- Chapitre 7 -

La Gryffondor se pointa près de l'entrée supposée de Serpentard. Pansy, Blaise et Caroline s'y trouvaient, discutant tranquillement, la mine un peu froissée.

— Parkinson ? fit Hermione en s'approchant.
— Hum ? Ah Granger... Qu'est-ce que tu veux ?
— Tu sais où est Malefoy ?
— Pas le moins du monde... Tu lui veux quoi ?
— Lui parler c'est tout...
— Tu lui veux quoi, Granger ? demanda alors Blaise.
— Il s'est passé un truc avec Harry hier soir et je voudrais savoir quoi...
— Sérieux ? fit Pansy en haussant les sourcils. Mais Drago n'est pas...
— Voilà pourquoi Harry est au fond de son lit, la mort dans l'âme, fit Hermione les sourcils froncés. Je veux savoir ce que ce sale serpent lui a dit pour le mettre dans cet état.

Blaise regarda sa collègue qui fronçait les sourcils puis il dit :

— Il est dans la serre...
— Blaise ! s'exclama Pansy.
— Quoi ? Elle veut juste lui parler... se défendit l'autre. Elle ne va pas le tabasser...

Pansy fit la moue et Hermione tourna les talons. Elle se rua dans les serres et n'eut aucun mal à trouver Malefoy qui regardait une plante enrouler et dérouler ses branches paisiblement.

— Ah te voilà toi ! fit la brunette.

Le Serpentard sursauta violemment. Il se retourna et plissa les yeux.

— Granger...
— Est-ce que tu es capable de me dire pourquoi Harry est au fond de son lit et qu'il refuse de se lever ?
— Qu'est-ce que j'en sais moi ? se défendit le blond, surpris par l'agression. Je ne suis pas dans sa tête !

Hermione serra les mâchoires.

— Qu'est-ce qu'il s'est passé hier soir ? La dernière fois que je l'ai vu comme ça, il venait de comprendre que celui sur qui il flashait ne s'intéressait pas à lui. Alors ne me dis pas qu'il ne s'est rien passé sinon tu vas recevoir ma main sur la figure !
— Déjà, si tu te calmais ? fit l'autre, un peu apeuré à l'idée de prendre une gifle sans sommation.
— Je suis calme...
— Ha...
— Et donc ? Je t'écoute ?
— Quoi ? Il ne s'est rien passé !
— Ne t'amuse pas à me mentir, Malefoy, tu sais de quoi je suis capable si on m'énerve...

Le Serpentard regarda la main de la Gryffondor. Ses doigts s'ouvraient et se fermaient convulsivement et un souvenir particulièrement douloureux lui revint, celui du jour où elle lui avait collé un coup de poing sur le nez sans même hésiter.

— Ça va, ça va d'accord... Ouais il y a eu un truc hier soir...
— À la bonne heure ! Alors ?
— On était sur la coursive du premier étage... À ce balcon là...

Il sortit de la serre et montra le balcon précis, au premier étage, au-dessus d'eux.

— Et ? fit Hermione.
— Et en fait à un moment, il regardait dehors perdu dans ses pensées et quand je lui ai demandé à quoi il pensait, il m'a dit qu'il pensait à Voldemort, qu'il était mort depuis trois mois et que tout était bien calme depuis. J'ai répondu oui, jusqu'à ce que les Mangemorts aient retrouvés leurs esprits et là, il a voulu voir ma Marque... J'ai refusé et je suis parti.
— Susceptible...
— Peut-être. Toujours est-il qu'il m'a rattrapé au bout du couloir et là Peeves a débarqué en balançant du sable sur les couples qui s'embrassaient. Certains garçons ont réagi et les sortilèges ont fusé. Quand j'en ai vu un arriver sur nous, j'ai pris Potter par le col et je l'ai plaqué au mur devant moi... Il se tenait l'épaule droite contre le mur, dos au couloir et le sortilège l'aurait frappé en plein dans le dos...
— Et c'est là que les embrouilles commencent, je suppose, fit Hermione.

Malefoy hocha lentement la tête.

— Quand il a repris ses esprits, il... il m'a embrassé. Soi-disant pour me remercier...
— J'imagine que tu as mal réagi et que tu t'es tiré en courant, n'est-ce pas ?
— J'avais une autre option selon toi ?
— Possible. Lui faire comprendre calmement que tu n'es pas intéressé. Ça aurait évité de nous le briser...
— Je n'ai brisé personne, grommela le Serpentard.
— Si. Car présentement, il est au fond de son lit, la mort dans l'âme... Alors soit il a terriblement honte, soit ta réaction lui a fait très mal. Les deux sont possibles mais s'il avait honte, il ne serait pas dans cet état...

Malefoy détourna la tête.

— Il s'est excusé... dit-il à mi-voix.
— Pardon ?
— Il m'a rattrapé un peu avant d'entrer dans le hall et il s'est excusé... Mais je me suis tiré quand même, j'étais furieux...
— Ça peut se comprendre mais tu as été très dur... Harry n'est pas habitué à se prendre de telles vestes...
— Qu'est-ce que j'y peux moi ? Ce n'est pas de ma faute, c'est lui qui a été suffisamment stupide pour faire ce geste déplacé. La soirée a été géniale, bizarre mais géniale, mais elle s'est terminée brutalement à cause de lui. On serait probablement encore à discuter tous les deux s'il n'avait pas fait ça.

