POOR UNFORTUNATE SOULS


bleach

univers alternatif - la petite sirène, implied romance

trigger warnings : aucun



" And I fortunately know a little magic

It's a talent that I always have possessed

And here lately, please don't laugh

I use it on behalf

Of the miserable, lonely and depressed"


Sous la surface de l'océan, à une profondeur que les chauds rayons du soleil ne parvenaient pas à atteindre, se trouvait un homme aux cheveux roses : Szayel. Son corps, terminé de huit longs tentacules violine, s'activait pour récupérer des ingrédients nécessaires à la confection de potions colorées aux diverses vertus. Il évoluait lentement sur le sable en direction d'une grotte que de nombreuses personnes considéraient comme maudite. Creusée dans des pierres à la couleur austère, l'entrée ressemblait à une bouche vorace et parvenait souvent à dissuader les sirènes de s'aventurer dans cette dangereuse cavité dans laquelle la plus diabolique des créatures vivait. Certaines sirènes trouvaient cependant le courage de franchir la mâchoire de pierre pour s'aventurer dans la caverne. Celles-ci étaient si désespérées qu'elles devenaient capables de braver les interdits du royaume pour venir à la rencontre de la machiavélique pieuvre exilée.


Szayel avait une vie particulièrement ennuyante. Il passait une grande majorité de son temps à errer aux alentours de son inquiétant domicile pour récolter les ingrédients nécessaires à la confection de nouvelles potions colorées qu'il confectionnait dans ce qu'il lui restait de temps libre. Seule la possible venue de pauvres âmes en perdition pouvait égailler ses longues et interminables journées. Il était heureux de tourmenter les inconscients qui s'étaient aventurés sur son territoire et de leur faire miroiter un futur idyllique.


Se dressant hors du sable ocre, la grotte commençait à se dessiner dans l'iris de ses yeux aux reflets mordorés. Alors qu'il s'approchait de son habitation, Szayel remarqua une silhouette qu'il n'avait jamais vue auparavant. C'était un triton dont les longues nageoires sombres s'étendaient de ses poignets à la pointe de sa queue lisse. Une raie manta pensa Szayel. Les hommes partageant des points communs avec cette espèce de poisson étaient rares et ils évoluaient toujours dans les plus hautes sphères de la société. L'inconnu faisait des allers-retours devant l'entrée de la grotte. Il s'arrêtait parfois et amorçait un mouvement vers l'intérieur avant de se raviser. La pieuvre ne put retenir un sourire aussi satisfait que mauvais. Cette journée-ci ne serait pas aussi ennuyante que toutes les autres. Il allait avoir de la compagnie qu'il pourrait tourmenter à sa guise.


Le triton ne sembla pas remarquer sa présence. Il continuait de nager sans réellement faire attention à l'environnement. Szayel dut émettre un raclement de gorge sonore pour que l'inconnu ne daigne poser son regard sur sa silhouette aux tentacules mouvants tels des serpents de mer. La raie était désespérée. Ses pupilles sombres, camouflées derrière une monture de lunettes en corail, pétillaient d'une panique rare et son corps tout entier tremblait d'appréhension.


« Je peux faire quelque chose pour t'aider ? »


L'affolement éclata dans les orbes noirs de l'homme poissons et il eut un brusque mouvement de recul lorsque les tentacules de Szayel vinrent glisser contre la peau lisse de sa nuque. L'homme aux cheveux roses aurait dû camoufler le réjouissement peignant son visage à la vision de la terreur brute qu'il inspirait à cet inconnu. Il aimait provoquer cette peur chez les habitants du royaume. Rien n'était plus exquis que cette réaction à ses yeux. Il aimait cette sensation de puissance que les émotions fortes des sirènes lui apportaient. Il n'était plus seulement cette pieuvre condamnée à vivre dans cette grotte inquiétante. Il devenait un dieu.


« J'ai besoin... son hésitation lui arracha un discret sourire en coin. J'ai besoin de votre aide. »


Ils avaient tous besoins de son aide. Jamais une sirène ne s'aventurait dans cette partie de l'océan si elle n'était pas désespérée. Tous savaient que Szayel n'étaient pas une personne fréquentable. Il était même tout le contraire de fréquentable. Manipulateur, mesquin et mauvais, il n'était pas le genre de personnes à inspirer confiance. Mais, même dans l'immensité de l'océan, les âmes en perdition parvenaient toujours à se perdre aux alentours de sa grotte.


