle était souvent représentée en une louve noire aux yeux rouge sang. Mais elle était parfois peinte en blanc neige; je n'ai jamais compris la raison de ce changement de couleur.

Le blanc signifiait seulement la pureté à mes yeux.

- Aria est possédée par Mina alors?
- Mina?
Akari n'en connaissait pas d'avantage que moi. Cela n'allait pas nous aider.
Je me baissai et tentai de soigner la féline encore inconsciente. Je posai mes mains sur ses yeux et laissai la magie opérer. Avant d'être violemment repoussé par une force se dégageant d'elle.
- Uh... Je sais pas quoi faire.
Un long silence s'interposa.

- Qu'est-ce que tu fais ici, dragon.

J'entendis quelqu'un atterrir derrière moi, doucement, comme porté par des ailes.
Je me retournai sans crainte, comme à mon habitude.
Je vis une lame en première vue, pointée entre mes deux yeux. Couleur argent, étincelante, à quelques centimètres de moi.
- Euh, salut l'inconnue.
Une hérissonne se trouvait debout en face de moi, avec un regard menaçant.
- Je fais le médecin, vous pouvez prendre congé.
J'imitai un vrai médecin avec des gestuelles débiles, mais même un enfant n'aurait pu croire à mon jeu d'acteur.
- Pfft.
Elle baissa son épée et me regarda.
- Il fait quoi ici ce dragon.
Je me tournai vers Akari pour le laisser lui répondre.
- C'est Arc, Sword, je voulais juste qu'il soigne Aria.
Elle soupira:
- Ce n'est pas quelqu'un comme lui qui parviendra à la réveiller.
- S'il peut pas la réveiller, qui le fera alors?
Il y eut un petit moment de silence:
- Aria fait la Belle au Bois Dormant, tu n'as qu'à l'embrasser Akari.
- Je ne permettrai pas de faire ça !
- C'était une blague!
Je les regardais en silence puis ajoutai:
- Ça nous avance à rien.
Il y eut encore un moment de malaise.
- Nan enfait Akari, fais le ça peut toujours marcher!
- C'est pas drôle Arc...
Je riais encore seul.
Une voix portante vint du fond de la salle, j'entendis une porte claquer, se refermer.
- Alors notre bébé dort?
- BÉBÉ?!
Je vis un mec assez grand, semblant riche comme un roi, et puissant aussi... Il s'approcha d'Aria et il continua:
- Skul... Une personne devrait pouvoir la soigner.
Sword toussa, se retourna vers le nouveau venu et le gronda doucement.
- Ne t'éloigne pas du sujet, pourquoi bébé?

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