Hermione pinça les lèvres. Soudain, sa main jaillit et atterri sur la joue du blond. Celui-ci tituba sous l'impact et plaqua sa main sur sa joue.

— Pourquoi t'as fait ça ! s'exclama-t-il.
— Parce que je suis convaincue que c'est de ta faute ! J'aimerais t'entendre dire que tu vas t'excuser mais tu es trop prétentieux pour ça ! Si ce soir Harry ne va pas mieux, tu auras de mes nouvelles !

Sur ce, elle tourna les talons et ses mocassins claquèrent sur le sol de pierre comme elle rentrait à Gryffondor. Sans trop de surprise, lorsqu'elle demanda à Neville si Harry s'était levé et qu'il lui répondit par la négative, elle sentit la colère lui piquer le nez mais elle se retint de faire demi-tour.

.

À Serpentard cependant, Malefoy rejoignait ses deux amis.

— Oh, toi tu as croisé Granger, fit Blaise avec un sourire mesquin.
— Ta gueule...
— Elle t'a giflé ? fit Pansy en regardant la joue rouge du blond. Pourquoi elle a fait ça ?
— Parce que selon elle c'est de ma faute si Potter est au fond de lit, la mort dans l'âme, fit le blond sur un ton qui se voulait être une imitation de la voix d'Hermione.
— Qu'est-ce qui s'est passé hier, bon sang ? fit alors Blaise en fronçant les sourcils. Vous aviez l'air de bien vous entendre pendant qu'on buvait sur le perron du château...
— Bien sûr, c'est après que tout à merdé. Sinon on aurait passé la nuit à boire et à délirer...
— Toi ? Délirer avec Potter ?
— Avec plus d'alcool dans les veines que de sang je pense que ça l'aurait fait, fit Blaise. J'en ai croisé pas mal qui avaient bien bu aussi quand j'ai quitté Caroline...
— Tu te l'es payée ? fit alors le blond.
— Et comment ! Elle était chaude la petite Gryffondor ! Si elles sont toutes comme ça, je veux bien me convertir au Gryffondorisme !
— Vous êtes dégueu les mecs ! fit Pansy en plissant le nez.

Les deux garçons éclatèrent de rire et soudain Malefoy redevint sérieux. Il se massa la joue et marmonna :

— Sérieusement, va falloir que je règle ce bordel avec Potter...
— T'as qu'à te le faire, il sera tout content ! répliqua Blaise en riant.
— Ça ne va pas, non ?? fit le blond, outré. T'es dingue ou bien ?

Blaise redevint brusquement sérieux à son tour. Il regarda Pansy qui leva les mains.

— Ok, dit-elle. Je vais voir ailleurs si j'y suis...
— Bonne idée, fit Blaise. Hé toi ! dit-il à Malefoy une fois qu'elle fut loin. Regarde-moi droit dans les yeux et dis-moi que Potter ce n'est pas un bon coup.
— Putain Blaise ! fit le blond à voix basse. Je ne suis pas homo, merde ! Pourquoi je me taperais Potter alors que j'ai qu'à claquer des doigts et j'ai toutes les nanas à mes pieds ?
— Toutes, hein ? Et ta belle qui t'a lâché du jour au lendemain ? C'est quoi son nom déjà ? Ah oui... Lana...
— Laisse-la en dehors de ça ! répliqua le blond entre ses dents.
— Tu te meures d'amour pour une nana qui ne veut pas de toi, t'as pas tiré ton coup depuis presque de trois mois, Malefoy ! Faudrait voir à faire quelque chose !
— Sûrement, mais pas de cette façon, c'est hors de question !
— Alors Mrs Main Droite va avoir du boulot !
— Ta gueule bordel !

Le blond se leva alors, furieux, et sortit de la Salle Commune de Serpentard en bousculant plusieurs élèves qui déambulaient tranquillement. Il reçut plusieurs surnoms pour la peine, pas très glorieux, mais il les ignora et sortit dans le parc. L'air frais lui fit du bien mais il se mit rapidement à frissonner.

— Hey...

Se retournant, le blond vit Hermione qui se tenait près des Grandes Portes.

— Qu'est-ce que tu veux ? grogna le Serpentard en croisant les bras. Encore me frapper ?

Hermione regarda le sol puis elle s'avança et jeta sur le dos du blond une cape en laine.

— T'as quelque chose à me demander ?
— Je voulais m'excuser de t'avoir giflé... Ça va ta joue ?
— Ouais, ça lance encore un peu mais ça passera...

Hermione passa sa langue sur ses lèvres puis elle demanda :

— Malefoy, est-ce que...
— Est-ce que quoi ?
— Est-ce que vous avez passé toute la soirée tous les deux, Harry et toi, hier soir ?
— Oui, du tirage au sort jusqu'à deux heures du matin environ... Pourquoi ?
— Et vous ne vous êtes pas battus ni rien ?
— Ben non... Pourquoi ? On était un peu bourrés en fait...