Le dos de ses tentacules gluants glissa sur la peau lisse de l'inconnu et voir son visage blêmir au contact de la viscosité de ses appendices curieux provoqua un réel sentiment de satisfaction chez Szayel. Il n'existait de réactions plus délectables que la terreur que sa simple présence provoquait. Ses ventouses emprisonnant les fins poignets de l'homme, la pieuvre attira ce corps fuyant vers le sien.


« De quoi as-tu tant besoin pour risquer le trajet jusqu'ici ? l'interrogea-t-il de sa voix doucereuse. Je peux te donner des jambes. Je peux faire tomber la personne de tes rêves follement amoureuse de toi. Je peux te rendre plus riche et puissant que n'importe quel roi. Que choisis-tu ?

Rien de tout ça, souffla sa victime Je veux simplement que vous soigniez la princesse Orihime. Elle est gravement malade et...

J'accepte ! le coupa Szayel. Suis-moi. »


Entraînant l'homme raie manta dans son sillage d'encre et de sables flottants, Szayel ne put retenir une expression victorieuse alors que la mâchoire rocheuse de la grotte engloutissait leurs deux silhouettes. Il n'existait rien de mieux que les âmes dévouées. Elles étaient prêtes à tout lui céder.


"Now it's happened once or twice

Someone couldn't pay the price

And I'm afraid

I had to rake 'em' 'cross the coals"


L'homme poisson observait la cavité rocheuse avec une curiosité non feinte. Les cristaux décorant la pierre formaient de complexes constellations et diffusaient une lumière magique sur tout ce qu'ils entouraient. Szayel ne sentait jamais son regard sur sa silhouette. Ses yeux noirs évoluaient entre les bocaux remplis d'étranges fumées colorées et le large chaudron duquel émanait une forte odeur de soufre. La raie manta faisait tout son possible pour éviter ses tentacules qui confectionnaient l'odorante potion violette et ses mains qui rédigeaient avec frénésie ce contrat magique qui causerait sa perdition.


L'homme-pieuvre ne pouvait retenir les soubresauts moqueurs qui agitaient ses épaules. Il avait gagné le gros lot. Cet homme semblait tout ignorer de sa réputation et de ses habituelles manigances. Il suintait le désespoir et la volonté de rendre sa santé à la princesse Orihime. La pieuvre avait déjà entendu parler de cette princesse. Sublime jeune femme aux longs cheveux à la vibrante couleur mandarine, elle était connue pour sa santé fragile. Le chevalier servant était venu secourir la princesse et cette constatation mettait Szayel dans un état d'euphorie qu'il n'avait pas connu depuis plusieurs années.


« Approche, ordonna-t-il d'un ton douceâtre. Je ne peux t'offrir cette potion de guérison sans signature. »


La facilité avec laquelle la pieuvre-humaine parvenait à attirer les membres de son royaume dans de fourbes pièges était déconcertante. Tous savaient pourtant qu'il ne fallait jamais traiter avec lui, mais il y avait toujours des idiots qui s'aventuraient sur son territoire pour marchander. Ils espéraient tous gagner quelque chose et ignoraient volontairement qu'ils avaient bien plus gros à perdre.


« Une fois le paiement effectué, commença-t-il en agrippant son visage entre ses longs tentacules, tu ne pourras plus faire marche arrière.

Je sais, gronda l'homme en se dégageant de son emprise et en appliquant l'encre sur le parchemin magique. J'assumerai toutes les conséquences. »


Uryu Ishida. La signature élégante prit une couleur pourpre et vint donner un inquiétant à la pieuvre qui, dans un sourire faussement poli, lui tendit une fiole de potion colorée. Il ignorait ce que cette signature impliquait. Ils l'ignoraient tous. Un rire dément s'échappa des lèvres de l'homme pieuvre alors que la silhouette du sauveur disparaissait derrière les mâchoires de pierre. Les habitants du royaume étaient tous de sombres idiots. Cet homme, Uryu Ishida, venait de lier sa vie à celle de la princesse Orihime. Cet homme venait de lui vendre leurs deux âmes.


« Pauvres âmes en perdition, prononça-t-il dans un soufflement moqueur alors que ses longs doigts retraçaient les élégants contours de la signature et que ses tentacules récupéraient deux pots vides de fumée colorée. Votre désespoir vous aveugle. Il vous aveugle tous. »


" Yes I've had the odd complaint

But on the whole I've been a saint

To those poor unfortunate souls"



j'ai écrit cet os pour le mermay et je le trouvais chouette. je n'ai pas beaucoup plus à vous raconter. j'espère qu'il vous a plu :)

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