Hermione sembla hésiter puis elle dit :

— Harry est seul depuis plusieurs semaines et il n'arrive pas à remonter...
— À remonter ? Mais d'où ?
— Le soir d'Halloween, il s'est dégotté quelqu'un... un Gryffondor de sixième année. Ils s'entendaient tellement bien que tout le monde les voyait partant habiter ensemble au mois de juin... Mais ça a tourné court.
— Ah ? Je ne savais pas qu'il...
— Ils étaient plus que discrets... Ni l'un ni l'autre ne voulait que cela se sache et du coup, ils se voyaient la nuit... Il n'y avait que Ron et moi qui le savions.
— Et que s'est-il passé ? Pourquoi ont-ils...
— William l'a repoussé.
— Ha... Et il l'a repoussé quand... ?

Hermione hocha la tête.

— Harry nous a raconté à Ron et moi que la soirée avait tellement bien commencé que passer à l'échelon supérieur était pour lui la continuité naturelle de la soirée... Mais quand William a compris où voulait en venir Harry, il a comme... perdu les pédales. Il l'a repoussé et s'est enfui en courant... Après, il y a eu les vacances de Noël et à la rentrée, pas de William... Il était parti à Beauxbâtons...
— Carrément ! fit le blond en ouvrant de grands yeux. Mais enfin, ce n'est pas... si dramatique. Si ?
— Pour Harry ce fut une catastrophe sans nom. William le comprenait quand il lui parlait de Voldemort, il le soutenait, ils se comprenaient tous les deux d'un simple regard et Ron et moi étions parfois jaloux de leur complicité... Mais c'était trop beau pour durer.
— Qu'est-ce qui lui a pris à ce William de se barrer comme ça ?
— Il a eu peur sans doute... Harry a cherché à le contacter, il a envoyé des lettres à ses parents mais Edwige revenait bredouille à chaque fois...
— Un hibou ne peut pas ne pas trouver son destinataire...
— Je sais mais là rien à faire... C'est pour ça que je suis en colère contre toi... J'ai l'impression de revivre cette histoire...
— Mais Potter et moi on est ennemis, Granger !

Hermione secoua la tête.

— Tu veux le faire croire, mais je sais que vous êtes parfaitement capables de vous entendre, et je suis même sûre que vos pourriez devenir des amis très proches si tu y mettais un peu du tient.

Malefoy secoua la tête.

—  Non, je ne crois pas... On n'a pas les mêmes idées et la même façon de voir les choses... J'ai été élevé pour devenir un Mangemort et je...
— Écoute Malefoy... Harry est toujours couché à l'heure où je te parle. Si j'arrive à le tirer de son lit, tu voudras bien lui parler ?
— Mais pour lui dire quoi ? Qu'il a eu raison de m'embrasser ? Que je suis désolé d'avoir eu peur et de m'être barré en courant ? Granger, réfléchi un peu dans l'encyclopédie qui te sert de cerveau ! Je ne suis pas homo, je n'ai aucune envie de le devenir, je ne veux pas que Potter s'entiche de moi... Et puis je suis déjà amoureux...
— Voyez-vous cela ! Et qui est l'heureuse élue ?
— La même que d'habitude.
— Tu parles de la Serdaigle qui t'a si bien envoyé bouler avant les vacances ?

Hermione fit une grimace et ajouta :

— Qu'est-ce que tu lui trouves franchement ? Elle n'a pas même pas le nez au milieu de la figure et des sourcils à la Dumbledore...

Malefoy haussa les sourcils et regarda la Gryffondor.

— Ma parole ! dit-il. Mais tu es jalouse !
— Moi ! couina Hermione. Jalouse de cette godiche ? Tu vas où ?
— Si tu es jalouse !
— Mais non, arrête !
— Ah, Granger, si toi aussi tu te mets à fantasmer sur moi, ça ne va pas le faire... soupira alors le blond.
— Ah ouais ? Dis-moi qui de Harry ou de moi tu préfères ?
— Granger... Je n'ai pas à répondre à ce genre de question...

Il retira alors la cape en laine, la passa sur les épaules de la Gryffondor puis, son visage tout près de celui de la brunette il souffla, tout en nouant les cordons de la cape :

— T'approche plus de moi si c'est pour me parler de Potter, ok ?
— Ou sinon ? fit Hermione sans se démonter.
— Ou sinon je pourrais faire bien pire que le faire chialer, ton petit Gryffon... siffla le Serpentard en serrant d'un geste vif la cordelette sur la gorge d'Hermione qui se crispa.
— Tu es un monstre, Malefoy... souffla la Gryffondor.
— Je sais. A plus !

Hermione serra les mâchoires. Elle desserra le cordon de la cape en laine autour de son cou et l'odeur de l'after-shave du Serpentard lui chatouilla les narines. Elle se frotta le nez en se promettant de mettre cette cape à laver dès son retour à Gryffondor... bien que cette odeur ne soit en rien déplaisante.

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